Le président yéménite en exil Abd-Rabbou Mansour Hadi est rentré hier à Aden, sa deuxième visite depuis le début de la guerre fin mars. Il entend fédérer les forces qui lui sont restées fidèles. Un responsable présidentiel, Moukhtar al Rahbi, a expliqué que Abd-Rabbou Mansour Hadi était rentré dans son pays afin de superviser une campagne militaire visant à reprendre la ville de Taëz, théâtre de violents combats qui ont déjà fait plus de 1 600 morts, selon le bilan fourni par des sources médicales. "Hadi va rencontrer les dirigeants militaires pour évaluer la situation sécuritaire et superviser l'incorporation des forces de la résistance au sein de l'armée et des forces de sécurité", a-t-il dit. Il n'a pas été possible dans l'immédiat de savoir combien de temps le président comptait rester ou si sa visite annonçait le retour de son gouvernement en exil, basé à Ryad, en Arabie saoudite. Au palais présidentiel Signe de l'insécurité qui règne au Yémen, le président Hadi a été emmené de l'aéroport d'Aden, où son avion a atterri dans la matinée, à bord d'un hélicoptère militaire jusqu'au palais Al-Maachiq, situé sur une colline, selon une source militaire. Ce palais, fortement endommagé par les combats entre forces loyalistes et rebelles chiites, a été récemment remis en état par les Emirats arabes unis, l'un des piliers de la coalition arabe. Le Yémen est en proie à une guerre entre les miliciens chiites houthis qui restent maîtres de la majeure partie du territoire et des fidèles du président Hadi, soutenus par une coalition conduite par l'Arabie saoudite qui a repris la ville d'Aden en juillet.
Poursuite des combats à Taëz Le retour de M. Hadi à Aden intervient après celui du Premier ministre Khaled Bahah. Arrivé dimanche sur l'île de Socotra, à 350 km des côtes du Yémen, ce dernier a annoncé "le retour du gouvernement, avec tous ses membres, pour l'exercice de leurs fonctions à l'intérieur du territoire yéménite". Mardi, de violents combats opposaient toujours à Taëz les partisans de M. Hadi soutenus par des unités arabes aux rebelles chiites houthis. Taëz, capitale de la province et troisième ville du Yémen, est un verrou stratégique pour une progression des forces antirebelles dans le centre et le nord du pays, y compris la capitale Sanaa, après la reconquête cet été de cinq provinces du sud.