A une dizaine de jours du rituel du sacrifice, la vente du cheptel ovin se fait surtout en gros entre maquignons du Sud et ceux de Bordj Bou Arréridj, dans des bergeries ou des hangars circonstanciels loués auprès d' agriculteurs ou des propriétaires de locaux commerciaux. Selon B. Messaoud, restaurateur dans la capitale des Biban et maquignon occasionnel, " les prix augmentent au jour le jour et particulièrement les jours de marché hebdomadaire, qui a lieu le mardi à Bordj Bou Arreridj, où ils peuvent croître d'au moins 10.000 dinars par tête ". Il a expliqué à cet égard que la vente en gros du mouton de l'Aïd diffère totalement de celle du détail du fait que le maquignon " augmente les prix en fonction d'un marché dont il s'assure le contrôle avec ses pairs". Le bénéfice empoché par les maquignons de la vente d'un agneau ou d'un bélier du Sud, écoulé dans les villes du nord, varie entre 5.000 et 10.000 dinars par tête, soutien le restaurateur bordjien, précisant qu'un agneau acheté au sud du pays au prix de 15.000 dinars, sera écoulé à environ 25.000 dinars, au plus fort moment de la tension sur les marchés et les places de vente de la ville de Bordj Bou Arréridj. Pour beaucoup d'éleveurs d'ovins de la région de BBA, les maquignons occasionnels des fêtes de l'Aïd "faussent totalement les données du marché puisque, attirés uniquement par le gain, ils investissent des sommes colossales pour en tirer des bénéfices énormes en un temps très court". Selon le directeur du domaine de Ben Aïchouche, situé dans la commune de Tixter où travaillent une trentaine de fellahs et d'éleveurs, le prix de l'agneau sur pied a été fixé à 350 dinars le kilogramme, mais, la demande étant très forte, les maquignons, qui ont acquis leurs troupeaux auprès de petits éleveurs ou d'exploitations agricoles modestes, "en profitent pour dicter leurs prix", explique-t-il. Aussi, les familles qui projettent d'égorger un mouton devront y mettre le prix, "celui-là même qu'auront fixé les maquignons, omniprésents ces derniers jours dans toute la wilaya de Bordj Bou Arreridj, et qui ne se soucient que du gain à empocher", conclut B. Messaoud, avant de retourner à ses fourneaux.