La Banque de France a abaissé mardi à 0,3% contre 0,4% précédemment sa prévision de croissance du PIB en France au quatrième trimestre, invoquant l'impact des attentats du 13 novembre sur l'activité économique. "Selon l'indicateur synthétique mensuel d'activité (ISMA), le produit intérieur brut progresserait de 0,3% au quatrième trimestre 2015", soit une "baisse de 0,1 point", a indiqué la BdF dans son enquête mensuelle de conjoncture. Selon une porte-parole de la Banque de France, cette révision à la baisse s'explique par l'impact probable des attentats sur la croissance française. "Il s'agit d'un impact limité", a commenté cette porte-parole. Dans une note interne réalisée une semaine après les attentats, la direction du Trésor avait déjà évalué l'impact potentiel des attaques du 13 novembre à 0,1 point de croissance au quatrième trimestre, soit l'équivalent de 500 millions d'euros. Cette baisse ne devrait affecter qu'à la marge la croissance dans l'Hexagone en 2015 selon la BdF, qui a maintenu inchangée sa prévision de croissance annuelle à 1,2% dans ses prévisions pluriannuelles publiées vendredi. D'après l'enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, l'activité dans les services a ainsi augmenté en novembre, bien qu'à un rythme plus modéré que les mois précédents. Du fait des attentats, "les services à destination des ménages" (comme l'hébergement-restauration ou les activités récréatives) se sont certes légèrement repliés, mais "les services aux entreprises (information, conseil, intérim) ont poursuivi "leur progression". Les chefs d'entreprise interrogés par la Banque de France anticipent ainsi une hausse en décembre "dans la plupart des secteurs" de service. La production industrielle, de son côté, "progresse plus lentement que le mois précédent". "Les livraisons croissent légèrement" et "les carnets de commandes sont assez bien garnis" mais "les prix s'érodent légèrement", note la BdF. L'activité du bâtiment a quant à elle progressé "très légèrement", notamment pour "le second œuvre". Elle "devrait être à nouveau en faible progression en décembre", note l'institution. Selon Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la révision à la baisse de 0,1 point de la Banque de France est "raisonnable" au vu des premières tendances qui se dessinent depuis le 13 novembre. "Si l'on regarde ce qui s'est passé lors de précédents attentats, notamment à l'étranger, on se rend compte que l'impact macroéconomique de ce type d'événements est limité", explique le chercheur. "Il y a bien sûr des secteurs, comme le tourisme, qui vont souffrir. Mais la consommation ne devrait a priori pas être impactée", souligne l'économiste, qui évoque des achats soit "reportés" soit "effectués via d'autres canaux", notamment sur internet. Selon une note de conjoncture publiée mardi par l'OCDE, sur la base d'indicateurs composites avancés, la croissance en France devrait se consolider dans les prochains mois.