Après plusieurs jours d'arrêt des usines de production de lait en sachet, la crise semble enfin trouver une issue. Une réunion s'est tenue, hier, entre les pouvoirs publics et les producteurs privés du lait en poudre. L'ensemble des doléances des producteurs de lait seront prisent en compte. Une nouvelle stratégie sera même mise en place pour régler définitivement la problématique du lait.En effet, les producteurs de lait ont reçu la promesse pour recevoir la subvention du trimestre impayé. Les producteurs s'alimenteront désormais en poudre de lait directement auprès de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) au prix déjà subventionné. Ainsi, le lait subventionné change de tutelle, et passera du ministère du Commerce à celui de l'Agriculture. De leur côté, les producteurs sont satisfaits de ces mesures. Selon le représentant des producteurs privés de lait à la Confédération des industriels et producteurs algériens(Cipa), Abderrahmane Ziani, ces mesures entreprises par les pouvoirs publics, sont un soulagement. Il espère toutefois que ces subventions, promises par le ministère du Commerce, seront payées d'ici la fin du mois de décembre. Une deuxième rencontre a regroupé les producteurs de lait pour décider de la reprise de production, qui, selon Ziani, serait sans doute programmée à partir d'aujourd'hui "afin de remédier à ce problème sur le marché national", dira-t-il. En tout cas, producteurs et pouvoirs publics sont tombés d'accord sur la nécessité de développer la production nationale et la collecte de lait. Pour cela, selon Ziani, l'Algérie doit se doter d'une politique qui s'inscrit dans le cadre de l'élevage en puissance à long terme. "Il faut importer des génisses, des vaches laitières, pour arriver à une auto-suffisance en matière de lait", déclare-t-il. Car, selon lui, et même si la Cipa s'alignera à cette politique, le problème du lait en Algérie ne va pas se régler du jour en lendemain. Cela dépend de la nouvelle politique entreprise avec le ministère de l'Agriculture. De son côté, Ouali Yahiaoui, directeur général de la réglementation de l'activité au ministère du Commerce, qui était, hier, l'invité de la Chaîne III, va dans le même sens. Il assure que l'Etat est déterminé à changer de politique. Car, selon lui, la facture du lait pèse très lourd à l'Etat, car ce sont, en effet, pas moins de 900 millions de dollars qui sont déboursés chaque année. Cette somme, dira Yahiaoui, pourrait être consacrée pour l'importation du cheptel pour produire du lait, organiser l'importation, développer les techniques d'élevages et accompagner les éleveurs, "afin de sortir du guêpier de l'importation des 740 000 tonnes que l'Algérie importe chaque année, indépendamment du lait en poudre", conclut-il.