Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a été investi officiellement hier candidat à la présidentielle prévue au second semestre 2016 lors du congrès annuel du Parti démocratique gabonais (P-DG, au pouvoir). Le chef de l'Etat avait pris les devants en annonçant dès le 29 février sa candidature à un deuxième mandat, mais elle devait encore être entérinée par les instances dirigeantes du P-DG. Je prends acte avec humilité, gravité, de la confiance que vous venez de me témoigner par ce vote franc, massif et enthousiaste pour représenter le Parti démocratique gabonais à l'élection présidentielle, a déclaré le chef de l'Etat devant plusieurs milliers de militants, debout devant son slogan écrit en lettres capitales, Changeons ensemble. Elu en 2009 après le décès de son père Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 1967, le chef de l'Etat sortant s'est engagé à toujours travailler pour l'ensemble de la population gabonaise qui nous fait confiance pour notre projet commun. Nous devons briser ensemble le cercle de l'inutilité, a ajouté M. Bongo, appelant à travailler pour bâtir une société basée sur le mérite. Le changement, c'est mon cheval de bataille pour les sept prochaines années (...) si les Gabonais et les Gabonaises m'accordent leur confiance, a-t-il insisté. Le président a ensuite vanté le bilan de son premier septennat, évoquant notamment la mise en place d'un système de protection sociale, les centaines de kilomètres de routes goudronnées et les projets agricoles récemment lancés pour limiter la dépendance alimentaire aux importations de ce pays pétrolier d'à peine 1,8 million d'habitants. Mais depuis son accession au pouvoir, plusieurs anciens caciques du régime ont démissionné avec fracas du PDG, à l'instar de Jean Ping, ancien président de la Commission de l'Union africaine passé dans l'opposition, qui a déjà annoncé sa candidature à la présidentielle.
Son élection en 2009 avait également été contestée par l'opposition Dans son discours, Ali Bongo a dénoncé à plusieurs reprises ses détracteurs de l'opposition et surtout les dissidents internes au PDG, qualifiés de compteurs de fables (...) animés par la mauvaise foi et le chantage permanent. Leur véritable intention est de se servir du Gabon (...), détruire l'unité de la nation, a-t-il assuré, appelant la population à ne pas céder (...) aux imposteurs. Tant que je serai là, il n'y aura pas de chaos, a-t-il conclu, estimant que le parti demeure toujours un et indivisible depuis sa création par son père il y a 48 ans. Des divisions de plus en plus grandes sont apparues ces derniers mois au sein du parti au pouvoir, culminant cette semaine avec l'exclusion de trois caciques du régime et la création d'un courant frondeur baptisé PDG Héritage et Modernité. Ce courant, qui rassemble une quinzaine de députés et d'anciens ministres, a annoncé jeudi son intention de présenter son candidat, dénonçant le bilan calamiteux d'Ali Bongo.