L'amélioration du climat des affaires reste un chantier toujours ouvert. Le flux d'investissement en croissance sera au demeurant plus conséquent et plus diversifié pour peu que les blocages enregistrés soient levés rapidement. Les pays arabes arrivent en tête dans la répartition par région des investissements étrangers hors hydrocarbures, enregistrés en Algérie, entre 2002 et fin 2007, avec 6 milliards de dollars USD, suivis de l'Europe (3,4 mds USD), de l'Asie (800 millions USD) et des Amériques (390 millions USD). Une lecture de la liste exhaustive des IDE inscrits auprès de l'Andi montre que le plus gros pays investisseur, en termes de montant des projets, est l'Egypte avec 2 milliards de dollars. Incontestablement l'Egypte est l'un des plus importants investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie. Depuis 2001, les opérateurs économiques de la République arabe d'Egypte ont investi dans divers projets, entre les télécommunications avec Orascom Télécom Algérie, le ciment avec la Cimenterie de M'sila, 38,1 milliards de DA pour les deux lignes de fabrication de ciment blanc et gris à Mascara et, enfin 74 milliards de DA dans la téléphonie fixe Lacom (partenariat entre Orascom et Egypt Telecom). Certaines sources égyptiennes évoquent 30 projets, réalisés en Algérie dont 25 projets totalement égyptiens et 5 autres en partenariat avec des entreprises algériennes ou autres partenaires étrangers, et qui ont permis la création de 5 278 emplois. Ces projets concernent les secteurs de l'industrie, de la construction et de l'immobilier, des télécommunications, de l'agriculture, du transport et du tourisme. L'Egypte renforcera encore davantage sa position du premier investisseur en Algérie, si l'on en croit les chiffres avancés. “Trois grands projets d'investissement hors hydrocarbures, d'un montant global estimé à 4 milliards de dollars”, sont sur le bureau de l'Andi. Les trois projets concernent la production de rond à béton, dans la région de Bellara (Jijel), par le groupe EEZ Industries, la reprise du projet de cimenterie dans la wilaya de Djelfa par le groupe Asec et, enfin le projet Sorfert de partenariat entre Sonatrach et Orascom pour la production de fertilisants. Les Emirats arabes unis viennent en quatrième position avec 1,1 milliard de dollars, juste derrière le Koweit (1,3 milliard de dollars). Avant-hier le ministre émirati de l'Economie, Soltan Al-Mansouri, en marge de la 6e session de la commission mixte algéro-émiratie, a annoncé que “les investissements émiratis en Algérie dépasseront 50 milliards de dollars durant la période 2006-2010”. Précisant qu'ils concernent plusieurs secteurs, notamment l'industrie et les services. Les Emiratis sont aussi intéressés par l'investissement dans le secteur agricole. Parmi les investissements émiratis retenus en 2008 en Algérie figurent trois projets du groupe Emaar dans les domaines de la santé et du tourisme pour un montant de 5 milliards de dollars. Ces projets n'ont pas encore démarré. “Le groupe Emaar examine actuellement avec les autorités les moyens de lever les obstacles qui entravent la mise en œuvre de ses projets” en Algérie, a affirmé le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui copréside la commission mixte algéro-émiratie. M. Djoudi a également indiqué que l'Algérie et les Emirats examinaient actuellement la possibilité de créer un fonds d'investissement en Algérie, la création de fermes pilotes et la réalisation d'investissements portuaires. Dubai Ports World (DPW) est, d'ailleurs toujours, en discussion avec les pouvoirs publics pour un contrat de gestion du port d'Alger. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, en recevant mardi le ministre émirati de l'Economie, M. Sultan Al-Mansouri, a évoqué la constitution d'un comité de suivi des projets d'investissement afin de permettre de dynamiser l'avancement des projets en cours ou à lancer. Ce comité se réunira alternativement à Alger et à Abu Dhabi. R. E.