64 morts et plus de 300 blessés, dont des civils: tel est le bilan dressé par l'Onu après quatre jours d'affrontements intenses dans la région du Haut-Karabakh. Le président russe Vladimir Poutine, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont appelé l'Arménie et l'Azerbaïdjan à cesser immédiatement le feu. "Le Kremlin est très préoccupé par la situation. Des efforts actifs sont entrepris par la Russie, Erevan, Bakou et les institutions internationales pour revenir au cessez-le-feu", a annoncé Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine. Selon le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, "la Russie continue, en contact avec Bakou et Erevan, de tout faire pour que les signaux de Moscou, de Washington et de Paris soient entendus". "L'UE soutient les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE et des trois coprésidents. Nous espérons que les deux parties respecteront la trêve et s'abstiendront de faire usage de la force", a déclaré la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini. "Le litige territorial ne peut pas être réglé par la force. Il faut revenir aux négociations de paix", estime pour sa part le secrétaire d'Etat américain John Kerry. De son côté, le président du Parlement européen Martin Schulz a appelé "toutes les parties à revenir au processus de paix dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE". Le coprésident du Groupe de Minsk Pierre Andrieu devrait se réunir avec ses collègues russes et américains du groupe à Vienne le 5 avril. La Turquie, par contre, soutient seulement l'Azerbaïdjan. "L'unique leader à s'être tourné vers un seul pays pour lui témoigner son total soutien a été le président turc Erdogan. Malheureusement, Ankara travaille seulement avec Bakou et mêle, à ce conflit dangereux et durable, ses propres intérêts politiques, ses préférences géopolitiques et ses objectifs en politique étrangère", analyse Konstantin Kossatchev, chef de la commission internationale du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe). Pendant ce temps, le conflit, initialement localisé dans une région, s'est propagé le long de toute la ligne de démarcation. Et bien que les deux belligérants disent aspirer à la paix, les combats continuent.
Appel au respect du cessez-le-feu Le groupe de Minsk sur le Haut-Karabakh au sein de l'OSCE, co-présidé par les Etats-Unis, la France et la Russie, a appelé l'Arménie et l'Azerbaïdjan à respecter le cessez-le-feu annoncé mardi par les belligérants dans cette région contestée. Les représentants du groupe ont salué la cessation des hostilités et appelé les parties à respecter le cessez-le-feu, a indiqué l'OSCE dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de l'organisation à Vienne, après quatre jours d'intenses combats. Le groupe de Minsk a souligné qu'il est important de revenir à un processus politique, sur la base d'un cessez-le-feu durable, pour trouver une issue à ce conflit qui était gelé depuis plus de 20 ans. Les coprésidents du groupe (trois ambassadeurs spéciaux russe, américain et français) doivent se rendre dans les prochains jours à Erevan, Bakou et dans le Nagorny-Karabakh, a précisé l'OSCE. Le président en exercice de l'OSCE, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a qualifié d'encourageante la cessation des hostilités, soulignant que les efforts de l'organisation devaient viser à éviter toute nouvelle escalade, selon le communiqué. Créé en 1992, le groupe de Minsk a pour mission de trouver une issue pacifique à ce conflit qui, depuis l'éclatement de l'URSS, oppose l'Azerbaïdjan et les autorités de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh soutenue par l'Arménie. Les hostilités avaient repris dans la nuit de vendredi à samedi, faisant au moins 64 morts, tant civils et que militaires, lors des pires affrontements dans la région depuis un cessez-le-feu instauré en 1994. L'Azerbaïdjan et les autorités de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh ont annoncé mardi avoir conclu un cessez-le-feu pour mettre un terme à quatre jours de violents affrontements ayant fait au moins 64 morts dans cette zone stratégique du Caucase. Les opérations militaires ont été stoppées mardi à 12H00 (08H00 GMT), a indiqué le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. Les hostilités - les pires depuis un cessez-le-feu instauré en 1994 - avaient éclaté dans la nuit de vendredi à samedi et ont fait depuis au moins 64 morts, tant parmi les civils et que les militaires, et des centaines de blessés. Après une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le Nagorny-Karabakh est passé sous le contrôle de forces séparatistes proches de l'Arménie. Cette région est désormais majoritairement peuplée d'Arméniens. Aucun traité de paix n'a été signé et après une période de calme relatif, ce territoire a connu ces derniers mois une nette escalade des tensions, Erevan estimant fin décembre qu'on était revenu à la guerre. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a lui réaffirmé le soutien de la Turquie à son allié azerbaïdjanais.