Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont, lors d'une conversation téléphonique lundi soir, ont exprimé leur vive préoccupation face à la dégradation de la situation dans la région du Haut-Karabakh, et appelé à un cessez-le-feu immédiat des hostilités. Les combats entre les forces arméniennes et les troupes azerbaïdjanaises ont fait au moins 64 morts dont 6 civils depuis le déclenchement des hostilités dans la nuit de vendredi à samedi dans la région contestée du Nagorny-Karabakh. «Il a été convenu que la Russie, les Etats-Unis et la France, co-président du groupe de contact de Minsk sur le Haut-Karabakh au sein de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), devraient intensifier leurs efforts pour aider à la résolution du conflit du Haut-Karabakh», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères sur son site Internet. La capitale autrichienne abritait hier une réunion pour trouver une issue à ce «conflit gelé» depuis plus de 20 ans. Les deux ministres «ont condamné les tentatives de parties extérieures au conflit pour aggraver la confrontation», a rapporté de son côté du ministère russe de la Défense. L'Azerbaïdjan a déclaré unilatéralement un cessez-le-feu dimanche, mais les échanges de tirs ont repris par la suite. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré lundi que les forces armées du pays avaient détruit un poste de commandement et de déploiement. Plus tôt dans la journée, le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artsrun Hovannisian, a déclaré que les troupes azerbaïdjanaises, incapables de briser la résistance de la partie arménienne, avaient tenté d'utiliser des véhicules militaires lourds, des forces aériennes, des systèmes lance flammes et des drones de combat. Des hostilités ont éclaté vendredi soir entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la ligne de front de la région du Haut-Karabakh, les deux pays s'accusent mutuellement sur la responsabilité de cette escalade. Peuplé en majorité d'Arméniens mais rattaché à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, le Nagorny-Karabakh a été le théâtre d'une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais, entre 1988 et 1994.