Les difficultés dans lesquelles patauge le troisième opérateur de téléphonie mobile, Wataniya Télécom Algérie plus connu sous le nom commercial de Nedjma, ne sont pas prêtes de connaître leur épilogue. Aussi, après avoir été cédée une première fois à l'opérateur de télécommunications Qatar Telecom (QTel), il semblerait que celui-ci ait exprimé la possibilité de céder Nedjma à un second repreneur. C'est du moins ce que rapporte notre confrère d'Ennahar dans sa dernière livraison qui cite des sources bancaires et industrielles et affirme que QTel envisagerait de céder sa filiale mobile algérienne Wataniya Télécom Algérie. Ennahar ajoute que malgré des dépenses astronomiques en marketing et publicité - 130 millions de dollars pour les deux années 2005 et 2006- malgré et les nombreux changements à la tête de l'entreprise, Nedjma n'arrive toujours pas à percer sur le marché algérien. Le troisième opérateur paie aussi l'échec de sa stratégie : sa dernière offre dans l'Internet mobile et les contenus n'auraient pas atteint ses objectifs. Il est vrai que la stratégie marketing de l'opérateur a montré ses limites dès le lancement de l'opération Algérie. En effet, les équipes en charge de l'opération ont mal évalué leur cible proposant des services pour lesquels le marché n'était pas encore prêt, sans parler des accros en matière de communication qui frisaient l'insulte et qui ont porté un sacré coup à l'image de l'entreprise. Résultat : trois ans après son lancement, Nedjma a toujours du mal à décoller. Et au lieu de cumuler les réussites sur un marché dont le potentiel est avéré, l'opérateur cumule les pertes et l'équipe managériale a du mal à redresser la barre, même si les propriétaires ont remanié à plus reprises le staff dirigeant. Ainsi, après René Patoine, l'ancien propriétaire de Nedjma, le Koweitien Kipko a installé André Halley à la tête de l'opérateur, ne voyant pas toujours de résultats positifs se profiler à l'horizon, Kipko décide de céder Wataniya Telecom à l'opérateur de télécommunication qatari QTel. Ce dernier envisageait d'apporter son professionnalisme à l'opérateur, il procèdera ensuite au remplacement d'André Halley par Joseph Ged, mais rien n'y fait, Nedjma reste dans le rouge. Pis encore, alors que le groupe prévoyait un retour sur investissement pour le début de l'année 2007, l'exercice se solde par de nouvelles pertes. C'est dans ce sens qu'un responsable du groupe Wataniya a, récemment, confié au magazine Middle East Economic Digest (MEED) qu'au troisième trimestre de l'année 2007, Nedjma a enregistré de nouvelles pertes. Le responsable de Wataniya n'a pas précisé le montant des pertes de la filiale algérienne du groupe. Mais, au deuxième trimestre de l'année 2007, elles étaient de 3,1 millions de dollars, et les prévisions du groupe tablent sur de nouvelles pertes à la fin de l'année en cours. Le même responsable a estimé qu'il était difficile de remédier à cette situation. Cette situation confirme en tout cas qu'il y aurait un sérieux problème de gouvernance au sein de l'entreprise, et qui pourrait peut-être pousser QTel à envisager sérieusement une éventuelle cession de la filiale.