Le déficit budgétaire de l'Etat français a légèrement augmenté en mars par rapport à son niveau de l'an dernier, pour atteindre 27,5 milliards d'euros contre 26,3 milliards fin mars 2015, a annoncé le ministère des Finances. Cette détérioration s'explique par une opération technique, "une avance exceptionnelle de 5,4 milliards d'euros" ayant été accordée à l'Agence de services et de paiements (ASP), qui remboursera cette somme "dans le courant de l'année", précise Bercy dans un communiqué. Au 31 mars, les dépenses de l'Etat ont ainsi atteint 85,7 milliards d'euros contre 88,5 milliards fin mars 2015. "A ce stade de l'année, l'évolution des dépenses est encore peu significative", souligne Bercy, qui juge cette progression "cohérente" avec la loi de finances initiale (LFI) pour 2016. Les recettes du budget général se sont quant à elles établies à 76,7 milliards d'euros, contre 74,3 milliards il y a un an. Parmi elles, les recettes fiscales nettes ont augmenté de 2,1 milliards. Une évolution jugée là encore "peu significative" par le ministère des Finances, qui fait état d'une hausse des recettes liées à la TVA et à la TICPE, cohérente avec la LFI. Bercy fait par ailleurs état d'une progression de 0,8 milliard d'euros des recettes non fiscales, "principalement du fait de l'augmentation des amendes prononcées par l'Autorité de la concurrence, et des redevances d'usage des fréquences radioélectriques suite au processus de vente aux enchères de la bande de fréquence dite +bande 700 MHz aux opérateurs de télécommunication". Ces dernières, également qualifiées de "fréquences en or", ont été délivrées fin décembre aux quatre grands opérateurs de téléphonie mobile français par l'Arcep, gendarme français des télécoms.
Recul de la production industrielle La production industrielle a reculé de 0,3% en mars par rapport au mois précédent, malgré un rebond dans les industries extractives, l'énergie et l'eau, a annoncé l'Insee. La production manufacturière a également diminué, de 0,9%, en mars, a indiqué l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué. La production de l'ensemble de l'industrie avait déjà baissé en février (-1,3%), un chiffre révisé par l'Insee, qui avait d'abord annoncé un recul de 1%. En mars, la production a enregistré un rebond de 3,7% dans les industries extractives l'énergie et l'eau, sous l'effet, selon l'Insee, "d'un mois de mars plus froid qu'à l'accoutumée", après une baisse de 1,1% le mois précédent. Elle s'est également redressée dans la cokéfaction et le raffinage, à 1,8%, contre un repli important de 3,9% en février. Elle est en revanche en baisse dans les industries agroalimentaires (-1%), la fabrication de biens d'équipement (-1,8%), la fabrication de matériels de transport (-0,7%) avec notamment un net repli dans l'automobile (-3,1%), et la fabrication d'autres produits industriels (-0,7%). Sur l'ensemble du premier trimestre 2016, la production industrielle enregistre un recul de 0,6% par rapport au dernier trimestre 2015. "Sur cette période, la production diminue dans toutes les grandes branches manufacturières sauf dans les matériels de transport", précise l'Insee. Elle progresse en revanche sur un an: +0,5% au premier trimestre 2016 par rapport au premier trimestre 2015.
Hausse du PIB prévue à 0,3% au 2e trimestre 2016 La croissance du produit intérieur brut (PIB) en France devrait s'établir à 0,3% au deuxième trimestre, selon une première estimation publiée par la Banque de France. Dans ses précédentes estimations, l'institution monétaire française avait relevé en avril à 0,4% sa prévision de croissance pour le premier trimestre en France. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a également revu à la hausse fin avril sa prévision pour le premier trimestre à 0,5% (contre 0,4% précédemment). En avril, la production industrielle continue de progresser. "La croissance est particulièrement forte pour la construction automobile, tandis que l'agroalimentaire, l'aéronautique et l'électronique sont en léger tassement ce mois-ci", observe la BdF dans un communiqué. Les activités de service "progressent, moins rapidement cependant que les mois précédents", selon la Banque de France qui se base sur son enquête mensuelle auprès des entreprises. Elle note un "dynamisme de l'intérim, de l'information-communication et des activités de conseil" qui contraste avec "la baisse de l'hébergement-restauration et des services de transport". Dans le secteur du bâtiment, l'activité "rebondit essentiellement dans le second œuvre". Dans ces trois secteurs, les chefs d'entreprises anticipent une progression de l'activité. La BdF, qui attend une croissance de 1,4% pour l'ensemble de 2016, publiera de nouveaux chiffres en juin. Le gouvernement vise pour sa part une croissance de 1,5% en 2016. La Commission européenne et le FMI tablent sur 1,3%.
Investissements dans l'industrie: +7% prévu en 2016 Les investissements des chefs d'entreprises du secteur industriel français ont progressé de 1% en valeur en 2015, a annoncé l'Insee en confirmant la prévision d'une progression de 7% des investissements en 2016. Lors de leur dernière estimation en janvier, les chefs d'entreprises de l'industrie manufacturière avaient prévu une baisse de 2% de leurs investissements pour 2015 par rapport à 2014. Interrogés en avril, ils anticipent pour cette année une hausse dans tous les grands secteurs par rapport à 2015. Dans le détail, les industriels revoient leurs anticipations à la baisse dans l'industrie des biens d'équipements (-5 points, à +13%). En sens inverse, elles sont revues à la hausse pour l'industrie agroalimentaire (+2 points, à +13%). Les chefs d'entreprises de l'industrie manufacturière sont un peu plus nombreux à prévoir une augmentation plutôt qu'une baisse de leur investissement au cours du premier semestre 2016. Pour le second semestre 2016, ce mouvement s'accentue: davantage d'industriels tablent sur une augmentation plutôt que sur une baisse de leurs investissements. "Le solde correspondant (+15) atteint son plus haut niveau depuis 2011", souligne l'Insee. Les investissements prévus pour 2016 seraient, comme en 2015, destinés surtout à renouveler et moderniser les équipements. L'investissement dans l'industrie joue un rôle moteur dans l'activité économique, mais ne représente qu'un quart de l'investissement productif en France, rappelle l'Insee.