La Banque centrale du Brésil a maintenu inchangé son taux directeur à 14,25% alors que le pays est en récession et que les marchés attendent la prise de fonctions de Ilan Goldfajn à la tête de l'institution. La centaine d'analystes et d'opérateurs de marché, consultés lundi pour l'enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale (BC), tablaient sur le maintien du taux à 14,25%, l'un des plus hauts de ces dix dernières années et à ce niveau depuis juillet 2015. C'est la 7e fois consécutive que le comité de politique monétaire de la Banque centrale (Copom) maintient ce taux inchangé. "Le taux doit rester stable à 14,25% dans l'attente de la nouvelle gestion (de Goldfajn à la BC), et aussi dans l'attente que les prévisions d'inflation se rapprochent de l'objectif à partir de 2017", selon un rapport mardi de Guide Investimentos. Les autorités brésiliennes ont fixé à 4,5% l'objectif d'inflation pour 2016 avec une marge de tolérance de deux points, en plus ou en moins. Pour 2017 l'objectif est aussi de 4,5% mais avec une marge de tolérance moindre, de 1,5 point. La première économie d'Amérique latine s'est contractée de 3,8% l'an dernier et le FMI prévoit un recul de 3,81% cette année. Elle a enregistré un taux d'inflation de 9,28% au cours des douze derniers mois. L'économiste Ilan Goldfajn, désigné nouveau président de la Banque centrale par le gouvernement par intérim de Michel Temer, a déclaré mardi qu'il s'engagerait à juguler l'inflation, devant la Commission d'affaires économiques du Sénat qui a ratifié sa nomination. "La première contribution de la Banque centrale pour la société brésilienne est le maintien d'un niveau d'inflation bas et stable", a-t-il affirmé. Le Sénat a approuvé mardi soir la nomination de M. Goldfajn, qui était jusqu'à présent économiste chef de Itau, la plus grande banque privée du Brésil. Il revient ainsi à la Banque centrale où il a déjà travaillé de 2000 à 2003 comme directeur de politique économique. M. Goldfajn ne participe pas à la réunion du Copom de cette semaine qui sera la dernière dirigée par Alexandre Tombini. En février, Moody's est devenue la troisième grande agence de notation, après Fitch et S&P, à reléguer la dette souveraine du Brésil en catégorie spéculative, se justifiant par la dette croissante et l'instabilité politique.
L'inflation repart à la hausse Les prix au Brésil sont repartis à la hausse avec une augmentation de 0,78% en mai et de 9,32% sur les douze derniers mois, selon les statistiques officielles publiées. En avril, l'inflation avait connu un léger mieux, à 0,61% seulement (et 9,28% sur 12 mois), son plus bas niveau depuis juin 2015. Depuis le début de l'année, les prix ont progressé de 4,05%. Selon l'Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE, public), l'indice mensuel IPCA de mai est le plus élevé depuis 2008, quand il s'était établi à 0,79%. La progression des prix a été forte dans le secteur du logement, avec une hausse de 10,37% du tarif de l'eau pour l'ensemble du pays, et encore plus forte dans la région métropolitaine de Sao Paulo, selon l'IBGE. Les prix en mai ont subi la pression des produits dont le prix est fixé (par le gouvernement) comme l'eau et la taxe d'égout, les médicaments, les cigarettes et l'énergie électrique, selon l'IBGE. Les analystes consultés par la Banque centrale tablent sur une inflation de 7,12% en fin d'année, un chiffre supérieur à l'objectif officiel de 6,5%. L'inflation en 2015 avait atteint 10,67% au Brésil, le taux le plus important en 13 ans, s'accompagnant de la plus grande baisse du PIB en 25 ans (-3,8%). La récession économique qui frappe le plus grand pays d'Amérique latine depuis le deuxième trimestre de l'an dernier devrait être selon les analystes la pire en un siècle. La Banque centrale du Brésil devrait maintenir inchangé mercredi son taux directeur à 14,25% alors que le nom de Ilan Goldfajn a été ratifié par le Sénat à la tête de l'institution. M. Goldfajn, désigné nouveau président de la Banque centrale par le gouvernement par intérim de Michel Temer, a déclaré mardi qu'il s'engagerait à juguler l'inflation, devant la Commission d'affaires économiques du Sénat. "La première contribution de la Banque centrale pour la société brésilienne est le maintien d'un niveau d'inflation bas et stable", a-t-il affirmé.