Cinq soldat de l'arm ée loyale au pré- sident Salva Kiir ont été tués jeudi soir dans un accrochage à Juba impliquant des troupes de l'ex-rébellion cantonn ées dans la capitale sud-soudanaise en vertu d'un fragile accord de paix, a indiqué hier un porte-parole du vice-président Riek Machar. I l y a eu hier un affrontement armé entre nos troupes et les forces de la SPLA, l'armée gouvernementale, a déclaré hier un des porte-parole de Riek Machar, Nyarji Roman, confirmant des informations rapportées par les médias sud-soudanais. L'incident s'est déroulé dans le quartier de Gudele alors que deux véhicules de notre unité de protection étaient en train de revenir du bureau du vicepr ésident (Machar) vers la ville, a précisé M. Roman. Le porte-parole a expliqué que les circonstances et les causes exactes de la fusillade n'étaient pas encore déterminées mais, a-t-il ajouté, selon nos informations, cinq soldats de la SPLA ont été tués et deux des nôtres blessés. Interrogés par des médias sud-soudanais, le ministre de la Défense, Kuol Manyang, a confirmé l'accrochage. Un porte-parole de la SPLA a également fait part d'un bilan de cinq morts. Vendredi matin, la situation était calme et l'activité semblable à un jour normal dans la capitale. Je veux dire à la population qu'il n'y a pas de raison de paniquer. La situation est calme à présent et les dirigeants des deux camps ont ordonné à leurs troupes de rester cantonnées dans leurs casernes, a déclaré le porteparole de M. Machar, précisant qu'une enquête allait être diligentée sur l'accrochage. Cet incident ravive les craintes d'un échec du fragile processus de paix en cours au Soudan du Sud, qui s'apprête à marquer samedi, sans festivit és, le cinquième anniversaire de son indépendance. Le pays tente de sortir d'une guerre civile de plus deux ans, début ée en décembre 2013 et qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Dans le cadre d'un accord de paix signé en août 2015 entre les deux principaux protagonistes du conflit, Salva Kiir et Riek Machar, ce dernier est revenu en avril à Juba où il a été réinstallé vice-président et a formé avec M. Kiir un gouvernement d'union nationale. Mais sur le terrain, les combats se poursuivent et la défiance entre les dirigeants des deux camps fait craindre à nombre d'observateurs internationaux un échec du processus de paix et une nouvelle plongée dans un conflit à grande échelle. Conformément à l'accord de paix, 1.370 soldats et policiers ex-rebelles sont revenus à Juba pour garantir la sécurité de M. Machar. L'armée gouvernementale affirme, elle, n'avoir conservé dans la ville que les 3.420 soldats auxquels elle a droit.