La Corée du Nord a effectué hier un tir d'essai de ce qui semble être un missile balistique lancé par sous-marin (SLBM) au large de sa côte orientale, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense. Le Nord a lancé ce que l'on croit être un SLBM depuis des eaux situées au large du port de Sinpo vers 11h30 (02h30 GMT), a déclaré le ministère sud-coréen dans un communiqué. Le ministère n'a pas fourni immédiatement d'autres précisions. La Corée du Nord avait déjà testé un SLBM le 23 avril dernier. Ce tir avait été salué par le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un, qui l'avait qualifié de succès révélateur, affirmant que Pyongyang avait désormais la capacité de frapper Séoul et les Etats-Unis quand il le désirerait. Le lancement de samedi intervient le lendemain de l'annonce par Washington et Séoul du déploiement en Corée du Sud de l'un des systèmes de défense antimissile les plus perfectionnés du monde, le système THAAD (Terminal High Altitude Area Defence). La tension monte depuis que Pyongyang a effectué en janvier dernier son quatrième essai nucléaire, suivi par une série de tirs de missiles qui, selon les analystes, montrent que la Corée du Nord progresse vers la capacité de frapper les Etats-Unis sur le continent américain. Le plan de déploiement du système THAAD en Corée du Sud a suscité la colère de la Chine et de la Russie, qui considèrent qu'il s'agit d'une dangereuse gesticulation militaire des Etats-Unis dans la région. Ce déploiement a été annoncé après que les Etats-Unis ont placé pour la première fois mercredi M. Kim sur leur liste noire des sanctions, l'accusant d'être directement responsable de nombreuses violations des droits de l'homme. Pyongyang a répliqué vendredi en avertissant Washington que la Corée du Nord couperait tous les canaux diplomatiques avec les Etats-Unis si ces sanctions n'étaient pas levées. Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré que les sanctions de Washington contre Kim Jong-Un manifestaient la pire hostilité et équivalaient à une déclaration ouverte de guerre. Le ministère a promis que Pyongyang prendrait les contre-mesures les plus dures pour briser résolument l'hostilité des Etats-Unis. Il a ajouté que les problèmes qui se poseraient dans les relations avec les Etats-Unis seraient désormais traités selon le droit du temps de guerre. La Corée du Nord publie souvent des déclarations belliqueuses contre les Etats-Unis, mais cette dernière référence au temps de guerre est rare, et les analystes s'attendent à d'autres expressions de mécontentement de Pyongyang à propos des sanctions.
Riposte à la "déclaration de guerre" des USA La veille, la Corée du Nord a estimé que les sanctions financières prises par Washington contre Kim Jong-Un équivalaient à une "déclaration de guerre". Elle a réagi en promettant des mesures de représailles. Ces sanctions constituent "l'acte le plus hostile" des Etats-Unis et "une déclaration de guerre ouverte", a estimé le ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA. L'agence qualifie même la décision américaine de "crime abject". Le Trésor américain a imposé mercredi ses premières sanctions individuelles contre le leader nord-coréen pour de graves violations des droits de l'Homme allant d'exécutions extra-judiciaires à des actes de torture. Dix autres responsables du régime nord-coréen et cinq ministères ou administrations ont également été placés sur liste noire. Aux termes de ces sanctions, leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis seront gelés. Le régime de Pyongyang, dans sa première réaction à cette annonce de Washington, a appelé les Etats-Unis à revenir immédiatement sur ces sanctions. Il a prévenu qu'il romprait immédiatement tous les canaux diplomatiques si Washington ne le faisait pas. "Les Etats-Unis ont osé défier notre plus haute autorité, commettant l'acte le plus hostile qui va au-delà d'une confrontation au sujet de la soi-disant question des droits de l'homme", affirme ce communiqué. Pyongyang prendra des "contre-mesures extrêmement fortes" en représailles, ajoute-t-il, sans autre précision sur la nature de ces éventuelles mesures. La Corée du Sud avait salué mercredi la décision de Washington de placer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un sur sa liste noire, exprimant l'espoir que cela servirait à mettre un coup de projecteur sur les abus des droits de l'homme commis en Corée du Nord.