Boualem Bessaih, ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel du président de la République, est décédé jeudi à l'hôpital de Aïn Naâdja à Alger, à l'âge de 86 ans, des suites d'une longue maladie. Né en 1930 à El Bayadh, Boualem Bessaih, homme politique et homme de lettres, était un ancien moudjahid, ayant été notamment membre du secrétariat général du Conseil national de la Révolution algérienne de 1959 à 1962. Durant la guerre de libération, il était en charge de la protection des hauts responsables algériens. Adjoint de Boussouf, le fondateur des services secrets algériens, il a dirigé la section de contre-espionnage de la base Didouche à Tripoli en Libye en 1961. A l'indépendance, il avait occupé les fonctions d'ambassadeur dans plusieurs capitales (Berne, Le Vatican, le Caire, Koweït City, Rabat), puis de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1971. Après l'indépendance de l'Algérie, il va enchaîner les postes : ambassadeur, ministre, conseiller spécial, etc., il a été nommé par le président Ben Bella, ambassadeur à Bruxelles, un poste qu'il avait gardé après le coup d'Etat opéré par Houari Boumediene en juin 1965. En 1970, il est nommé ambassadeur au Caire, puis représentant de l'Algérie auprès de la Ligue arabe de février 1971 à juin 1974. Bouâlem Bessaih a été ensuite secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et émissaire du président Houari Boumediene. En janvier 1979, il est à nouveau nommé ambassadeur au Koweit. Sous Chadli, il a occupé entre 1980 et 1989 plusieurs postes ministériels dont celui des Affaires étrangères avant d'être remplacé par Sid Ahmed Ghozali en septembre 1989. Mais il retrouve à nouveau un poste d'ambassadeur à Berne en Suisse le 1er janvier 1991. Membre du Conseil de la nation en 1997, désigné par le président Liamine Zéroual, avant d'être nommé ambassadeur au Maroc en 2001 par le président Abdelaziz Bouteflika. En 2005, il a été désigné président du Conseil constitutionnel par Bouteflika. Un poste qu'il a occupé jusqu'à mars 2012. Le 11 juin dernier, Bouâlem Bessaih, malgré son âge très avancé et son état de santé, est nommé conseiller spécial du président. C'était son dernier poste au sein de l'Etat. Docteur des Lettres et sciences humaines, le défunt était l'auteur de plusieurs ouvrages littéraires et historiques notamment sur l'Emir Abdelkader. L'enterrement a eu lieu hier au cimetière d'El Alia (Alger) avant la prière d'El Asr.
Message de condoléance du président à sa famille Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a affirmé hier dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt Moudjahid Boualem Bessaih qu'il était "un grand homme à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées". "Nos voix ne peuvent que se taire face à la volonté d'Allah", a dit le Président Bouteflika dans son message, ajoutant "que dire face à la perte de mon cher ami et compagnon de lutte politique et diplomatique, le défunt ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel, le moudjahid Boualem Bessaih". Et de poursuivre: "que dire de cette source jaillissante de sagesse et de mesure, de littérature et d'art, de poésie et de finesse, de diplomatie pondérée et de politique avisée, d'expérience longue et émérite, de fidélité en amitié et de loyauté à la patrie, de vertus et de valeurs. Des qualités qui ont fait sa grandeur, une grandeur à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées dans toutes les fonctions qu'il a occupées avec mérite, aussi bien en tant qu'ambassadeur de son pays, que chef de sa diplomatie, président de son conseil constitutionnel, en somme un homme d'Etat". "Je perds aujourd'hui un ami cher dont les avis et les idées m'ont éclairé et inspiré et un homme de lettre qui m'a toujours fasciné par la finesse et la pertinence de son style et les thèmes qu'il choisissait en histoire et préfaçait dans le domaine du cinéma en mettant en valeur les hauts-faits des symboles de la révolution algérienne à travers l'histoire", a affirmé le chef de l'Etat. Et d'ajouter "si moi je pleure toutes ses louables qualités, l'Algérie pleure en lui l'un de ses meilleurs fils, un homme reconnu pour la pertinence de son opinion, la profondeur de sa pensée et la perspicacité de son esprit. Elle pleure un fils loyal, un diplomate brillant et un politique émérite qui a, de tout temps, défendu avec force ses intérêts et avec courage sa révolution et qui a porté haut sa voix dans tous les fora et à partir de toutes les tribunes". "Par ces qualités, il demeurera un exemple pour les générations et un modèle à suivre dans la fidélité au serment", a soutenu le Président Bouteflika. "Aujourd'hui que s'éteint cet esprit vivace, nous ne pouvons que nous résigner devant la volonté d'Allah en le priant d'accueillir le défunt en Son vaste paradis", a écrit encore le Président Bouteflika. Et de poursuivre en évoquant l'immense peine de sa famille, ses proches et tous ses compagnons de lutte: "je prie Allah de leur accorder courage et consolation. Puissent-ils trouver réconfort aussi bien dans le souvenir de ses hauts-faits que dans la foi que telle est la destinée de toute âme", rappelant que "Les patients recevront leur récompense sans compter". "En cette douloureuse épreuve, j'adresse mes condoléances les plus attristées aux enfants du défunt, à sa famille, à ses proches et à ses compagnons, priant Allah Tout puissant, de l'accueillir en Son vaste paradis, de les assister et de leur prêter courage et consolation", a-il ajouté. "...Et fais la bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint: certes nous sommes à Allah et c'est à lui que nous retournons, ceux-là reçoivent des bénédictions de leur seigneur ainsi que la miséricorde, et ceux-là sont les biens guidés", a conclu le Président Bouteflika.