Alphabet, la maison mère du géant internet américain Google, a encore profité au deuxième trimestre de sa position de force dans la publicité en ligne, où le groupe met de plus en plus l'accent sur le mobile et la vidéo avec YouTube. D'après des résultats publiés jeudi, le bénéfice net a grimpé de 43% à 4,9 milliards de dollars au deuxième trimestre, et le chiffre d'affaires de 21% à 21,5 milliards de dollars. Ce dernier chiffre est supérieur aux attentes du marché. Tout comme le bénéfice par action, pris comme référence aux Etats-Unis, qui a dépassé de 38 cents la prévision moyenne des analystes à 8,42 dollars. Cela permettait à l'action Alphabet de franchir la barre symbolique des 800 dollars, avec un gain de 4,49% vers 23H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York. Ces résultats "reflètent les investissements fructueux que nous faisons depuis plusieurs années pour nous étendre rapidement dans des domaines comme le mobile et la vidéo", a commenté la directrice financière, Ruth Porat. Lors d'une téléconférence avec des analystes, elle a décrit la progression de l'usage des services de recherche en ligne de Google depuis les Smartphones comme le "principal moteur" de la croissance du groupe, expliquant que le groupe profitait en particulier d'un changement intervenu l'an dernier dans les formats publicitaires qui y sont intégrés. Par ailleurs, "les revenus de YouTube continuent d'augmenter à une vitesse très importante, soutenus principalement par la publicité vidéo", a-t-elle relevé. Le patron de Google, Sundar Pichai, a fait état de retours positifs sur leurs campagnes "de beaucoup de grandes marques qui continuent d'investir de plus en plus de leurs budgets (publicitaires) sur YouTube". Cela se traduit aussi sur les revenus reversés par YouTube aux créateurs de vidéos publiées sur son service, qui affichent une croissance moyenne de 50% sur les trois dernières années, a-t-il noté.
Investissements 'responsables' Au final, la filiale Google qui depuis une réorganisation l'an dernier s'est recentrée sur le cœur de métier du groupe (publicité et recherche en ligne, YouTube, Android) représente l'essentiel des bénéfices et du chiffre d'affaires d'Alphabet. Google a vu son bénéfice d'exploitation s'améliorer de 25% sur un an à presque 7 milliards de dollars, et son chiffre d'affaires de 21% à 21,3 milliards, dont 19,1 milliards pour les seules recettes publicitaires (+19%). Il semble donc résister pour l'instant à la concurrence croissante représentée dans la publicité en ligne par Facebook, qui a lui-même annoncé mercredi des résultats en très forte hausse et met lui aussi beaucoup la pression dans la vidéo. Parallèlement, Alphabet continue d'investir "de manière disciplinée" et "responsable" dans ses paris futuristes, avec en particulier la volonté "d'obtenir le meilleur rendement possible", a relevé Ruth Porat. Ces paris recouvrent par exemple les investissements dans la santé et les voitures sans chauffeur, mais aussi des projets plus fous envisageant par exemple d'utiliser des montgolfières comme relais internet. Le groupe a parfois été critiqué pour le coût de ces projets de longue haleine et sans garantie de succès. Pris globalement, ces paris sont déficitaires, avec une perte d'exploitation qui s'est creusée ce trimestre à 859 millions, contre 660 millions un an plus tôt. Même si cela reste peu élevé à l'échelle du groupe, ils dégagent quand même 185 millions de dollars de chiffre d'affaires, un montant plus que doublé sur un an et dû pour l'essentiel aux branches Nest (alarmes et thermostats connectés), Verily (santé) et Fiber (réseau internet expérimental à très haut débit en fibre optique). Sundar Pichai a de nouveau insisté jeudi sur les efforts du groupe dans le domaine de l'intelligence artificielle, assurant que c'était "le moteur qui déterminera notre avenir et rendra nos produits meilleurs pour aider les utilisateurs chaque jour". Google instille de l'intelligence artificielle dans un nombre croissant de ses produits, et parie notamment sur elle pour tenter de rattraper son retard sur Amazon et Microsoft dans le "cloud", les services dématérialisés en ligne à destination des entreprises.