Les principaux ministres de la Défense de la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique (EI) se réuniront le 25 octobre à Paris afin de faire le point notamment sur la bataille de Mossoul en Irak, a-t-on annoncé lundi au ministère français de la Défense. Douze ministres, dont le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, seront reçus chez leur homologue français Jean-Yves Le Drian, a-t-on précisé dans l'entourage de ce dernier. Outre les ministres canadien, australien et néozélandais, huit ministres européens (Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne, Norvège, Danemark) seront également présents. La coalition compte une soixantaine de pays, y compris arabes et asiatique, au degré d'engagement militaire très variable. Le but est de faire le point sur l'état d'avancement du plan sur Mossoul, a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre, alors que les forces irakiennes ont lancé lundi l'offensive pour reprendre le bastion de l'EI. Les pays de la coalition appuient l'armée irakienne et les peshmergas (combattants kurdes) avec des opérations aériennes, de l'artillerie, du conseil et de la formation. Il faut notamment éviter qu'il y ait des +bascules+ de moyens importants de Daech (acronyme de l'EI en arabe) de la zone de Mossoul vers la zone syrienne, assure-t-on à Paris dans l'entourage du ministre. A Mossoul, l'EI compte entre 5.000 et 8.000 combattants, très concentrés sur la défense rapprochée de la ville, estime-t-on. Ils font face à environ 45.000 hommes (armée irakienne, peshmergas...), selon cette source. La manœuvre d'enveloppement qui avait été conçue par les états-majors irakien et peshmerga s'est déroulée, ce qui a permis le lancement lundi de l'offensive vers Mossoul sur plusieurs axes, poursuit-on. Plusieurs inconnues demeurent toutefois sur les intentions de l'EI et notamment sa volonté de résister à Mossoul ou au contraire de déplacer ses combattants vers le théâtre syrien. Au vu de ce que les troupes de Daech ont fait pour conforter la défense visible - on voit qu'ils ont mis en place des systèmes de défense extrêmement développés autour de Mossoul et dans Mossoul - on peut en déduire qu'ils ont l'intention de défendre assez chèrement l'accès à la ville mais maintenant comment vont-ils le faire, est-ce qu'ils vont faire ?, s'interroge-t-on de même source. Les ministres de la Défense de la coalition anti-EI se sont déjà réunis quatre fois cette année, à Paris en janvier, Bruxelles en février, Stuttgart (Allemagne) en mai et Washington en juillet.
Un déplacement massif de population possible d'ici une semaine Un déplacement massif de la population pourrait débuter d'ici une semaine à Mossoul, s'est alarmée l'ONU lundi, quelques heures après l'annonce du début de l'opération des forces irakiennes pour reprendre la deuxième ville du pays, aux mains du groupe djihadiste Etat islamique (EI). La reconquête de Mossoul, lancée dans la nuit par les autorités irakiennes appuyées par une coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, fait craindre un désastre humanitaire pour les quelque 1,5 million d'habitants qui vivent encore dans cette ville du nord du pays. La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Irak, Lise Grande, a déclaré à la presse que les gens n'étaient pour l'instant pas très nombreux à fuir. Mais, a-t-elle ajouté, ce à quoi on s'attend, à partir de ce que nous a dit l'armée (irakienne), c'est que si nous assistons à d'importants mouvements de populations, cela pourrait bien survenir d'ici cinq à six jours. Mme Grande, qui s'adressait via Skype à des journalistes réunis à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, a fait état d'un scénario possible de 200.000 déplacés dans les deux premières semaines, un chiffre qui pourrait augmenter de façon significative au fur et à mesure que l'offensive se poursuit. Dans le pire des cas, nous allons littéralement vers la plus grande opération humanitaire dans le monde en 2016, avait-elle dit précédemment. Les déplacements massifs de population pourraient être aggravés par l'arrivée de l'hiver et exposer les civils sans abri à des nuits glaciales.