L'Algérie possède de grandes potentialités pour développer l'aquaculture marine, un créneau qui nécessite une grande maîtrise pour pouvoir augmenter la production de poisson du pays, ont indiqué lundi des experts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'Agriculture. "Il existe un environnement naturel et institutionnel favorable au développement de ce secteur", a résumé l'expert Lorenzo Gennari lors de sa présentation des résultats du programme d'appui technique (TCP) au secteur de l'aquaculture en Algérie mené par la FAO. Ce programme, qui s'est déroulé du 1er mai 2014 au 30 octobre 2016, consistait à identifier les forces et faiblesses de la gestion du secteur aquacole en Algérie afin de l'adapter aux potentialités du pays. Il consistait en un appui technique à travers plusieurs sessions de formations au profit des investisseurs algériens sur les meilleures pratiques en la matière. Selon cet expert, les eaux côtières en Algérie sont favorables à l'élevage des poissons (température adéquate) et à l'émergence de ce type d'activité sauf pour la conchyliculture (élevage de coquillages) où le milieu n'est pas suffisamment riche. Cette situation place le pays en position plus favorable que les pays de la rive nord de la Méditerranée pour promouvoir cette filière, indique M. Gennari. En outre, poursuit l'expert, le pays a affiché une volonté politique à développer ce créneau et qui s'est traduite par les textes réglementaires et des mécanismes d'aide aux investisseurs. Cependant, l'intervenant a relevé un manque d'expérience et des faiblesses techniques pour développer ce créneau. Pour lui, les entreprises et les investisseurs ont besoin d'un accompagnement financier mais surtout technique pour les aider à progresser dans leurs activités, citant en ce sens l'emplacement des fermes aquacoles, les techniques d'élevage des poissons et les normes sanitaires. Les investisseurs doivent opter pour l'élevage d'espèces adaptés aux côtes algériennes peu profondes. Des programme de formation sont indispensables à ce stade pour atteindre les objectifs escomptés, a indiqué de son côté l'expert Fabrizio Piccolotti. Cet expert a insisté aussi sur la nécessité de mettre en place une stratégie commerciale bien définie pour réussir le programme de développement de l'aquaculture. L'Algérie produit actuellement quelque 110.000 tonnes par an de poisson dont 11.500 tonnes issues de l'aquaculture. Il existe en Algérie 22 fermes aquacoles dont 17 fermes marines d'une capacité de production de 10.000 tonnes par an, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche qui relève qu'une centaine de fermes aquacoles sont actuellement en cours d'études ce qui permettra à l'avenir d'augmenter la production. "Sur ces 110.000 tonnes, il y a une forte proportion de production classique et très peu de production aquacole, considérée comme une production naissante en Algérie", a expliqué à l'APS, Taha Hamouche, coordinateur des services de la pêche au ministère. A moyen terme, le secteur prévoit de doubler la production de poisson en s'appuyant notamment sur l'aquaculture (marine et continentale), selon M. Hamouche. Sur les 100.000 tonnes supplémentaires prévues, "on compte produire 80.000 tonnes à partir de l'élevage de poisson en mer ou dans des fermes continentales: barrages, plans d'eau, l'intégration de la pisciculture à l'agriculture", a ajouté le responsable.