La croissance du Royaume-Uni au troisième trimestre a été révisée en hausse de 0,1 point, à 0,6%, grâce à une contribution plus forte que prévu du secteur des services, en particulier la finance, a annoncé vendredi l'Office des statistiques nationales (ONS). Il s'agissait de la troisième estimation d'évolution du produit intérieur brut (PIB) du pays au troisième trimestre (de juillet à septembre) par rapport au deuxième. Elle est meilleure que ce que prévoyaient les économistes interrogés par l'agence Bloomberg qui tablaient en moyenne sur 0,5%. Cette révision positive est une nouvelle preuve que l'activité britannique est jusqu'à présent restée ferme depuis le vote pour le Brexit en juin. L'ONS a toutefois annoncé avoir révisé en légère baisse, de 0,1 point, les chiffres pour le premier et deuxième trimestres, qui montrent désormais une croissance de 0,3% et 0,6% respectivement. Si la croissance britannique a été plus vigoureuse que prévu au troisième trimestre, elle le doit au dynamisme de son puissant secteur des services (+1%), prépondérant au Royaume-Uni, avec en particulier une bonne performance de l'industrie financière. En revanche, la production industrielle a reculé de 0,4% sur le troisième trimestre et la construction de 0,8%. Dans le même temps, les dépenses des ménages ont été dynamiques (+0,7%) tout comme les investissements (+0,9%), alors que le commerce extérieur, déficitaire, a eu une contribution négative. Le vote pour le Brexit n'a donc pour l'instant pas été la catastrophe annoncée pour l'économie britannique, qui finit l'année en bonne santé, comme le suggèrent les derniers indicateurs économiques portant sur le quatrième trimestre, notamment ceux liés à la consommation des ménages. L'ONS a ainsi précisé que l'activité dans les services a progressé de 0,3% sur le seul mois d'octobre. "Les fondamentaux de l'économie britannique sont solides, mais des défis nous attendent", a réagi dans un communiqué le porte-parole du ministère des Finances. Les pouvoirs publics s'attendent à ce que la croissance atteigne 2,1% pour l'ensemble de 2016 avant un net ralentissement en 2017. "Malgré la résistance actuelle, 2017 devrait être une année plus difficile pour l'économie britannique", prévient Howard Archer, économiste chez IHS, selon lequel "l'incertitude est renforcée par le déclenchement attendu par le gouvernement de l'article 50 qui lance officiellement la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne". Les entreprises pourraient en effet réfléchir à deux fois avant d'investir dans les prochains mois compte tenu des incertitudes entourant le coup d'envoi des négociations sur le Brexit, prévu d'ici fin mars. Sans compter que la poussée attendue de l'inflation, consécutive à la chute de la livre et au renchérissement des biens importés qu'elle induit, risque de limiter le pouvoir d'achat des ménages. La confiance des consommateurs plombée par la poussée de l'inflation La confiance des consommateurs britanniques est retombée en novembre au plus bas depuis juillet, les ménages craignant que la poussée de l'inflation pèse sur leur pouvoir d'achat, selon une étude publiée vendredi. L'indice de confiance des consommateurs calculé par YouGov et l'institut CEBR s'est établi à 108,1 en novembre, en baisse d'un point sur un mois. Il se retrouve au plus bas depuis juillet, qui marquait le premier mois complet après le vote pour le Brexit. L'enquête montre que les ménages sont nettement moins optimistes concernant l'état de leurs finances dans les douze mois à venir, au moment où les pressions inflationnistes commencent à faire sentir leurs effets dans leur porte-monnaie. La chute de la livre, consécutive à un mouvement de défiance depuis le référendum en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, renchérit le prix des biens importés, ce qui nourrit l'inflation. La hausse des prix dépasse déjà 1% et la majorité des économistes s'attendent à ce qu'elle atteigne autour de 3% d'ici fin 2017, au risque de plomber le pouvoir d'achats des ménages. "En cette fin d'année, les prix immobiliers restent fermes, le taux de chômage est bas et les dépenses de consommation sont solides. Même si cette performance dément ceux qui prévoyaient le pire, la lente progression de l'inflation se fait sentir à la fois dans l'économie au sens large et dans les portefeuilles des consommateurs", explique Scott Corfe, économiste au CEBR. La poussée de l'inflation devrait s'ajouter à une baisse des investissements des entreprises compte tenu des incertitudes entourant le processus de Brexit, ce qui fait craindre un net ralentissement de l'économie britannique en 2017.