La Russie a réduit sa production de pétrole d'environ 100.000 barils par jour, a indiqué samedi le ministre de l'Energie Alexandre Novak, qui doit participer à Vienne à une réunion du comité de surveillance des accords de réduction de l'offre conclus par l'Opep et ses partenaires. "Actuellement, nous avons réduit (la production) en moyenne d'environ 100.000 barils par jour", a déclaré M. Novak, cité par l'agence publique RIA Novosti depuis Vienne, en précisant que les sociétés russes "avançaient ainsi sur le calendrier" prévu. "Nous faisons tout notre possible pour participer au maximum à la mise en oeuvre de l'accord" signé en décembre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les grands exportateurs qui ne font pas partie du cartel, a-t-il souligné. Samedi soir, Alexandre Novak doit participer à une réunion du comité de surveillance de cet accord et s'entretenir avec le ministre de l'Energie saoudien, Khaled al-Faleh, selon un porte-parole du ministère russe, cité par l'agence.En décembre, l'Opep s'est mise d'accord avec onze pays producteurs non membres du cartel pour baisser leur offre afin de faire remonter les prix. La Russie, dont l'économie a payé un lourd tribut à l'effondrement des cours depuis deux ans et demi, doit diminuer à elle seule sa production de 300.000 barils par jour par rapport à son niveau record de fin 2016 (plus de 11 millions de barils par jour). La Russie a indiqué que ses compagnies pétrolières devraient réduire leurs cadences de manière proportionnelle en restant floue sur le calendrier d'application de cet accord, prévu pour s'appliquer au premier semestre.Les cours du pétrole ont nettement monté vendredi à New York, repassant même de justesse dans le vert sur la semaine, avant une réunion du comité de surveillance des accords de réduction de l'offre conclus par l'Opep et ses partenaires. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a progressé de 1,05 dollar à 52,42 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex), dont c'était le dernier jour de cotation.A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a pris 1,33 dollar à 55,49 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). "On s'attend à avoir des propos encourageants de la part de l'Opep pendant le week-end", a estimé John Kilduff de Again Capital. Cela a suffi à orienter à la hausse un marché qui s'est montré hésitant toute la semaine, le baril s'adjugeant finalement 5 cents par rapport au vendredi précédent. "Même si les cours sont de retour dans le milieu de leur fourchette de prix, nous remarquons que le marché évolue en dents de scie depuis qu'il est arrivé à ce niveau" dans la foulée de l'annonce fin 2016 des accords de réduction de l'offre, a indiqué Tim Evans de Citi dans une note. Entrés en vigueur le 1er janvier pour une période initiale de six mois, les deux accords de limitation de la production conclus par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'un en son sein et l'autre avec ses alliés dont la Russie, ont pour objectif de rééquilibrer le marché et de faire remonter le prix du baril. Un comité de surveillance se réunira ce week-end à Vienne pour vérifier que les pays engagés respectent leurs quotas de production. "Le respect des accords est bon", a estimé James Williams de WTRG avant de prévenir: "c'est la norme pour le premier mois de ce type d'accord, au bout de trois mois la triche deviendra alors visible".