Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse vendredi, marquant le pas en dépit de la progression des valeurs financières, pour la dernière séance d'une semaine au cours de laquelle les spéculations sur les politiques monétaires et l'actualité électorale en Europe auront globalement bénéficié aux actions. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,18% à 5.004,23 points vers 08h30 GMT, au lendemain de sa première clôture au-dessus de 5.000 depuis août 2015. À Francfort, le Dax cède 0,46% tandis qu'à Londres, le FTSE est inchangé. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,25%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,36% après le plus haut de 15 mois touché la veille. Sur les quatre premières séances d'une semaine animée principalement par la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale et par les élections législatives aux Pays-Bas, le Stoxx 600 a progressé de 1,2% et le CAC de 0,4%. Ce vendredi sera comparativement peu animé même si les investisseurs suivront le début de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 en Allemagne ainsi que la première rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Donald Trump à Washington. A Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en recul de 0,35%, pénalisé entre autres par l'impact de la hausse du yen face au dollar sur les valeurs exportatrices. Le marché japonais (qui sera fermé lundi, férié dans l'archipel) affiche sur la semaine un recul de 0,42%. L'indice des valeurs asiatiques hors Japon gagne quant à lui 0,25%, portant à 3,45% sa progression sur la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis juillet dernier. A Wall Street, la séance de jeudi s'est terminée sur une note stable après des prises de bénéfice, le Dow Jones abandonnant 0,07% tandis le Nasdaq restait pratiquement inchangé. Sur le marché des changes, l'euro, à 1,0764 dollar, se stabilise après deux séances de forte hausse et devrait gagner environ 0,9% sur la semaine. Le dollar est quant à lui pratiquement inchangé face à un panier de référence. L'heure est à la stabilisation aussi pour le pétrole, autour de 51,60 dollars le baril pour le Brent et sous 48,75 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI). C'est en fait sur le marché des emprunts d'Etat que ce début de journée est le plus animé, après les déclarations d'Ewald Nowotny, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), selon lequel cette dernière pourrait relever son taux de dépôt (fixé pour l'instant à -0,4%) avant de modifier son taux de refinancement. Ces propos au journal allemand Handelsblatt ont porté le rendement des titres allemands à deux ans à leur plus haut niveau depuis près de cinq semaines à -0,69% et les rendements des titres à dix ans prenant trois à six points de base. Sur le marché monétaire, les contrats à terme montrent une hausse des anticipations de relèvement des taux en décembre. Aux valeurs en Europe, l'automobile affiche la plus forte baisse sectorielle (-1,35%), des analystes évoquant des craintes de ralentissement des ventes en Chine, le premier marché mondial du secteur. A Paris, Peugeot, lanterne rouge du CAC, cède 1,82% et Renault 0,87% tandis qu'à Francfort, Volkswagen recule de 2%. Autre baisse marquée, Airbus perd 1,21% après l'annonce d'une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF) français en lien avec celle du Serious Fraud Office (SFO) britannique sur des soupçons de corruption. Le compartiment des ressources de base abandonne 0,67% avec le repli des cours des matières premières. Du côté des "utilities", Enel accuse une baisse de 1,6% en dépit de résultats annuels en hause et d'un relèvement du dividende tandis qu'E.ON gagne 1,74% après son augmentation de capital de 1,35 milliard d'euros bouclée jeudi soir. Les spéculations sur les taux de la BCE profitent aux banques: BNP Paribas (+0,87%), Société générale (+0,82%), Axa (+0,56%) et Deutsche Bank (+0,53%) figurent parmi les meilleures performances de l'EuroStoxx 50. Valeurs mitigées Les valeurs à suivre à la Bourse de Paris et en Europe, où les marchés devraient ouvrir sur une note stable, dans le sillage de la prudence affichée à Wall Street et en Asie. Les investisseurs reprennent leur souffle après une semaine animée par les annonces de la Fed et les élections législatives aux Pays-Bas : * AIRBUS. L'avionneur a indiqué jeudi soir avoir été informé de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF) en lien avec l'enquête ouverte l'an dernier par le Serious Fraud Office (SFO) en Grande-Bretagne sur des soupçons de corruption. * E.ON. L'électricien a annoncé jeudi avoir placé avec succès 200 millions d'actions nouvelles pour lever 1,35 milliard d'euros afin de renforcer son bilan dans la perspective d'importants versements au fonds public chargé de la sortie du nucléaire décidée par l'Allemagne. La fourchette de prix pour le placement a été fixée à 6,71-6,72 euros, à comparer à un cours de clôture de 6,83 euros jeudi à Francfort. * ENEL a annoncé vendredi un relèvement de son dividende au titre de 2016 après avoir enregistré une hausse de 12,3% de son résultat net l'an dernier. * DEUTSCHE BANK. Le président du conseil de surveillance Paul Achleitner a été nommé pour un nouveau mandat de cinq ans, sous réserve d'un vote favorable des actionnaires réunis en assemblée générale le 18 mai, a annoncé la banque allemande jeudi soir. * DEUTSCHE TELEKOM - Le gouvernement allemand, qui détient directement 14,5% du capital de l'opérateur télécoms, entend toujours réduire progressivement sa participation dans le groupe, selon le journal WirtschaftsWoche qui cite le ministre allemand des Finances. * NOKIA a annoncé vendredi la séparation en deux organisations distinctes de son activité de réseaux mobiles. La première division, baptisée Mobile Networks, sera consacrée aux produits et aux solutions et la deuxième division, Global Services, aux services. L'ancien dirigeant de l'activité de réseaux mobiles, Samih Elhage, a décidé de quitter le groupe. * POSTE ITALIANE et LEONARDO pourraient changer d'administrateurs délégués à l'occasion des nominations dans les grands groupes publics qui seront annoncées par le Trésor italien dans les prochains jours, selon des sources. * ATOS - Goldman Sachs n'est plus à l'achat sur la valeur, l'influent broker américain ayant réduit son conseil à "neutre". * EURAZEO a fait état vendredi d'un actif net réévalué (ANR) par action en hausse de 6,7% à 72,3 euros en 2016 et a proposé le versement d'un dividende de 1,20 euro par action au titre de 2016. * NRJ GROUP. Le groupe de médias a annoncé jeudi passer à nouveau le dividende après des résultats 2016 en forte hausse mais imputable notamment à des produits non courants. L'euro monte légèrement L'euro montait très légèrement vendredi face au dollar dans un marché soulagé par la levée d'une partie des incertitudes politiques et économiques, avant un G20 Finances en Allemagne. Vers 07H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,0778 dollar contre 1,0770 dollar jeudi soir, évoluant toujours à ses plus hauts niveaux depuis un mois et demi face au billet vert. La devise européenne avait fortement monté mercredi soir à l'issue d'une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). L'euro avançait également un peu face à la monnaie nippone, à 122,14 yens pour un euro contre 121,99 yens jeudi. Le billet vert montait très légèrement face à la devise japonaise, à 113,32 yens pour un dollar contre 113,26 yens la veille. "Après deux jours bien remplis d'événements à haut risque, nous terminons la semaine avec un calendrier particulièrement peu chargé", a expliqué Rodrigo Catril, stratégiste chez National Australia Bank. Le milieu de semaine a été marqué par le premier resserrement monétaire de la Fed cette année, annoncé mercredi, mais éclipsé par le ton prudent de la banque centrale américaine sur ses intentions pour les mois prochains, ce qui a pesé sur le dollar. A cela s'est ajouté jeudi le maintien du statu quo monétaire par les banques centrales britannique, japonaise et suisse, ce qui semble rassurer les investisseurs sur des perspectives toujours accommodantes, même si les taux courts chinois ont, eux, été relevés. Les investisseurs ont par ailleurs été rassérénés au lendemain des résultats des élections législatives néerlandaises, marqués par la défaite des eurosceptiques du Parti de la Liberté. "Ces résultats ont été salués comme le signe que les mouvements populistes et anti-euro ne sont pas aussi puissants que ce que l'on craignait", a souligné Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange. Vendredi et samedi, le gouvernement de Donald Trump va se frotter pour la première fois à l'ordre économique mondial à Baden-Baden (Allemagne) lors du G20 Finances, qui augure d'échanges tendus sur la question du libre-échange. L'administration Trump a menacé plusieurs de ses partenaires, dont la Chine et le Mexique, de mesures protectionnistes censées ramener des emplois sur le sol américain, au risque toutefois de déclencher des mesures de représailles et une guerre commerciale. Vers 07H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 87,15 pence pour un euro, et, montait légèrement face au billet vert, à 1,2366 dollar pour une livre. Le franc suisse reculait un peu face à l'euro, à 1,0739 franc pour un euro, ainsi que face au dollar, à 0,9963 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,9029 yuans pour un dollar, contre 6,8980 yuans pour un dollar jeudi à 15H30 GMT.