Les projets pétrochimiques de Sonatrach seront financés par des banques publiques. Le ministère des Finances vient de mettre en œuvre, sans publicité, une solution radicale aux surliquidités des banques publiques en mobilisant l'épargne de ces dernières pour financer en dinars le programme pétrochimique de Sonatrach, a rapporté le journal de la finance africaine "Les Afriques". Ainsi, la concrétisation prochaine des 11 projets pétrochimiques de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, se fera sans recours aux crédits étrangers. Sur les 20 milliards de dollars à investir, près de 12 milliards seront apportés par les banques publiques. Le reste viendra de Sonatrach et de ses partenaires étrangers. Cette décision, attendue depuis l'été 2007, atténue en grande partie la pression sur les comptes des banques publiques lourdement gênés par le faible rendement de leurs dépôts, en forte hausse depuis cinq ans. Toutes les banques publiques seront mobilisées, y compris celles renvoyées sèchement, au printemps 2006, à "leur métier de base", comme la Banque de l'agriculture et du développement rural, Badr, et la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep). Le non-recours à l'endettement extérieur pour le financement des projets du secteur de l'énergie est une des réponses à l'entassement des avoirs extérieurs, plus de 100 milliards de dollars de réserves de change à fin 2007. Sollicitées donc par Sonatrach, plusieurs banques publiques ont décidé de mettre la main à la poche pour financer les projets de pétrochimie que compte réaliser la société nationale des hydrocarbures. Sonatrach a déjà conclu trois accords avec des partenaires étrangers. Le premier porte sur la réalisation d'un complexe de production de méthanol dans la zone industrielle d'Arzew, près d'Oran, avec un consortium de sociétés internationales (Quraîn du Koweît, Lurgi de l'Allemagne, PPSL de la Trinidad, Mitsui du Japon et Sotraco d'Algérie) pour 1 milliard de dollars. Total a raflé le second contrat de 3 milliards de dollars portant sur la réalisation, dans la même zone, d'un complexe de vapocraquage d'éthane. Le troisième contrat, d'un montant de 1,46 milliard de dollars a été conclu avec l'Egyptien Orascom. Il concerne la réalisation d'un complexe d'ammoniac à Arzew. Selon des sources confidentielles citées par le quotidien électronique "toutsurlalgerie", la Banque extérieure d'Algérie (BEA) - qui est la banque de Sonatrach - et la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) ont déjà finalisé les dossiers de financement d'une part importante des projets de Sonatrach. La Cnep, l'une des banques les plus "riches" du pays, serait sur le point de lui accorder une première tranche de 70 milliards de dinars (700 millions d'euros), selon la même source.