Le ministère des Finances vient de mettre en œuvre une solution radicale aux surliquidités des banques publiques. En effet, sur les 20 milliards de dollars à investir par Sonatrach dans son programme pétrochimiques près de 12 milliards seront apportés par les banques publiques. Cette nouvelle mesure, dit-on, va permettre d'exploiter la liquidité bancaire non investie dans les banques publiques, qui se sont longtemps plaintes du manque de projets rentables. Cependant, la démarche des pouvoirs publics, même si elle contribue à soutenir le secteur national le plus performant, peut être considérée comme une solution de facilité d'autant que l'Algérie tente avec peine de booster son économie hors hydrocarbures. Après plus d'une décennie de difficultés économiques, l'Algérie redevient, depuis le début des années 2000, un terrain propice aux investissements. La nouvelle manne pétrolière a permis au pays de sortir de l'endettement extérieur et de lancer des campagnes de relance économique de grande envergure. Toutefois le point faible de l'Algérie reste sa quasi-dépendance des recettes d'hydrocarbures qui continuent de représenter 98% des rentrées en devises. Partant de là, la mise en place d'une économie hors hydrocarbures s'impose comme un impératif incontournable pour sécuriser l'avenir face aux incertitudes du marché énergétique mondial. Face à ce grand défi, l'apport du secteur financier avec tous ses démembrements, notamment les banques, est plus que vital. Les IDE sont certes indispensables, mais ils ne peuvent constituer à eux seuls l'assise financière pour la concrétisation de l'objectif. Par ailleurs, la nature très sélective de ces IDE fait qu'ils se concentrent essentiellement dans le secteur des hydrocarbures, secteur le plus sûr pour ces investisseurs étrangers. Il n'est un secret pour personne que l'émergence d'une économie hors hydrocarbures est tributaire de la mise en place d'un important tissu de PME à même de drainer dans son sillage l'implantation d'une industrie performante. Selon de nombreux expert économistes, l'Algérie doit faire de la PME une priorité en mettant à sa disposition l'aisance financière pour l'aider à faire face à la concurrence des entreprises européennes. L'argument selon lequel les banques publiques vont financer les projets de Sonatrach, faute de projets rentables, est, à la limite, effrayant. Est-ce à dire qu'en dehors des projets de Sonatrach, il n'existe pas de projets rentables ? Pourtant, l'élan insufflé par le projet de la nouvelle stratégie industrielle, initiée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, augurait d'un renouveau de l'industrie avec, à la clé, un nombre considérable de projets auxquels le privé national est associé. Malgré toutes les réformes engagées et celles à engager, beaucoup reste à faire pour l'économie nationale, surtout quand le maillon faible continue d'être le secteur financier.