Battu à Malaga (2-0), le FC Barcelone a manqué une opportunité en or de reprendre la main dans la course au titre en Liga. Ses chances de conserver son titre de champion paraissent même plus minces après cet échec qui a mis en lumière des lacunes récurrentes au Barça. Ce samedi ressemblait furieusement à un tournant de la saison en Liga. Il a d'abord semblé favorable au Barça, quand Antoine Griezmann a offert un point inespéré à l'Atlético dans le derby face au Real Madrid à Santiago-Bernabeu (1-1). Une victoire à Malaga aurait replacé Barcelone à la hauteur du club merengue. Et lui aurait permis d'être maître de son destin dans la course au titre. Car, dans ce scénario, l'équipe de Luis Enrique se donnait une chance de prendre la tête du classement lors du Clasico le 23 avril prochain. Mais, à force de reproduire les mêmes erreurs, elle n'a pas su l'écrire. Les points perdus face aux "faibles" Le Barça a enregistré sa quatrième défaite de la saison face à Malaga. Les trois premières ? Au Camp Nou face à Alavés, (1-2), à Vigo face au Celta (4-3) et à La Corogne (2-1). Ces quatre équipes étaient au-delà de la 9e place du classement au moment où Barcelone les a affrontées et elles le sont encore à ce stade de la saison. Avec les nuls enregistrés face à Malaga, déjà, à l'aller (0-0) ou en janvier sur la pelouse du Betis (1-1), ce sont 16 points perdus face à des équipes abordables de Liga. A titre de comparaison, le Real n'a laissé filer que cinq points face à des équipes de la deuxième moitié du classement avec sa défaite à Valence (2-1) et son nul contre Las Palmas (3-3). C'est souvent contre les équipes réputées plus petites que le titre se perd et le Barça est en train de confirmer ce phénomène. Luis Enrique a d'ailleurs dressé ce constat en conférence de presse après la défaite à Malaga avec une déclaration lourde de sens : " C'est très bien de mettre l'accent sur le Clasico, parce qu'un Madrid-Barça est toujours attractif indépendamment du classement. Mais la Liga passe par le fait de gagner tous les points auparavant."
Le manque de profondeur d'effectif mis en lumière Le Barça n'était pas au complet face aux Andalous. Il devait notamment faire sans deux titulaires, Gerard Piqué et Ivan Rakitic, suspendus mais également de Rafinha, blessé jusqu'à la fin de saison, devenu partie intégrante du système blaugrana depuis quelques semaines. Il devrait normalement pouvoir compenser ce type d'absences avec sa profondeur de banc pour ce type de match. Mais les habituels réservistes n'ont jamais donné de garanties suffisantes pour permettre au Barça de conserver son niveau habituel. Face à Malaga, le collectif barcelonais dans son ensemble, tant dans la création offensive que dans le repli défensif, n'a pas été à la hauteur. Les choix de Luis Enrique n'ont pas été des plus inspirés non plus. L'entraîneur barcelonais a opté pour la titularisation de Jérémy Mathieu plutôt que de mettre en place une défense plus classique avec Sergi Roberto sur le côté droit et une charnière Umtiti-Mascherano. Ses habituels réservistes n'ont pas justifié sa confiance. L'ancien Sochalien n'a pas donné satisfaction, pas plus qu'André Gomes ou Denis Suarez, titularisés au milieu. Ce n'est pas la première fois cette saison et cela soulève le problème récurrent du mercato barcelonais.
La MSN ne cache plus la misère Quand le Barça tourne moins bien, il se repose régulièrement sur ses trois génies en attaque. A Malaga, ils ont échoué. Le symbole de cet échec restera Neymar. Si décisif en 2017 pour Barcelone, le Brésilien a plombé son équipe en se faisant expulser (66e), laissant son équipe à dix dans une situation déjà compromise. Pour deux cartons jaunes largement évitables. Lionel Messi et Luis Suarez n'ont pas été brillants non plus. L'Argentin a beaucoup provoqué, obtenu des coups de pied arrêtés, mais il est resté brouillon dans le dernier geste. L'Uruguayen n'a pas été plus inspiré, à l'image d'une occasion manquée devant Carlos Kameni à la sortie du premier quart d'heure, et même si le gardien andalou a signé une belle parade sur cette action. La MSN n'était pas dans un grand soir. Le Barça dans son ensemble n'était pas dans un grand soir. Et cela pourrait lui coûter très cher dans le sprint final.
Griezmann a contrarié le Real Le Real Madrid pensait bien tenir la victoire dans le derby face à l'Atlético. Mais Antoine Griezmann a inscrit en fin de match un but qui a permis aux Colchoneros de contrarier leur voisin madrilène en prenant un point à Santiago-Bernabeu (1-1). L'équipe de Zinédine Zidane, en tête du classement, conforte cependant son avance sur le Barça, battu à Malaga (2-0). L'Atlético de Madrid est un véritable miraculé. Dominé et nettement inférieur au Real Madrid lors du derby madrilène, disputé au Santiago Bernabeu samedi (31e journée), les Colchoneros sont parvenus à aller chercher le point du match nul en fin de rencontre (1-1) et tenir le Real en échec sur sa pelouse. Un véritable séisme pour la Casa Blanca. Servi sur un plateau, dans la surface de réparation de Keylor Navas, par le très précis Angel Correa, entré en jeu après l'heure de jeu à la place de Saul Niguez (63e), c'est Antoine Griezmann qui a marqué le but égalisateur pour les hommes de Diego Simeone et sauvé les apparences. Homme le plus dangereux du côté de l'Atletico samedi, l'international français a encore été décisif pour son club. Loin, très loin, d'être malheureux après avoir disparu des écrans radar, après l'ouverture du score de Pepe au début de la seconde période (53e), les Matelassiers ont joué un vilain tour à leurs rivaux, merci le Barça n'en a pas profité. Dans la soirée, le club catalan s'est incliné à Malaga (2-0) et accuse désormais trois longueurs de retard sur la Maison Blanche à deux semaines pile du Clasico qui se jouera au Bernabeu.
Oblak a maintenu l'Atlético dans le match Dans une rencontre pourtant bien gérée dans l'ensemble, le Real Madrid a payé cher un manque de réalisme criant devant le but d'un Jan Oblak plus que jamais indispensable à son équipe. En forme olympique, le Slovène a sauvé les siens d'un score plus lourd. Principalement en première période où il s'est montré décisif à deux reprises face aux tentatives de Cristiano Ronaldo (15e), sur courant alternatif samedi, et Karim Benzema (28e), en grande forme et toujours capable de faire des appels dans le sens du jeu. Après la pause, le portier de l'Atlético n'a été mis à contribution qu'à une seule reprise, toujours par le même Benzema dont la reprise à bout portant n'a pas fait mouche (48e). L'autre sauvetage de la journée a été l'oeuvre de Stefan Savic, qui a sauvé les siens d'une ouverture du score plus précoce (31e). L'Atléti, sur courant très alternatif lui, en a bavé sous la forte chaleur du Bernabeu.