Après avoir progressé sans raison évidente, si ce n'est le passage au second plan de la politique, Wall Street aborde avec confiance une semaine raccourcie et chargée en indicateurs économiques au cours de laquelle elle espère trouver un nouveau moteur. Depuis le précédent week-end, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 1,32% à 21.080,28 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,08% à 6.210,19 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 1,43% à 2.415,82 points. "Tout bien considéré, c'est une semaine impressionnante", s'est étonné Tom Cahill de Ventura Wealth Management. Wall Street a en effet enchainé les séances de hausse et le Nasdaq comme le S&P 500 ont terminé la semaine sur des records. Surtout, elle a su résister à quelques inquiétudes sur la croissance chinoise, matérialisées par un abaissement de sa note par l'agence Moody's, et au compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed). Dans ses minutes, la Fed indique qu'un relèvement des taux est pour "bientôt" et qu'elle a l'intention de commencer à réduire "cette année" son portefeuille d'actifs accumulés pendant sa politique exceptionnelle de soutien à l'économie. Ces signes d'un resserrement monétaire auraient pu effrayer un marché des actions abreuvé depuis des années à la politique accommodante de la Réserve fédérale mais les investisseurs ont été rassurés par son approche progressive. Le marché anticipe largement une hausse des taux dès la réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC) les 13 et 14 juin prochains, qui serait la deuxième cette année.
Calme politique relatif "Je pense que le marché a bénéficié d'une certaine manière cette semaine du fait que M. Trump ait été à l'étranger, ne tweetant pas et ne réagissant pas à chaque petite nouvelle qui tombe", a ajouté Karl Haeling de LBBW. La semaine précédente, la Bourse avait été un peu secouée par les soupçons d'entrave à une enquête du FBI pesant sur le président américain, également accusé de s'être montré trop bavard avec les Russes. Vu de Wall Street, ces polémiques ont été mises en sourdine cette semaine par la tournée du président américain au Moyen-Orient et en Europe. "Le Congrès sera en vacances la semaine prochaine", a signalé M. Haeling, estimant que cela pourrait prolonger ce calme relatif puisqu'il ne devrait pas y avoir d'audition sur le sujet. Peter Cardillo de First Standard Financial nuançait toutefois: "Avec le retour de M. Trump à Washington... cela pourrait redevenir un facteur". Dans ce contexte, les analystes revenaient à leurs "vieilles histoires", selon les termes employés par M. Haeling, pour justifier la hausse de la semaine, citant notamment la sous-représentation des actions dans le portefeuille des investisseurs ou encore les résultats des entreprises qui ont été bons au premier trimestre. "Une fois de plus c'est le consommateur qui sauve la mise", a pour sa part mis en avant Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. D'une part, certains groupes de la distribution comme le revendeur de matériel informatique Best Buy ou le grossiste Costco ont enregistré de bonnes performances mais c'est aussi grâce à la consommation des ménages que la croissance a été revue à la hausse pour le premier trimestre passant de 0,07%, en rythme annualisé et corrigé des variations saisonnières, à 1,2%. Les investisseurs chercheront confirmation de la bonne santé de l'économie américaine dans les chiffres de l'emploi privé mercredi avant les chiffres officiels et plus complets vendredi. Au-delà de l'emploi, auquel la Fed est toujours très attentive, les publications de statistiques que ce soit sur la consommation, l'activité dans l'industrie ou encore dans le secteur immobilier ne manqueront pas. Cette Semaine sera amputée de la séance de lundi, jour férié aux Etats-Unis pour "Mémorial Day" en souvenir des soldats morts au service des forces armées américaines.
Les actions européennes en légère baisse Les principales Bourses européennes ont ouvert en légère baisse lundi mais la séance s'annonce peu animée, les marchés britanniques et américains restant fermés pour cause de jours fériés. À Paris, le CAC 40 perd 0,33% à 5.318,82 points à 07h25 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,12%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,24% et le Stoxx 600 0,1%. L'indice sectoriel Stoxx des valeurs bancaires abandonne 0,34% et parmi les reculs les plus marqués de l'EuroStoxx 50 figurent Intesa Sanpaolo (-0,99%), ING Groep (-0,59%), Santander (-0,44%) et BNP Paribas (-0,51%). A Madrid, IAG cède 2,37% après la panne informatique qui a obligé British Airways a annuler des centaines de vols pendant le week-end. La Bourse de Tokyo a fini pratiquement inchangée dans des volumes au plus bas depuis le mois d'août et l'indice MSCI des marchés asiatiques hors Japon abandonne 0,2%. La Bourse de Shanghai est elle aussi restée fermée, ce lundi étant férié en Chine. Vendredi, Wall Street a terminé proche de l'équilibre après la révision à la hausse de la croissance du PIB américain au premier trimestre à 1,2% en rythme annualisé. Sur la semaine, le Dow Jones a gagné 1,3%, le S&P 500 1,4% et le Nasdaq 2,1%. Les investisseurs européens suivaient à partir de 13h00 GMT l'audition de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), au Parlement européen. La suite de la semaine sera animée entre autres par les premiers chiffres de l'inflation en Allemagne et dans l'ensemble de la zone euro, ainsi que par ceux des revenus et dépenses des ménages aux Etats-Unis, en attendant le rapport mensuel sur l'emploi américain, vendredi. Sur le marché des changes, le dollar est inchangé face à un panier de devises de référence et l'euro reste proche de 1,1175 dollar. Les cambistes ont peu réagi aux informations sur le nouveau tir d'un missile nord-coréen de courte portée qui s'est abîmé au large de la côte est de la péninsule. L'attention des cambistes va désormais se porter de plus en plus vers la réunion de politique monétaire de la Fed des 13 et 14 juin. Les contrats à terme sur taux d'intérêt intègrent une probabilité de plus de 80% d'un relèvement d'un quart de point de l'objectif de taux des fonds fédéraux, à 1,00%-1,25%, selon le baromètre FedWatch de CME Group. La livre sterling, elle, regagne du terrain face au dollar et à l'euro après la baisse provoquée en fin de semaine par des sondages montrant que l'avance des conservateurs sur les travaillistes dans les intentions de vote pour les législatives du 8 juin se réduit.
Valeurs à suivre Les valeurs à suivre lundi à la Bourse de Paris et en Europe. * BMW a dû interrompre depuis vendredi la production de l'usine de Leipzig en raison d'un fournisseur italien dont les problèmes risquent d'affecter également les sites chinois et sud-africain du constructeur automobile allemand, rapporte le magazine allemand Focus. * AIRBUS HELICOPTERS a annoncé samedi le démarrage du chantier de sa première ligne d'assemblage final du modèle H135 en Chine, qui doit être achevée en 2018. "Un accord-cadre signé en juin 2016 prévoit l'assemblage de cent hélicoptères H135 au cours des 10 prochaines années, la sortie d'usine à Qingdao (province du Shandong - NDLR) du premier appareil étant planifiée pour la mi-2019. La FAL aura une capacité de production initiale de 18 hélicoptères H135 par an", précise le constructeur dans un communiqué. * IAG - Les vols de British Airways, compagnie du groupe IAG, au départ de l'aéroport londonien de Heathrow continuaient d'être perturbés lundi matin, après une panne informatique qui a provoqué de très fortes perturbations samedi, a annoncé l'aéroport.
L'euro en légère baisse face au dollar L'euro baissait légèrement lundi face au dollar dans un marché calme, de nombreuses places financières étant fermées pour des jours fériés. Vers 06H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,1168 dollar, contre 1,1177 dollar vendredi vers 21H00 GMT. La monnaie européenne baissait également face à la monnaie nipponne, à 124,27 yens pour un euro contre 124,42 yens vendredi soir. Le billet vert aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 111,27 yens pour un dollar contre 111,32 yens vendredi. Les marchés étaient peu actifs du fait de la fermeture lundi pour des jours fériés des places de New York et Londres, ainsi que de celles de Chine continentale. Le dollar continuait cependant à bénéficier d'indicateurs américains publiés en fin de semaine. Vers 06H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie européenne, à 87,04 pence pour un euro, et face au billet vert, à 1,2831 dollar pour une livre. La monnaie suisse était quasiment stable face à l'euro, à 1,0891 franc pour un euro, ainsi que face au dollar, à 0,9752 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,8555 yuans pour un dollar vendredi à 15H30 GMT et n'était pas cotée lundi en raison de la fermeture des marchés chinois.