Les risques qui pèsent sur la croissance dans la zone euro continuent de s'atténuer et la Banque centrale européenne (BCE) sera en mesure de réexaminer ses prévisions lors de sa réunion du 8 juin, a déclaré son président, Mario Draghi. "Les risques baissiers pour les perspectives de croissance continuent de diminuer", a-t-il dit lors d'une audition devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Il a averti toutefois que les pressions inflationnistes sous-jacentes demeuraient faibles, en particulier en raison de la faible croissance des salaires, si bien qu'un degré "assez substantiel" de soutien monétaire reste nécessaire dans la zone euro. L'amélioration de la situation économique devrait amener la BCE à déclarer le mois prochain que les risques pour la croissance s'équilibrent désormais, au lieu de l'analyse plus pessimiste qu'elle avait jusqu'ici, notamment en raison de la faiblesse persistante de l'inflation. La banque centrale pourrait ainsi renoncer à conserver un biais à la baisse sur les taux, mais tout changement de ton sur l'orientation de la politique monétaire ne devrait être que marginal, dans la crainte de turbulences sur les marchés. La décision la plus attendue de la banque centrale devrait attendre l'automne, quand elle aura à trancher entre une prolongation de son programme de rachat d'actifs ou un début de retrait, comme cela est actuellement attendu. Le programme de rachat d'actifs de la BCE porte sur 2.300 milliards d'euros et s'accompagne de taux d'intérêt négatifs afin de relancer l'activité et l'inflation dans la zone euro.
Politique appropriée, débat légitime La politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) "est toujours appropriée en principe" mais il est légitime de débattre du calendrier d'une normalisation face au redressement de l'inflation, a déclaré pour sa part Jens Weidmann. "Etant donné les pressions ténues sur les prix, une politique monétaire expansive est toujours appropriée en principe", a dit le président de la Bundesbank allemande, membre à ce titre du conseil des gouverneurs de la BCE. "Mais en conséquence de la reprise économique et de la prévision d'un taux d'inflation de quasiment 2% en 2019, il est assez légitime de demander quand le conseil des gouverneurs devrait-il envisager une normalisation de la politique monétaire", a-t-il ajouté lors d'une réception à Berlin. Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunit le jeudi 8 juin à Tallinn. Il devrait maintenir sa politique inchangée tout en commençant à faire évoluer à la marge son discours pour préparer les investisseurs à la possibilité d'un début de resserrement monétaire. Le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré lundi que la croissance économique s'améliorait dans la zone euro mais qu'un soutien monétaire important demeurait nécessaire.