Pôle emploi a publié lundi le nombre d'inscrits sur ses listes à fin mai, les premiers chiffres du quinquennat d'Emmanuel Macron, qui table sur une réduction du chômage à 7% d'ici à 2022. En avril, le nombre de chômeurs avait reculé de 36.300 personnes (-1,0%), pour s'établir en métropole à 3,47 millions de personnes, selon le ministère du Travail. En comptant l'Outre-mer, la France comptait fin avril 3,73 millions de personnes sans aucune activité inscrites à Pôle emploi. Cette baisse avait profité à toutes les classes d'âge, y compris les moins de 25 ans, mais aussi les seniors. Mais cette éclaircie s'est accompagnée d'une hausse du nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité au cours du mois. Avec ces catégories B et C, la France comptait 5,53 millions de demandeurs d'emplois en métropole. Si, sous le quinquennat Hollande, les statistiques de Pôle emploi étaient quasi systématiquement commentées par ses ministres du Travail, la donne a changé avec le nouveau président. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, refuse de les commenter, estimant que cet indicateur "ne reflète pas bien l'évolution du marché du travail" car il "peut être affecté, chaque mois, par différents événements de nature administrative". Pour elle, sa volatilité "brouille plus qu'elle n'éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage".
Chômage à 9,4% en 2017 La ministre n'avait pas plus commenté mardi les prévisions optimistes de l'Institut national de la statistique (Insee), des chiffres considérés comme une référence puisqu'ils reprennent les normes du Bureau international du travail (BIT). Selon l'Insee, le taux de chômage va poursuivre la baisse entamée en 2015 pour s'établir à 9,4% fin 2017, contre 10% un an plus tôt. Emmanuel Macron, lui, vise un taux de 7% de chômage à la fin de son quinquennat, en 2022. Il compte, entre autres, sur une réforme du Code du travail en cours et qui doit être adoptée d'ici le 21 septembre. Suivra une autre réforme, celle de l'Assurance chômage. Au menu de celle du Code du travail, des mesures clivantes: fusion des instances représentatives du personnel, modification des modalités de licenciement économique ou mise en place de planchers et plafonds "obligatoires" pour les indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Elle intervient un an à peine après la promulgation de la très controversée loi travail, perçue par une majorité de syndicats comme insuffisamment protectrice pour les salariés. Mercredi, la loi d'habilitation à réformer par ordonnances le Code du travail sera examinée en Conseil des ministres. Parallèlement, une concertation entre le ministère du Travail et les partenaires sociaux va se poursuivre tout l'été.
La croissance du 1er trimestre rélevée La croissance de l'économie française a atteint 0,5% au premier trimestre , soit 0,1 point de plus qu'annoncé précédemment et le même rythme que celui enregistré au dernier trimestre 2016, portée notamment par l'investissement des entreprises, selon les données publiées vendredi par l'Insee. L'institut avait déjà relevé le mois dernier de 0,1 point sa première estimation du produit intérieur brut (PIB) de la période publiée fin avril. L'acquis de croissance pour 2017, à savoir l'évolution du PIB sur l'ensemble de l'année si la croissance était nulle sur les trois derniers trimestres, se situe à +0,9%. Dans sa note de conjoncture trimestrielle publiée en début de semaine, l'Insee estime toutefois que, sur son élan actuel, qui devrait se prolonger, l'économie française devrait croître cette année de 1,6%. Par rapport à la deuxième estimation du PIB du 1er trimestre publiée fin mai, l'institut a confirmé la contribution de +0,4 point à la croissance de la demande intérieure finale de même que celle de 0,7 point de la variation des stocks des entreprises. Mais elle a revue en légère baisse la contribution négative du commerce extérieur, à -0,6 point contre 0,7 point auparavant. Les dépenses de consommation des ménages, annoncées précédemment en légère hausse (+0,1%), ont finalement stagné sur les trois premiers mois de l'année, et ce avec une hausse limitée à 0,1% de leur pouvoir d'achat, tout comme au dernier trimestre 2016, une évolution liée notamment à l'accélération de l'inflation. En conséquence, le taux d'épargne des Français a peu évolué (+0,1 point à 14,0%). L'investissement global a accéléré à +1,2% sous l'effet d'une forte dynamique de celui des entreprises (+1,9%) et d'une croissance toujours soutenue de celui des ménages (+1,0%), des évolutions sans changement par rapport aux estimations précédentes. Le taux de marge des entreprises a diminué de 0,1 point sur le trimestre, à 31,7%, une baisse que l'Insee attribuée à la remontée des prix de l'énergie que n'a pu compenser la hausse des prix de vente. L'institut fait état d'autre part d'un déficit public à 3,3% du PIB au premier trimestre, soit 0,1 point de plus qu'au quatrième trimestre, avec des recettes (+0,5%) et des dépenses (+0,7%) qui ont augmenté à un rythme proche sur la période, ces dernières se comparant à un dernier trimestre 2016 plus favorable marqué par une baisse de la contribution de la France au budget de l'Union européenne. Le nouveau gouvernement a confirmé l'objectif de ramener le déficit public sous 3% du PIB cette année, comme la France s'y est engagée vis-à-vis de ses pairs européens.