Le représentant de la Commission européenne en Algérie, M. Wolfgang Plaza, a indiqué, avant hier, lors de son intervention, à Foutour Essabah, organisée par le quotidien El Khabar, que l'accord bilatéral entre l'Union européenne et l'Algérie pour l'adhésion de cette dernière à l'Organisation mondiale du commerce est confronté à un grand problème lié au fait que les membres de l'organisation réclament les mêmes avantages dont jouit l'Union européenne dans le cadre de l'accord d'association avec l'Algérie. Un fait qui a été confirmé par le commissaire européen au commerce extérieur Peter Mandelson, quelques jours avant, lors de sa dernière visite en Algérie. Ce dernier a eu à préciser que ce n'est pas l'UE qui a des problèmes avec l'Algérie, puisque celle-ci souhaite son adhésion le plus rapidement possible, mais c'est l'OMC qui les a avec elle, comme elle les a avec d'autres pays. Et s'il y a progrès c'est, selon lui, lorsqu'elle aura conclu son adhésion avec cette organisation. Et comme pour atténuer un peu ses reproches, il indique que " l'Algérie a posé le pied sur l'accélérateur, elle doit le garder et l'UE l'aidera dans ce processus qui doit être conclu cette année ". Les Européens veulent faire d'une pierre deux coups : pousser l'Algérie à conclure son adhésion avec l'OMC pour qu'elle soit obligée de régler tous les dossiers qu'ils ont avec elle en suspens. D'ailleurs, l'Algérie a prévu d'introduire des amendements sur un certain nombre d'articles de l'accord avant 2010, et la partie européenne s'est engagée, notamment, après la visite du M. Mandelson, à accepter les demandes de l'Algérie concernant la révision d'un certain nombre d'articles et d'aspects liés aux droits et devoirs. Par ailleurs, M. Wolfgang Plaza a déploré la diminution de la part de l'Union européenne sur le marché algérien depuis la mise en application de l'accord d'association en septembre 2005. En effet, depuis son entrée en vigueur, l'accord d'association n'a pas provoqué les effets attendus dans les relations économiques entre l'Algérie et l'UE. Au lieu d'augmenter avec le début du démantèlement tarifaire, les échanges commerciaux entre les deux parties ont plutôt diminué de près de 10 %. Selon M. Wolfgang, la structure du commerce extérieur algérien ne cesse de changer, au profit des pays asiatiques et au détriment de l'Europe. Cette baisse profite, notamment, à la Chine, à la Turquie et à Dubaï. Ces pays ont augmenté de 20 % par an leur commerce avec l'Algérie. Cette diversification des partenaires économiques et l'augmentation de la part des pays asiatiques dans les importations algériennes, souligne toujours Wolfgang, est dictée par les prix bas des produits, notamment chinois car les prix des produits asiatiques sont inférieurs de 30 % par rapport aux produits fabriqués en Europe. Dans le même sillage, M. Wolfgang considère que le facteur sécuritaire a également freiné le rôle de l'expérience européenne en Algérie. " Nous sommes confrontés à un problème lié à l'appui technique européen, car l'expérience européenne, au regard de la situation sécuritaire actuelle, ne s'oriente pas vers l'Algérie. " précisera-t-il. Dans le volet de la sécurité, M. Wolfgang Plaza a considéré que l'approche européenne pour la lutte antiterroriste et la coopération dans ce domaine a connu un certain développement. Celui-ci, précise que la rencontre du Portugal au mois de novembre dernier, qui a réuni les ministres de l'Intérieur, a permis de rectifier la vision et l'approche adoptées concernant les défis sécuritaires. Le traité, signé par plusieurs Etats européens vise, en effet, l'approfondissement de la coopération policière et judiciaire transfrontalière, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et la migration illégale.