Le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh a affirmé dimanche à Alger que la persistance de la situation qui prévaut au Sahara occidental était "inadmissible et constitue une menace sur la sécurité et la stabilité au niveau régional et international". "Il est très important de savoir que nous ne sommes pas seuls en tant que Sahraouis à appeler à un règlement pacifique et juste de la question sahraouie mais l'ensemble de la communauté internationale soutient cette démarche", a souligné le président du Parlement sahraoui, lors d'une conférence animée au Forum d'Echaab intitulée "contribution du règlement de la question sahraouie au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région". Il a déclaré dans ce sens, que la question sahraouie a été posée au niveau des hautes instances internationales, au sein de l'Union Africaine et en Europe à travers la décision de la Cour de justice européenne (CJUE) promulguée le 25 décembre dernier et portant arrêt de tous les accords et contrats conclus entre le Maroc et l'Union européenne. La décision de la CJUE interdit également au Maroc d'exploiter les ressources naturelles et les richesses du peuple sahraoui. "Malgré la torture, la répression, les violations, les tentatives de division et de remise en question de la légalité du front Polisario, le peuple sahraoui a pu arracher la reconnaissance internationale quant à son droit de siéger au sein de la communauté internationale", a-t-il soutenu. Après tous les processus de négociations menés de 1988 à 2012, il en ressort que le statut final du Sahara occidental ne peut être défini qu'à travers l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination par la voie d'un référendum libre et honnête, organisé et supervisé par l'ONU", a affirmé M.Khatri soulignant que toutes les tentatives visant à trouver une solution hors de cette thèse ont échoué. Le président du Parlement sahraoui a en outre affirmé, que le régime marocain a été désigné comme la partie entravant le processus de paix dans la région, à l'arrêt depuis 2012, en raison du rejet marocain de toutes les propositions internationales. Concernant le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, M. Khatri a souligné que les cargaisons marocaines qui exportent le phosphate ont commencé dernièrement à changer leur trajectoire maritime pour contourner le Cap de Bonne-Espérance, et l'Afrique du Sud, par crainte de subir les retombées de l'arrêt de la Cour du justice européenne, ce qui est, selon lui, un "progrès notable" pour la cause sahraouie. Le responsable sahraoui a également évoqué l'implication du Maroc dans le trafic international de drogues particulièrement sur les frontières algériennes et sahraouies, dans la contrebande, le crime transfrontalier et les réseaux de migration clandestine vers l'Espagne. M. Khatri a par ailleurs exprimé la disponibilité du Sahara occidental à coopérer avec l'Union africaine (UA) à travers ses mécanismes afin de parvenir à un règlement rapide. Le responsable sahraoui a exhorté les Etats les plus influents notamment la France à "revoir sa position vis à vis de la question sahraouie d'autant qu'elle est membre du Conseil de sécurité et reste l'un des pays responsables de l'achopement du processus de paix". S'agissant des négociations, M. Khatri a déclaré qu'il est en attente des résultats des déplacements du nouvel envoyé spécial des Nations unies" M. Kohler chargé de présenter un rapport dans un délai de 6 mois sur l'avancement des pourparlers concernant la tenue du 5e round des négociations.