Cela fait un an (le 15 février 2007) que notre confrère Abderrahmane Mahmoudi nous quittait à jamais, des suites d'une longue maladie. Fondateur et directeur de la publication du quotidien Le Jour d'Algérie, Mahmoudi était un être exceptionnel, qui ne laissait personne indifférent. Titulaire d'une licence en droit en 1975, celui-ci fait ses premiers pas dans la presse au journal l'Unité. Après, il change carrément de domaine, rejoignant le secteur du tourisme. Mais sans tarder, Mahmoudi constate qu'il n'était pas voué pour le travail de l'administration, mais plutôt pour l'écriture : le journalisme. Il revient ainsi dans le milieu de la presse où il fait un court passage à El Moudjahid avant de rejoindre le grand hebdomadaire Algérie Actualité. Quelques années suffisent à Mahmoudi pour se distinguer par sa plume percutante et "combattante", comme aiment à le qualifier ses amis. D'aucuns témoignent qu'il a inculqué une certaine perception de l'actualité nationale et internationale. Perception qui lui a permis, d'une certaine manière de voir, d'analyser et de tirer les enseignements qu'il faut au moment qu'il faut. Journaliste d'investigation, Mahmoudi ne rendait de compte qu'à sa seule conscience et à son amour de rapporter la vérité telle qu'elle est. Du terrain, la corporation en a, malheureusement, beaucoup perdu. Les investigations se font presque inexistantes, non pas par manque de compétences mais, parfois, par le piège tendu par l'attraction du gain facile. Une partie de la presse s'est fait prisonnière de cet état de fait qu'elle pouvait, pourtant, éviter avec beaucoup d'aisance. Celui par qui le scandale des "magistrats faussaires" éclata au grand jour, fut l'un des rares à ne pas succomber à la tentation des milliards et autres biens immobiliers. Il a préféré être emprisonné que d'abandonner ses idéaux et ses principes qui consacrent l'Algérie d'abord et avant tout. Un nationalisme qui a forcé le respect de beaucoup de gens, notamment du chef de l'Etat de l'époque, Mohamed Boudiaf, qui est intervenu en personne pour sa libération. Cependant, Mahmoudi ne garda pas pour lui cet amour du pays, cet acharnement à défendre les intérêts de la Nation. Il inculqua ses principes à la jeune rédaction qui participait à la confection des journaux qu'il a créés. L'Hebdo Libéré, d'abord, Les Débats et Le Jour d'Algérie, ensuite.