Pour la mise sur pied du projet de mégapole futuriste écologique, baptisée Neom, qui s'étendrait sur 26 500 km² au bord de la mer Rouge et qui côtoierait l'Egypte et la Jordanie, Riyad n'aura qu'à reconnaître l'entité israélienne, selon une chronique de Tasnim News. Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a dévoilé, le 24 octobre, son projet pharaonique Neom. Un projet à 500 milliards de dollars qui ambitionne de faire du royaume un "hub" tant géographique que culturel, selon le communiqué qui annonce ce projet. Dans la vidéo promotionnelle de cette ville du futur, on voit en effet des femmes vêtues à l'occidental travaillant à côté d'hommes. " Une révolution qui répond aux vœux du prince héritier, chantre d'une nouvelle Arabie saoudite "modérée et ouverte", en rupture avec l'ultra conservatisme religieux ", pour reprendre les termes de la revue Le Point. Le projet ambitieux de Mohammed Ben Salmane n'ira pas sans intensifier les différends, déjà apparus, entre la famille royale et les oulémas wahhabites, selon nombre d'analystes en la matière. Le train de la famille royale avance au grand dam des oulémas du wahhabisme dont le pouvoir s'amenuise en faveur d'une Arabie saoudite qui veut finir par reconnaître l'entité israélienne pour faire face à l'influence croissante de l'Iran dans la région. Or, les relations entre Riyad et Tel-Aviv ne sont plus un secret pour personne. Les médias internationaux relatent de temps à autre les rencontres qu'effectuent les responsables israéliens et saoudiens. La dernière en date était la visite secrète de Mohammed Ben Salmane à Tel-Aviv. Les deux parties essayent, en fait, de préparer l'opinion publique à ces relations israélo-saoudiennes. S'inscrit dans le même cadre, le projet de la mégalopole de Neom qui doit être mise sur pied dans le golfe d'Aqaba qui est proche des frontières de la Palestine occupée (dite Israël) et qui permet la promotion de la voie ferrée reliant la Méditerranée à la mer Rouge. L'ex-président d'Israël Shimon Perez a parlé dans un livre que ce projet de voie "Med-Red" relierait l'Egypte à Israël (Palestine occupée NDRL), la Jordanie, la Syrie et le Liban et faciliterait le transfert de marchandises. Ce serait une alternative au Canal de Suez pour le transport de marchandises entre l'Asie et l'Europe, comme l'a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant les membres de son cabinet, en précisant qu'une extension vers le nord d'Israël serait aussi envisageable. Or, le projet Neom envisage la construction d'un pont de quelques dizaines de kilomètre qui permettrait la circulation aussi bien de trains que de véhicules et qui relierait Neom à l'Egypte. Sa construction est, pourtant, subordonnée à l'accord du régime israélien car conformément à l'accord de Camp David, Israël peut avoir accès à la mer Rouge via le port d'Eilat dans le golfe d'Aqaba. Quoi qu'il en soit, la création de ce projet gigantesque ne sera possible qu'avec une reconnaissance de Tel-Aviv par l'Arabie saoudite. Des dialogues secrets ont été effectués entre Tel-Aviv et Riyad sur la participation d'Israël au projet, comme l'a dévoilé le journal Haaretz. Les responsables saoudiens ont affirmé au quotidien londonien Times que les négociations ont eu lieu entre les investisseurs régionaux et internationaux pour l'achèvement de la première phase de Neom en 2025. En tout état de cause, les changements opérés par Mohammed Ben Salmane dans les domaines politique, économique et culturel nécessitent de nouvelles d'infrastructures qui ne sont pas encore prêtes. Salmane verra-t-il la réalisation de son projet ?