Le défi de la sauvegarde de l'indépendance financière du pays, qui concerne en fait toute la société, a été relevé par l'écrasante majorité des députés qui ont approuvé et voté le projet de texte de la loi de finances 2018. Cette loi permettra ainsi d'évoluer pleinement d'une société de consommation vers une véritable société productive, une société qui réhabilitera le travail et l'effort, une société assainie des pratiques parasitaires du gain facile même en dehors du cadre de la loi et même au détriment de l'intérêt de la collectivité nationale. A présent que la LF 2018 sera mise en application à partir du mois de Janvier prochain, il faut s'attendre à un changement de ton économique et social de la part du gouvernement. Et c'est en fait toutes ses dispositions et ses nouvelles mesures apportées au texte de projet avec des arguments fiables et qui sont perçues comme source de " renouveau " visant la consécration des choix sont désormais à la " page " de l'agenda gouvernemental sur le plan de la gestion et de la gouvernance budgétaire. Face à ces choix pertinents, face à cette urgence de sortir de la crise financière induite par celle du baril de pétrole, face à l'urgence de remonter les difficultés financières du pays, les députés de l'opposition sur la situation économique et financière de l'Algérie se sont conduits en donneurs de leçons au gouvernement et à la majorité parlementaire, ignorant la détresse financière du pays découlant de la baisse drastique de ses revenus tirés des hydrocarbures suite à la chute des prix du baril de pétrole sur le marché mondial depuis la mi-mai 2014. Le cri d'alarme de cette crise n'a pas été entendu. Tel est le sentiment de la grande majorité de l'opinion après avoir entendu les réactions des députés de l'opposition qui ont fait bloc contre le projet de LF 2018. Et cela a fait dire au ministre des Finances Abderrahmane Raouya, le contraire, et une réponse à l'opposition : "la LF 2018 permettra au Gouvernement de poursuivre le rééquilibrage de l'économie nationale, l'exécution des politiques publiques et la finalisation des chantiers fondamentaux lancés par les différents départements ministériels ". Cette démarche gouvernementale, un volet économique qui dérive du programme présidentiel et du nouveau modèle de croissance adopté par le Conseil des ministres, s'oriente vers une intensification de l'activité économique, pour la création d'emplois et de richesses pour la Nation, ainsi que pour une augmentation graduelle des exportations hors hydrocarbures. Dans ce cadre, la LF 2018 ouvre la voie au gouvernement pour poursuivre les réformes en cours destinées à la modernisation du système bancaire et financier et pour une amélioration de la régulation commerciale. La révision de certaines lois est également prévue dans le but de consolider également l'environnement juridique économique. Il ne faut pas oublier que l'économie algérienne est fragile, mais qu'elle réalise des performances économiques honorables malgré un environnement général marqué par des chocs exogènes de grande ampleur. Les dispositions retenues dans la LF 2018 et les réformes qui suivront montrent la volonté politique de hisser l'Algérie dans les classements mondiaux relatifs au développement économique et humain et de sortir de la dépendance des hydrocarbures. Pour s'y faire, il y a lieu que se manifeste une nouvelle rigueur concernant la maîtrise des finances publiques qui nécessitent toujours une attention particulière quant au creusement de certains déficits budgétaires. Dans ce cadre, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lors de la réunion du Conseil des ministres d'octobre dernier relative à l'examen du projet de loi de finances 2018, a relevé que le projet de loi de finances 2018 apportera les moyens nécessaires à la mise en œuvre du plan d'action adopté par le Parlement. Aussi a-t-il insisté sur la dynamique dont devra faire preuve le gouvernement pour traduire son Plan d'action en résultats concrets continus autant pour répondre aux attentes sociales de notre peuple, mais aussi pour accroître la croissance, la création d'emplois et la diversification de l'économie nationale. Se référant à l'augmentation substantielle du budget d'équipement pour 2018, le Chef de l'Etat a relevé que cette situation dictée par des circonstances objectives devra être une exception, et que l'acheminement graduel vers l'équilibre des finances publiques devra être reflété, dès l'année prochaine, à travers une baisse du budget de l'Etat qui sera inscrit dans le projet de loi de finances 2019. On retiendra que le déficit global du Trésor s'élèvera à près de 9% du PIB contre plus de 14% pour l'exercice 2O16. De plus, ce déficit budgétaire doit être appréhendé dans le cadre d'une double réalité. En premier lieu, il s'agit de la volonté des pouvoirs publics d'entamer, dès cette année, le retour de l'équilibre budgétaire, dans moins de cinq années, volonté qui se reflète notamment au niveau du budget de fonctionnement qui s'élèvera à 4.584 milliards de dinars, en baisse de 7 milliards de dinars par rapport à l'exercice en cours. En second lieu, il s'agit de la nécessité de lever le gel sur des réalisations socio-éducatives mises à l'arrêt du fait de difficultés de trésorerie, ainsi que la nécessité pour l'Etat de procéder au règlement des dettes qu'il a accumulées pour les mêmes motifs, envers les entreprises contractantes pour des réalisations ou des fournitures de biens et de services. Ces réalités ont eu pour conséquences une hausse exceptionnelle du budget d'équipement fixé par la LF 2018. Ainsi, les Autorisations de programmes retenues pour l'année prochaine s'élèvent à 2.270 milliards de dinars contre 2.291 milliards de dinars pour l'exercice en cours. Les allocations prévues pour le budget d'équipement couvrent notamment la relance des projets gelés dans les secteurs de l'éducation nationale, de la santé, et des ressources en eaux, ainsi qu'un effort plus soutenu en direction du développement local. Le budget d'équipement pour l'exercice 2018 contient également une prévision de 4OO milliards de dinars pour le remboursement des entreprises locales et étrangères qui détiennent des créances sur l'Etat et ses démembrements. Il importe aussi de relever aussi que le budget adopté pour l'année prochaine comprend 1.76O milliards de dinars alloués aux transferts sociaux, montant en hausse de près de 8% par rapport à 2017, et qui est destiné notamment, aux soutiens aux familles, à l'habitat, à la santé, ainsi qu'aux subventions des prix des produits de première nécessité, à savoir les céréales, le lait, le sucre, et les huiles alimentaires. La loi de finances 2018 a aussi introduit plusieurs mesures nouvelles de modernisation de la législation fiscale et d'adaptation de son contenu aux réalités financières du pays. En outre, le texte contient plusieurs dispositions en faveur des citoyens parmi lesquelles, la bonification intégrale par l'Etat, des crédits bancaires levés par l'AADL pour financer la réalisation de 120.000 logements de location-vente, ainsi que le rétablissement de la subvention aux prix de l'orge fourni aux éleveurs pour l'alimentation du bétail.