La wilaya déléguée de Timimoune vit ces jours-ci au rythme des festivités religieuses marquant la célébration de la fête socioreligieuse du S'boue (semaine) du Mawlid Ennabaoui (naissance du prophète Mohamed QSSSL). La capitale du Gourara, Timimoune, est devenue, à l'occasion de cet évènement religieux, célébré jeudi, une destination de milliers d'adeptes et de visiteurs qui y affluent de différentes régions du pays et de l'étranger, pour assister aux festivités de cette fête qui fait une des réputations de l'Oasis rouge (Timimoune). S'agissant des préparatifs entrepris en prévision de cette occasion cultuelle, les autorités locales se sont attelées, en coordination avec différents partenaires, corps constitués et mouvement associatif et société civile locaux, à réunir les conditions idoines pour accueillir les visiteurs, notamment en cette période qui coïncide avec l'approche des vacances de fin d'année ou Timimoune reçoit d'importants flux touristiques. Appelée localement "S'boue" ou "S'boue Ennabi", cette fête socioreligieuse, très colorée et rehaussée par son rituel cadencé au fur des étapes, à la satisfaction des milliers de visiteurs, constitue un legs millénaire jalousement préservé par les populations locales, qui ont, en sus d'autres efforts fournis, oeuvré à conférer à cette manifestation une dimension universelle jusqu'à son classement en 2015 parmi le patrimoine universel par l'organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Cette manifestation religieuse est perpétuée par la population locale par l'organisation de processions animées par les Chouyoukh des ksours nord du Gourara, qui convergent le jour "J", brandissant leurs emblèmes vers la zaouïa du Ksar de "Massine" où ils sont accueillis pour procéder à des chants religieux et à la lecture de la Fatiha du Livre saint, avant d'animer des exhibitions folkloriques aux rythmes du Karkabou, explique El-Hadj Mohamed Ould Safi, un notable de la zaouia Sidi Hadj Belkacem. Retremper dans l'ambiance annuelle de la fête du ''S'boue'' Les festivités de la seconde journée sont entamées depuis le "Djebel S'boue", à Timimoune, où les groupes et adeptes de différents ksours se rencontrent après une année d'absence pour donner, après la prière de l'Asr (après-midi), libre cours aux activités culturelles, artistiques et folkloriques, au coeur d'une foule compacte venue retremper dans l'ambiance de cette fête annuelle singulière, ponctuée de salves de Baroud et de fantasia, jusqu'au coucher du soleil. Les troupes, les visiteurs, individuellement et/ou en famille, convergent, comme ultime halte de cette fête, vers la zaouïa de Sidi Hadj Belkacem qui abrite "El-Hofra" (dépression) où la fête bat son plein et où se rencontrent les différentes troupes des zaouïas et ksours du Nord et du Sud de Timimoune, "tel l'écoulement des eaux des affluents fluviaux", devant une assistance agréablement émue par le spectacle, explique Hadj Mohamed Ould Safi. L'évènement, consacrant la fraternité, la paix, l'amour et la concorde entre les fils de la société, se poursuit jusqu'au Maghreb (crépuscule), pour ensuite donner lieu à l'accomplissement de la prière, à des panégyriques et louanges à Dieu, ainsi qu'à des implorations pour la paix et la prospérité. Des festivités similaires marquent la célébration de la fête religieuse du S'boue au niveau des autres ksours des communes de Zaouiet-Kounta et Anzedjemir (Sud d'Adrar), qui accueille, elle aussi, de nombreux visiteurs venus partager le rituel religieux dans cette région.