La 143e réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a pris fin jeudi dernier à Abuja sur une décision d`admettre l'Angola, deuxième plus gros pays producteur d'Afrique subsaharienne, comme son 12e membre à dater du 1er janvier 2007. L'organisation n'est pas inconnue pour l'Angola puisqu'il possédait depuis 1971 un siège d'observateur lors des conférences de l'Opep. Les autorités de Luanda sont convaincues que l'adhésion de l'Angola à l'Opep, en tant que membre de plein droit, va permettre à leur pays de devenir un acteur de premier plan du secteur : une sorte de couronnement. A la veille de la réunion d'Abuja, le ministre des Pétroles Desiderio Costa déclarait que l'Angola " doit marcher à côté des pays qui produisent du brut, pour que nous nous rejoignions dans la politique de protection du secteur. Quand les prix baissent, c'est mauvais pour tout le monde. Et l'Opep a tout intérêt à fixer des prix qui ne soient pas contraires aux intérêts économiques des pays membres ". Pour les autorités angolaises, le fait de devenir membre de l'Opep signifie aussi que leur pays doit également assumer des responsabilités nouvelles dans le concert des nations : " nous devons veiller à la recherche de solutions conjointes aux problèmes mondiaux et beaucoup se demandent pourquoi nous ne faisons pas encore partie de cette institution ", note le ministre angolais des Pétroles. Actuellement, la production de l'Angola est de 1,2 million de barils par jour. Une goutte d'or noir dans la production de l'Opep, de l'ordre de 35 millions de barils par jour. Mais la force de l'Angola réside dans sa capacité à faire croître sa production. Les investissements de la part des grandes compagnies pétrolières internationales se sont multipliés pour dynamiser l'offshore, selon une étude de la Mission économique française en Angola, de juillet 2005. "L'Angola est devenu le second producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne après le Nigeria et le quatrième sur le continent africain après la Libye et l'Algérie". Le pays espère produire 2 millions de barils par jour fin 2007. "Traditionnellement, les Etats-Unis achètent de 45 à 50 % de la production angolaise de pétrole, soit plus de 7 % de leurs approvisionnements extérieurs", précise la synthèse de la Mission économique. La Chine et l'Europe sont également client du pétrole angolais. Selon le dernier Mémorandum Economique sur d'Angola publié récemment par la Banque Mondiale (BM) l'Angola se place sur le plan international comme un producteur reconnu de pétrole, ayant un dossier positif d'exploration avec une rapide accumulation de réserves et croissement de sa production.