Riche de plus de 200 ans d'histoire, le vieux site archéologique de Thachachith, situé sur l'une des collines dominant le village de la Crête rouge relevant de la commune d'El-Adjiba (Est de Bouira), est toujours à l'abandon et il continue de subir de sérieuses dégradations causées par les aléas climatiques, malgré la promesse des autorités locales pour sa classification. Une visite sur les lieux permet à tout visiteur de constater des vestiges émergeant à peine de la terre, ainsi que d'autres fragments de poteries. Des jarres en terre cuite sont dispersées à même le sol, usées par l'érosion du temps et des conditions climatiques. "Si rien n'est fait dans l'urgence, c'est tout un pan de l'histoire qui disparaîtra", a averti Fahem Bahi, un des jeunes citoyens de la localité. Thachachith est un site archéologique romain remontant à 2000 ans. Situé dans la partie haute de la Crête rouge, il s'étend sur une superficie de 45 hectares. Les premières découvertes ont été effectuées il y'a déjà plusieurs années sans que cela attire l'attention des responsables du secteur et des autorités locales, qui ont promis, d'ailleurs, de classifier ce merveilleux site historique. Le site est situé également dans un terrain privé, "ce qui rend très difficile la restauration des vestiges actuellement en ruine. De grosses pierres utilisées par les romains pour la construction d'un monument restent un témoin de cette période historique" qu'a connu ce lieu chargé d'histoire, a expliqué à l'APS le directeur par intérim de la culture de la wilaya, Miloud Khider. Selon les témoignages de riverains, le sous-sol de ce site renfermerait des pans entiers d'une civilisation, mais aussi de trésors cachés. Des trésors, à l'image des reliques retrouvées sur place qui proviendraient d'une époque estimée entre le 1er et IIIe siècle avant Jésus-Christ, selon les archéologues de la direction de la culture de Bouira.
Le site laissé aux mains des pilleurs et des bergers Laissé à l'abandon depuis de longues années, le site Thachachith est livré aux mains des pilleurs et des bergers de cette région montagneuse et agricole. Des bergers viennent faire paître leurs troupeaux ici car le site est complètement abandonné. "Les différents vestiges sont ruinés et ils sont restés sous les herbes. Certains bergers et autres individus viennent pour piller le site et toutes ces pièces historiques", a confié Fahem à l'APS. Outre le pillage, le site est aussi menacé par l'avancée du béton. D'ailleurs, certains habitants de ce village ont déjà construit leurs maisons sur le périmètre de ce site, a-t-on constaté sur place. Si certains propriétaires avaient fait part de leur volonté de céder leurs terrains pour la restauration et la préservation du site, d'autres ont refusé. "Le site est complètement détruit. Il n'y a eu aucune étude ou action pour sa restauration. Dans ce cas, je dois retravailler ma terre et construire ma petite maison ici du moment qu'il est abandonné", a expliqué Ilyes, un des propriétaires d'un lopin de terre, méconnaissant apparemment la valeur historique du site. D'autres propriétaires ne demandent que des indemnisations si les autorités locales de la wilaya veulent restaurer ce site, situé à quelques encablures de la station climatique de Tikjda.
Les associations locales appellent à sa restauration Une étude avait été lancé il y'a quelques années par les autorités locales après une demande locale, mais elle est à l'arrêt actuellement pour des raisons inconnues. Sur cette question, le directeur par intérim de la culture de la wilaya de Bouira a expliqué que la nature privée de la propriété du site a rendu difficile la restauration des vestiges historiques de Thachachith. Les citoyens de la Crête rouge ainsi que les associations locales ont interpellé le wali de Bouira, Mustapha Limani, lors d'une rencontre tenue en février dernier avec la société civile à Bechloul (Est de Bouira) pour la restauration et la prise en charge du site archéologique de Thachachith, mais aucune suite n'a été donnée depuis cette date. Les associations locales, à l'instar de "Les amis de Salah Saâdaoui" demandent, notamment, demandent l'intervention des autorités de la wilaya pour la restauration et la sauvegarde de cet important site historique et touristique, pourtant classé et enregistré comme patrimoine national depuis 2009.