Les principales Bourses européennes ont fini en hausse lundi et Wall Street poursuivait sa progression à mi-séance, l'apaisement des tensions politiques en Europe ayant ravivé l'appétit pour le risque et relégué au second plan les préoccupations liées au commerce international. À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,14% (7,38 points) à 5.472,91 points après une brève incursion au-dessus de 5.500 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,51% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,37%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,46%, le FTSEurofirst 300 0,22% et le Stoxx 600 0,31%. La Bourse de Madrid a surperformé avec un gain de 1,22% pour l'indice Ibex après les déclarations d'un proche du nouveau président du gouvernement, Pedro Sanchez, excluant l'hypothèse d'élections législatives anticipées. Milan a passé la majeure partie de la séance dans le vert mais cède en clôture 0,45%. Les rendements des emprunts d'Etat italiens, eux, ont poursuivi leur repli, sous 0,8% pour le deux ans et sous 2,55% pour le dix ans. L'écart de rendement avec le Bund allemand à dix ans est quant à lui revenu autour de 210 points de base contre plus de 310 points au plus haut mardi dernier. Quant à l'euro, que les tensions politiques avaient fait tomber à 1,15 dollar la semaine dernière, il a regagné du terrain face au billet vert: après un pic à 1,1744, il a réduit ses gains pour revenir à 1,1695. Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,78% et le Nasdaq Composite 0,37%. Le S&P et le Nasdaq évoluent au plus haut depuis la mi-mars et Apple (+1,12%) comme Amazon (+0,66%) ont inscrit des records. Le marché américain continue de profiter de l'élan que lui ont donné vendredi les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, qui ont renforcé la confiance des investisseurs dans la bonne santé de l'économie sans pour autant ravivé les craintes d'une accélération de la hausse des taux de la Réserve fédérale.
Air France KLM entouré, Accor sanctionné Ce jugement n'a pas été remis en cause par les chiffres des commandes à l'industrie publiés ce lundi, leur recul étant lié entre autres à la baisse des commandes d'avions. Si la croissance américaine et la politique européenne rassurent, les tensions commerciales n'ont pas totalement disparu de l'écran radar des investisseurs. "Il n'y a toujours pas de progrès dans les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine", constate David Madden, analyste de CMC Markets. "Pékin a confirmé que les négociations avaient 'permis des développements positifs et concrets' mais rien n'a été formellement accompli." Si elle n'empêche pas les actions de monter, cette incertitude persistante a favorisé les prises de bénéfice sur le dollar après sa hausse de vendredi: la devise américaine a touché son plus bas niveau depuis près de deux semaines face à un panier de devises de référence (-0,18%). Aux valeurs en Europe, Air France-KLM a bondi de 5,47%, la meilleure performance du Stoxx 600, profitant à plein de l'évocation d'un possible rachat par AccorHotels de la participation de 14,3% de l'Etat français au capital du groupe de transport aérien. Accor, en revanche, a cédé 6,95%. Société générale (+0,73%) a bénéficié d'une part des spéculations sur l'éventualité d'un rapprochement avec l'italien UniCredit (-0,83%) et d'autre part de l'annonce d'accords amiables pour solder les litiges liés aux taux interbancaires Libor et au fonds souverain libyen, pour un montant couvert selon le groupe par les provisions déjà passées. A la baisse, le secteur du pétrole et du gaz accuse le repli le plus marqué du jour (-0,41%), conséquence de la baisse marquée des cours du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) (-1,05%), revenu à son plus bas niveau depuis le 10 avril, sous 65 dollars. TechnipFMC a perdu 3,88%, Royal Dutch Shell 0,21%.
A Wall Street, le Nasdaq termine à un record Wall Street a terminé en hausse lundi, le Nasdaq affichant un nouveau record grâce à une nette progression des valeurs technologiques et les courtiers ignorant les craintes de guerre commerciale. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est apprécié de 0,69% à 7.606,46 points. L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,72% à 24.813,69 points. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,45% à 2.746,87 points. "La tendance haussière a été comme souvent dirigée par les valeurs technologiques", a indiqué David Levy de Republic Wealth Advisors. Le géant Apple a atteint un plus haut historique en prenant 0,84% à 191,83 dollars, se rapprochant un peu plus des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le groupe a annoncé lundi lors de sa conférence annuelle des développeurs à San José, près de San Francisco, des fonctions destinées à empêcher les applications et sites internet de pister les utilisateurs via les "cookies". Microsoft (+0,87%) a quant à lui annoncé un accord pour racheter GitHub, une plate-forme dédiée à l'hébergement et au développement de logiciels libres pour 7,5 milliards de dollars. "Cette opération prouve que les entreprises américaines ne sont pas effrayées par le contexte politique", a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital. Les craintes d guerre commerciale ont en effet eu peu d'impact sur les marchés lundi malgré l'avertissement de la Chine dimanche qu'aucun compromis commercial ne serait possible avec les Etats-Unis en cas de sanctions douanières américaines, et de la conclusion samedi d'un sommet du G7 sans déclaration commune.
Facebook se défend D'après les analystes de DataTrek, le relatif mutisme des marchés s'explique notamment par la croissance robuste du secteur technologique, "suffisamment puissant pour submerger les craintes de guerre commerciale", par le recul des taux d'intérêt sur la dette américaine redonnant de la force au marché des actions, et par l'anticipation de potentielles conséquences encore plus lourdes en Europe si une guerre commerciale éclatait. L'indice regroupant les petites et moyennes capitalisations a de son côté terminé à un nouveau record historique, le Russell 2000 clôturant en hausse de 0,33% à 1.653,37 points. "Ces entreprises sont épargnées par toute crainte de guerre commerciale dans la mesure où leurs revenus sont générés sur le sol américain", a noté M. Levy. Le marché obligataire se tendait: le rendement sur la dette américaine à 10 ans montait à 2,941% contre 2,902% vendredi à la clôture et celui sur les bons à 30 ans grimpait à 3,083% contre 3,051% en fin de semaine dernière. Parmi les valeurs du jour, le géant des réseaux sociaux Facebook (-0,37% à 193,28 dollars) a affirmé "être en désaccord" avec les conclusions du quotidien New York Times, selon qui les fabricants de téléphones portables auraient pu avoir accès aux données personnelles des utilisateurs sans obtenir leur consentement en installant une interface Facebook sur leur Smartphone. Le laboratoire pharmaceutique Merck a progressé (+2,41% à 62,02 dollars). Son médicament phare, le Keytruda, a montré de nouveaux résultats encourageants pour les patients atteints de cancer du poumon. Le géant des OGM et des pesticides Monsanto a légèrement avancé (+0,24% à 127,86 dollars) après que le groupe allemand de pharmacie et d'agrochimie Bayer a annoncé lundi qu'il comptait supprimer le nom de la marque après son acquisition.
L'euro remonte face au dollar L'euro montait lundi face au dollar, la formation d'un gouvernement en Italie apaisant les esprits et offrant un répit à la monnaie unique qui a lourdement chuté ces dernières semaines face à la devise américaine. Vers 19H20 GMT (21H20 heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1696 dollar, contre 1,1659 dollar vendredi à 21H00 GMT. La devise européenne montait face à la monnaie nippone à 128,33 yens, contre 127,72 yens vendredi au soir. Le dollar avançait face à la devise japonaise à 109,73 yens, contre 109,54 yens vendredi. "L'euro est dynamisé par un apaisement notable des craintes politiques en Italie", ont observé les analystes de Western Union. Vendredi, la monnaie unique avait baissé face au dollar après la publication du rapport américain sur l'emploi qui a fait état de fortes créations d'emplois (223.000) en mai et d'un taux de chômage à 3,8%, le niveau le plus bas depuis 18 ans. Ce rapport "était un nouveau rappel de la bonne performance de l'économie américaine et des raisons qui poussent la banque centrale américaine (Fed) à continuer son resserrement monétaire", a jugé Craig Erlam, analyste pour Oanda. Vers 19H20 GMT, l'once d'or valait 1.292,81 dollars, contre 1.293,73 dollars vendredi. La monnaie chinoise a terminé à 6,4080 yuans pour un dollar à 15H30 GMT, contre 6,4204 yuans vendredi. Le bitcoin valait 7.503,25 dollars, contre 7.437,74 dollars vendredi soir, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.