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Critiquée pour sa politique migratoire : Merkel sauve in extremis son gouvernement
Publié dans Le Maghreb le 04 - 07 - 2018

Après des semaines de conflit, Angela Merkel a finalement réussi à préserver son gouvernement en concluant lundi soir à l'arraché avec son ministre de l'Intérieur rebelle un compromis restreignant fortement la politique migratoire du pays.
Le compromis trouvé prévoit l'instauration de "centres de transit" à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. C'est là qu'y seront installés à l'avenir les demandeurs d'asile arrivant dans le pays mais déjà enregistrés dans un autre Etat européen - c'est à dire la quasi-totalité d'entre-eux - en attendant leur expulsion vers le pays d'entrée. Cette question était au coeur du conflit qui opposait la chancelière, présidente du parti de centre-droit CDU, à son ministre Horst Seehofer, dirigeant du parti conservateur bavarois CSU. Un différend qui menaçait de faire éclater la fragile coalition gouvernementale allemande, difficilement mise en place en mars.

Une ère touche à sa fin
Jusqu'ici, les migrants demandant l'asile à leur arrivée en Allemagne étaient répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays jusqu'à ce que leurs dossiers soient examinés. Cet accord clôt du coup définitivement la politique d'accueil longtemps généreuse des migrants en Allemagne, inaugurée par la décision d'Angela Merkel d'ouvrir en 2015 les portes de son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile. La chancelière s'est réjouie d'avoir conclu "après des journées difficiles et des tractations rudes", un "bon compromis". "Nous avons un accord clair sur la façon d'empêcher à l'avenir l'immigration illégale", s'est félicité de son côté M. Seehofer, mettant fin au bras de fer qui l'oppose depuis plusieurs semaines à la chancelière sur la politique migratoire.
Le ministre de l'Intérieur a du coup renoncé à démissionner, après en avoir exprimé l'intention la veille.

'Camps d'internement de masse'
Le compromis trouvé suscite néanmoins déjà de vives critiques. Un dirigeant de la gauche radicale allemande, Bernd Riexinger, a estimé que les "centres de transit" envisagés équivalaient à des "camps d'internement de masse", dans une référence au passé nazi de l'Allemagne.
Il a demandé aux sociaux-démocrates du SPD, troisième partenaire de la coalition d'Angela Merkel, de refuser.
Et ces derniers semblent encore hésiter sur les solutions proposées.
Leur présidente, Andrea Nahles, a salué la fin des hostilités dans le camp conservateur allemand "qui permet de nous remettre au travail". Mais elle a estimé que son parti devait examiner en détail mardi l'accord avant de rendre son verdict.
Si le SPD devait le rejeter, tous les efforts d'Angela Merkel pour sauver son gouvernement seraient remis en cause. Une réunion au sommet des trois partis de la coalition - CDU, CSU et SPD - est prévue mardi en début de soirée.
L'un des spécialistes des questions migratoires au sein du SPD, Aziz Bozkurt, a fustigé dans Die Welt des restrictions migratoires qui vont selon lui "totalement dans le sens" de l'extrême droite.
Le compromis trouvé prévoit que les migrants installés dans les "centres de transit" à la frontière seront obligés d'y rester.
Leurs renvois vers les pays où ils ont été enregistrés en premier à leur arrivée dans l'UE devront être organisés toutefois dans le cadre d'accords administratifs conclus avec les pays concernés, et non de manière unilatérale par l'Allemagne.
Si des accords ne peuvent être trouvés, il est prévu de refouler les migrants "à la frontière germano-autrichienne dans le cadre d'un accord avec l'Autriche", précise le texte rendu public.

Merkel contestée
A l'origine, le ministre de l'Intérieur avait demandé le refoulement à la frontière de tous les migrants enregistrés dans un autre pays. Mais Mme Merkel a refusé au nom de la cohésion européenne.
Si M. Seehofer s'est montré aussi intransigeant, c'est aussi que son conflit avec Mme Merkel est quasi-permanent depuis la décision de la chancelière en 2015 sur les migrants.
Et malgré l'accord obtenu mardi, Mme Merkel sort de ce bras de fer affaiblie et contestée comme jamais au sein de son gouvernement comme de son propre camp conservateur.
Le conflit autour des migrants avec l'aile droite de sa coalition pourrait resurgir à tout moment, notamment après une élection régionale en Bavière en octobre, où le parti CSU risque de perdre sa majorité absolue en raison de la percée attendue de l'extrême droite.
Merkel reste fragilisée après avoir sauvé son gouvernement
La chancelière allemande Angela Merkel a réussi à sauver son gouvernement en acceptant de renoncer définitivement à sa politique migratoire généreuse, mais ce répit pourrait n'être que de courte durée.
"Le climat dans une coalition gouvernementale n'a probablement jamais été aussi empoisonné que dans celle-ci", a commenté mardi le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, après l'accord obtenu la veille aux forceps entre la chancelière et son ministre de l'Intérieur rebelle, qui réclamait de réduire fortement le nombre de demandeurs d'asile arrivant dans le pays.
La dirigeante conservatrice a fait l'objet d'une remise en cause sans précédent de l'intérieur même son équipe.
Elle va devoir, après presque 13 années au pouvoir, redoubler d'efforts afin de restaurer son autorité et consolider sa fragile coalition gouvernementale, difficilement mise en place en mars, entre son parti de centre-droit CDU, la droite bavaroise CSU et les sociaux-démocrates.
Alors que la présidente des sociaux-démocrate du SPD, Andrea Nahles, a salué la fin des hostilités dans le camp conservateur allemand, l'un des spécialistes des questions migratoires du SPD, Aziz Bozkurt, a fustigé des restrictions migratoires qui vont "totalement dans le sens" de l'extrême droite.
Si le SPD devait rejeter ce compromis, tous les efforts d'Angela Merkel pour sauver son gouvernement seraient remis en cause. Une réunion au sommet des trois partis de la coalition -CDU, CSU et SPD- est prévue mardi à 16H00 GMT.
Mme Merkel reste une cible privilégiée pour les courants conservateurs les plus durs, y compris donc au sein de sa propre famille politique.

Accord déjà critiqué
L'accord d'Angela Merkel pour sauver son gouvernement, qui prévoit de refouler de nombreux migrants arrivant en Allemagne, suscite déjà déjà des critiques, avec un risque d'effet domino qui se dessine dans le reste de l'Europe et notamment en Autriche.
Le gouvernement autrichien a annoncé mardi être "prêt à prendre des mesures pour protéger" ses frontières après les restrictions sur les demandeurs d'asile annoncées la veille par la chancelière pour résoudre la crise gouvernementale à Berlin.
"Nous serons obligés de prendre des mesures pour éviter des désavantages pour l'Autriche et sa population" et "protéger nos frontières sud en particulier", celles avec l'Italie et la Slovénie, a-t-il dit.
Face à la pression de l'aile la plus à droite de sa coalition gouvernementale qui menaçait de claquer la porte, Angela Merkel a de facto accepté de clore définitivement sa politique d'accueil généreuse initiée en 2015.
La chancelière avait à l'époque pris la décision controversée d'ouvrir les portes de son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile.

'Centres de transit'
L'accord conclu lundi soir dans la douleur entre son parti de centre-droit (CDU) et le parti bavarois très conservateur CSU, prévoit d'une part de placer les migrants arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans un autre pays de l'UE, dans des "centres de transit" à la frontière avec l'Autriche.
Cela concerne dans la réalité la grande majorité des demandeurs d'asile qui ne seront donc plus comme aujourd'hui répartis dans tout le pays.
Ils seront ensuite renvoyés dans le pays d'entrée de l'UE dans le cadre d'accords bilatéraux, ou, si de tels accords ne sont pas possibles, refoulés vers l'Autriche voisine par où ils arrivent le plus souvent.
C'est sur ce point que les réactions en Autriche, pays dirigé par un gouvernement associant conservateurs et extrême droite, s'annoncent les plus vives.
Et Vienne se prépare à son tour à refouler les migrants arrivant depuis l'Italie notamment, principale porte d'entrée pour eux aujourd'hui dans l'Union européenne.
Les concessions octroyées par Angela Merkel sous la pression de sa droite dure risquent donc de remettre en cause les grands principes du tout récent sommet de l'UE sur les migrants: promesse de privilégier des solutions européennes face aux tentations nationales et aide à l'Italie.

Remous en Allemagne
Par ailleurs, en Allemagne même, Angela Merkel n'est pas encore sortie d'affaire pour sa crise gouvernementale.
Si elle est parvenue à amadouer son ministre bavarois de l'Intérieur, Horst Seehofer, elle va devoir encore convaincre son autre partenaire, cette fois du centre gauche, d'avaliser l'accord.
Or, le parti social-démocrate (SPD) a réservé jusqu'ici sa réponse, demandant du temps pour l'examiner. S'il refuse, la crise gouvernementale reprendra de plus belle.
Une réunion au sommet sur le sujet entre les trois partenaires de la coalition, CDU d'Angela Merkel, CSU du ministre de l'Intérieur, et SPD, est prévue mardi vers 16H00 GMT.
Les premières réactions au SPD, et plus généralement à gauche, ne sont guère favorables.
L'un des spécialistes sociaux-démocrates pour les questions migratoires, Aziz Bozkurt, a fustigé un accord qui va "totalement dans le sens de l'extrême droite".
Les écologistes et la gauche radicale en Allemagne ont eux qualifié les "centres de transit" envisagés à la frontière pour les migrants de "camps d'internement", dans une référence au passé nazi du pays.
Les sociaux-démocrates avaient du reste, il y a encore trois ans, catégoriquement refusé de tels centres, déjà discutés à l'époque face à l'afflux de demandeurs d'asile.
Angela Merkel reste donc sous pression. Et politiquement, même si elle a dans l'immédiat évité l'éclatement de son gouvernement, elle ressort politiquement un peu plus affaiblie par les attaques en règle dont elle a fait l'objet de la part de Horst Seehofer.
Difficile d'imaginer que la chancelière puisse avoir désormais une relation apaisée avec son ministre de l'Intérieur et son parti bavarois, qui ont ouvertement remis en cause son autorité pendant des semaines.
"Le climat dans une coalition gouvernementale n'a probablement jamais été aussi empoisonné que dans celle-ci", a commenté mardi le quotidien Bild.

L'Autriche prête à "protéger" ses frontières
Le gouvernement autrichien a affirmé mardi être "prêt à prendre des mesures pour protéger" ses frontières après les restrictions à l'entrée de migrants annoncées par son voisin allemand dans le cadre de l'accord politique pour résoudre la crise gouvernementale à Berlin.
Si l'accord trouvé lundi soir est validé par le gouvernement allemand, "nous serons obligés de prendre des mesures pour éviter des désavantages pour l'Autriche et sa population", explique le gouvernement autrichien dans un communiqué. Il se dit "prêt à prendre des mesures pour protéger nos frontières sud en particulier", celles avec l'Italie et la Slovénie.
Parmi les propositions faites par la chancelière allemande Angela Merkel à son ministre de l'Intérieur rebelle Horst Seehofer figure le projet de refouler vers l'Autriche les demandeurs d'asile arrivant en Allemagne qui ne peuvent être renvoyés vers leur pays d'entrée dans l'UE.
L'Autriche indique donc être prête à prendre des dispositions similaires et à refouler à ses frontières sud les demandeurs d'asile, avec le risque d'un effet domino en Europe.
"Nous attendons maintenant une clarification rapide de la position allemande au niveau fédéral", ajoute le communiqué signé du chancelier conservateur Sebastian Kurz et de ses alliés d'extrême droite (FPÖ), le vice-chancelier Heinz-Christian Strache et le ministre de l'Intérieur Herbert Kickl.
"Les considérations allemandes prouvent une fois de plus l'importance d'une protection européenne commune des frontières extérieures", conclut le gouvernement autrichien.
Sebastian Kurz doit présenter mardi matin devant le parlement européen de Strasbourg les priorités de la présidence tournante de l'UE qu'assume l'Autriche depuis dimanche et pour six mois. La question migratoire figure en tête de l'agenda autrichien.


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