Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a déclaré que son pays disposait de toute l'infrastructure nécessaire pour construire le gazoduc Turkish Stream. Ce faisant, Sofia témoigne une nouvelle fois ouvertement de son souhait et de sa disposition à devenir un terminal de la seconde ligne du gazoduc. Sachant que selon le service de presse de la compagnie Gazprom chargée du projet, l'itinéraire de la seconde partie du Turkish Stream n'est pas définitivement décidé. Toutefois, les experts affirment qu'il serait économique et techniquement bénéfique pour la Russie de faire passer la seconde section du Turkish Stream par la Bulgarie, et de là en Hongrie, en Serbie et en Autriche - cet itinéraire reprend celui du gazoduc South Stream déjà élaboré dans les détails, écrit mercredi 4 juillet le quotidien Izvestia. D'ici le 26 juillet, la Bulgarie déterminera le vainqueur de l'appel d'offres pour la conception, la construction et la mise en service du gazoduc qui arrivera jusqu'à son territoire national depuis la frontière turque. Sofia se prépare activement à accueillir la seconde branche du Turkish Stream qui approvisionnera en gaz les pays du sud et du sud-est de l'Europe. "La Bulgarie dispose déjà de toute l'infrastructure nécessaire, c'est pourquoi le financement de constructions supplémentaires n'est pas nécessaire. De plus, l'expropriation de l'immobilier situé dans la zone de la construction a déjà été réalisée dans le cadre du projet South Stream. Il ne reste plus qu'à trouver la bonne formule administrative, sur laquelle travaillent actuellement nos collègues et amis non seulement à Bruxelles, mais également en Serbie, en Macédoine, en Hongrie et en Autriche. Nous nous approchons du règlement de cette question", a déclaré Boïko Borissov. A l'heure actuelle, Gazprom étudie deux options pour l'itinéraire de la future ligne: via la Turquie, la Grèce et l'Italie (projet Poséidon) et via la Turquie et la Bulgarie en direction de la ville autrichienne de Baumgarten, a annoncé le service de presse du géant gazier russe. Sans préciser la date à laquelle la décision définitive sera prise. Selon Igor Iouchkov, expert de la fondation pour la sécurité énergétique nationale, il est plus bénéfique pour la Russie de faire passer la seconde branche de Turkish Stream par la Bulgarie, d'où le gaz russe sera acheminé jusqu'en Serbie, en Hongrie et en Autriche. "Cet ancien itinéraire de South Stream est le plus développé - le terrain a déjà été préparé, toutes les études ont été effectuées, tout est prêt. De plus, dans ce cas de figure il y a un marché d'écoulement, et c'est le plus important", explique l'expert. La capacité des deux sections du Turkish Stream s'élèvera à 15,75 milliards de mètres cubes de gaz par an, et compte tenu de la consommation de chaque pays sur cet itinéraire jusqu'en Autriche, cette quantité sera entièrement répartie. Alors que dans le cas de la construction de la seconde ligne en déviant vers la Grèce (qui consomme presque 5 milliards de mètres cubes de gaz par an, selon BP), puis vers l'Italie, se pose la question de la vente du surplus, sans parler de la nécessité d'élaborer et de mettre au point l'itinéraire à partir de zéro. Les plans de la Bulgarie d'obtenir de nouveaux volumes de gaz russe inquiètent déjà Bruxelles. Ce dernier craint qu'en accueillant la seconde branche du Turkish Stream, la Bulgarie préfère ne pas mettre en vente le gaz russe reçu et l'envoyer immédiatement plus loin pour toucher des taxes de transit et alimenter ainsi son budget national. Néanmoins, la délivrance des autorisations et des licences ne relève pas des compétences de la Commission européenne.