Les Bourses européennes ont fini dans l'ensemble dans le vert jeudi, profitant de la détente sur le front commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne, et faisant peu cas de la réunion de la BCE. "Le plus encourageant pour les marchés est le fait que la menace (américaine) de taxes douanières sur l'automobile sera abandonnée" a affirmé Patrick O'Hare de Briefing. "Ces taxes pourraient redevenir d'actualité si les négociations ne se déroulent pas comme prévu. (...) Mais pour l'instant le marché se comporte comme si les tensions s'étaient apaisées", a-t-il poursuivi. Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus d'une généralisation de la tendance à la baisse des valeurs technologiques, selon des analystes.
L'Eurostoxx 50 a avancé de 1,18% La Bourse de Paris a repris de la hauteur, le CAC 40 prenant 54,14 points à 5.480,55 points dans un volume d'échanges étoffé de 4,5 milliards d'euros. En matière de valeurs, Airbus a gagné 4,50% à 109,62 euros, à l'opposé, Valeo a chuté de 4,69% à 44,91 euros. Les autres valeurs automobiles ont profité des bonnes nouvelles en matière commerciale, à l'image de Peugeot (+1,85% à 24,18 euros), Renault (+1,50% à 73,21 euros) et Michelin (+2,09% à 109,80 euros). Essilor a progressé de 2,46% à 127 euros. Schneider Electric a reculé de 1,77% à 68,74 euros. Total a gagné 2,27% à 54 euros, soutenu par une forte hausse de ses résultats. TechnipFMC a bondi de 4,12% à 26,78 euros. La Bourse de Francfort a fini en nette hausse, le Dax gagnant 1,83%, soit 229,90 points, à 12.809,23 points et le MDax des valeurs moyennes 0,98% à 26.948,57 points. Les valeurs exportatrices ont été particulièrement recherchées. Du côté des constructeurs automobiles, BMW a gagné 4,42% à 83,39 euros, Daimler 2,82% à 59,51 euros et Volkswagen 3,96% à 151,70 euros. Enfin, Adidas a terminé en baisse de 0,40% à 187,85 euros. L'indice FTSE-100 de Londres a fini à l'équilibre (+0,06%), soit 4,91 points à 7.663,17 points. Royal Dutch Shell a souffert (-3,61% à 2.626,50 pence pour ses actions classe B). Schroders a trébuché, terminant sur la plus forte baisse de l'indice (-4,13% à 3.089 pence). En revanche, le fabricant de tabac BAT a fini en tête de l'indice (+5,13% à 4.177 pence). Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a lui bondi de 4,19% à 5.796 pence. L'indice PSI 20 de Lisbonne a cédé un peu de terrain pour terminer à -0,49% à 5.593,01 points. Jeronimo Martins a fini en queue d'indice (-6,81% à 12,39 euros). Le papetier The Navigator a reculé de 0,94% à 4,97 euros. La banque BCP a, en revanche, gagné 0,41% à 0,27 euro. Galp Energia EDP a terminé dans le vert à +0,38% à 3,46 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis à l'équilibre à 8,80 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a gagné 1,40% à 21.863 points. CNH Industrial a réalisé la meilleure performance (+10,63% à 9,93 euros). Toujours dans la galaxie Agnelli, Fiat Chrysler a pris 3,50% à 14,48 euros, Exor 3,88% à 55,74 euros et Ferrari 2,50% à 114,7 euros. Bonne performance également pour Azimut (+7,74% à 14,2 euros), Saipem (6,17% à 4,457 euros) et Banca Generali (+5,57 euros à 23,12 euros). En revanche, Moncler a cédé 3,53% à 38,25 euros, Brembo 2,41% à 11,75 euros et Camapri 2,09% à 7,48 euros. À Madrid, l'indice Ibex 35 a clôturé en hausse de 0,79% à 9.780 points. Les supermarchés Dia ont signé la plus forte hausse (+10,47%, à 2,29 euros). Telefonica a pris 3,50% à 7,63 euros et Bankia 0,56% à 3,22 euros. Dans l'énergie, Naturgy a progressé de 0,69% à 23,30 euros et Repsol perdait elle 0,36% à 16,70 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a progressé de 1,33% à 9.139,47 points, soutenu par Nestlé (+1,85% à 81,38 CHF) et Roche (+1,51% à 241,90 CHF). Une seule valeur a fini dans le rouge : l'horloger Swatch qui a perdu -0,62% à 464,10 CHF. ABB s'est classé en haut du tableau avec un gain de +1,98% (22,61 CHF), suivi du groupe de chimie Sika (+1,93% à 142,50 CHF). A noter également la performance de l'opérateur Swisscom (+1,81% à 456,30 CHF). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a progressé de 0,13% en clôture à 573,66 points. A la hausse, le spécialiste de l'éclairage Signify a gagné 3,25% à 22,57 euros et le groupe de télécommunications KPN 3,18% à 2,53 euros. A la baisse, le géant pétrolier Royal Dutch Shell a chuté de 2,89% à 29,09 euros et le groupe Aalberts Industries de 1,53% à 39,86 euros. La Bourse de Bruxelles a gagné 0,27%, l'indice Bel-20 terminant la séance à 3.874,85 points. Parmi les seize valeurs dans le vert, Engie a pris 2,26% à 13,81 euros, devant Proximus (+2,06% à 20,10 euros). La baisse la plus importante affecte le brasseur AB InBev (-4,06% à 87,33 euros).
Wall Street termine en ordre dispersé Wall Street a fini sur une note contrastée jeudi avec un plongeon de Facebook qui a plombé le Nasdaq tandis que la désescalade sur le front commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne a profité aux poids lourds industriels du Dow Jones. L'indice Dow Jones a fini en hausse de 112,97 points, soit 0,44%, à 25.527,07 mais le S&P-500, plus large, a perdu 8,63 points ou 0,30% à 2.837,44. Le Nasdaq Composite a chuté de 80,05 points (1,01%) à 7.852,19, sa plus forte baisse en un mois. Facebook a plongé de 18,96%, du jamais vu en six années de cotation, après avoir averti que les coûts liés à la protection des données personnelles et un ralentissement de ses rentrées publicitaires comprimeraient ses marges pendant les deux prochaines années au moins. La valorisation du groupe a ainsi fondu de 120 milliards de dollars (103 milliards d'euros) en une séance, un record pour une valeur individuelle dans l'histoire boursière américaine. "Cela suscite des inquiétudes sur d'autres groupes confrontés à ces problématiques de protection de leurs utilisateurs et dépendant de logiciels de sécurité", relève Daniel Morgan, gérant chez Synovus Trust à Atlanta. Amazon.com, dont les résultats étaient publiés à la clôture, et Twitter, qui publie vendredi matin, ont fait les frais de cette méfiance en cédant respectivement 2,98% et 2,89%. Amazon reprenait toutefois 2% dans les échanges d'après-Bourse après avoir rassuré les investisseurs avec un profit record. L'indice S&P-500 des high techs a fini la séance en repli de 1,64%, de loin la plus forte baisse des 11 grands indices sectoriels. Les industrielles et les valeurs sensibles au commerce international ont profité à l'inverse du climat d'apaisement sur le front des tensions commerciales après la rencontre de mercredi à Washington entre Donald Trump et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Les deux hommes sont convenus de gestes réciproques sur le commerce et d'engager des négociations de plus longue haleine. Cette trêve a permis aux Bourses européennes de progresser et l'indice MSCI monde a atteint en séance un plus haut depuis le 16 mars. A New York, sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le vert et, au sein du Dow Jones, 3M a pris 1,75%, Caterpillar 1,50% et Boeing 0,96%. Les volumes se sont étoffés avec 7,05 milliards d'actions échangées contre une moyenne de 6,06 milliards sur les 20 dernières séances.
Supervalu en vedette après son rachat Aux techs, les fabricants de semi-conducteurs se sont distingués après de solides résultats trimestriels d'Advanced Micro Devices (AMD) (+14,33%) et de Xilinx (+9,59%). Intel (-0,51%) n'en a toutefois pas profité avant ses propres résultats publiés à la clôture, qui ont de fait déçu les investisseurs. Qualcomm s'est adjugé 7,00% après avoir renoncé à son OPA de 44 milliards de dollars sur le néerlandais NXP Semiconductors faute de feu vert des autorités chinoises de la concurrence, et annoncé en parallèle un important rachat d'actions. NXP, coté sur le Nasdaq, a chuté de 5,65%. McDonalds a décroché de 1,73%, la plus forte baisse du Dow Jones, après avoir manqué le consensus pour ses ventes aux Etats-Unis pour la première fois depuis au moins deux ans. La valeur a pesé sur le compartiment de la consommation non essentielle (-0,50%), qui a aussi pâti de la baisse d'Amazon. Dans le compartiment de la santé, Biogen a chuté de 10,18% sur des prises de bénéfice, contribuant aussi au recul du S&P et du Nasdaq. Le titre avait fortement grimpé après la publication début juillet de résultats d'essais d'un traitement expérimental contre l'Alzheimer. Bristol-Myers Squibb a lâché de son côté 1,90% en réaction à un avis négatif sur la commercialisation en Europe d'un traitement du cancer du rein, qui a éclipsé des résultats meilleurs qu'attendu. Le compartiment de la santé a cédé 0,20%. Dans la distribution, l'opérateur de supermarchés Supervalu s'est envolé de 65% à 32,17 dollars après l'annonce d'une OPA de 2,9 milliards de dollars d'United Natural Foods, principal fournisseur de Whole Foods Markets, la chaîne de magasins bio d'Amazon. United Natural a chuté de 16%. Sur le marché des changes, le dollar s'est raffermi à la faveur du repli de l'euro et dans l'anticipation de bons chiffres de la croissance aux Etats-Unis vendredi.