Dans la perspective de mieux faire connaître la situation du secteur du tourisme en Algérie et ses potentialités, mais aussi les opportunités qu'il offre aux investisseurs étrangers, le cabinet d'intelligence économique londonien Oxford Business Group (OBG) vient de rendre public un rapport sur le tourisme qui est devenu une priorité nationale. Notamment avec la consolidation d'un schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) qui met l'accent sur la mise en place de pôles d'excellences touristiques. Dans le rapport, lit-on, c'est dans le cadre des Assises nationales et internationales du tourisme de février 2008 que les autorités publiques ont lancé à Alger un plan international visant à faire de l'Algérie une destination reconnue mondialement à l'horizon 2025. OBG signale que le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika a déclaré, lors de cet événement, que "le tourisme doit être une priorité nationale pour l'Algérie et il y a de nombreuses attentes de la part des Algériens dans ce domaine. Il est devenu impératif de pousser le développement du secteur touristique, sachant que l'Algérie exporte actuellement plus de touristes qu'elle n'en reçoit." Le rapport met en évidence la volonté politique affichée par le SDAT, et conformément aux orientations du Président de faire du tourisme un levier de croissance, les responsables algériens souhaitent que le tourisme puisse faire contrepoids aux hydrocarbures, source quasi unique des revenus en devises à l'heure actuelle. Développer le tourisme pour préparer l'après-pétrole Ce même document rappelle que les hydrocarbures représentent environ 38% du produit intérieur brut, 98% des exportations et 77,3% du revenu budgétaire, et c'est pour cette raison que l'Algérie mise sur le tourisme vert pour préparer l'après-pétrole. Plusieurs projets touristiques de dimension internationale sont actuellement en cours d'étude par les autorités en charge du secteur. OBG souligne aussi que les montants déclarés à l'Agence nationale de développement et de l'investissement s'élèvent à 13,6 billions de dollars. C'est ainsi que l'objectif national est d'attirer 20 millions de touristes d'ici 2025. Les capacités d'accueil prévues dans ce programme sont de l'ordre de 53 000 lits auxquels s'ajouteront également des infrastructures commerciales et de loisirs. Parmi les 172 zones d'extension touristiques (ZET) existantes à travers le pays, 22 ZET seront portées prioritaires. Les études d'aménagement pour ces zones sont terminées, alors que 20 autres seront prochainement réalisées. OBG souligne que le programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) 2005/2009 consacre une enveloppe de 540 millions de dollars au secteur du tourisme, afin d'appuyer financièrement l'aménagement de ces 42 ZET. L'Algérie devrait investir davantage dans le tourisme Le rapport note, de ce fait, qu'au chapitre des parents pauvres du PCSC figurent les secteurs du tourisme, des petites et moyennes entreprises (PME) et de l'artisanat, qui récoltent à peine 681 millions de dollars, et le commerce, qui n'a bénéficié que de 340 millions de dollars. Dans le rapport, les experts se posent une question importante, à savoir est-ce que les investissements touristiques seront suffisants pour faire de l'Algérie une destination touristique par excellence à l'horizon 2025 ?. D'ailleurs ils estiment que la normalisation et la régulation des activités et des professions du tourisme et de l'hôtellerie actuellement en cours doivent être renforcées pour s'adapter aux normes internationales. Par exemple, des filières du tourisme et de l'hôtellerie devraient êtres créées pour répondre aux besoins induits par les nouveaux métiers qui émaneront de ce plan. En outre, le secteur des transports doit aussi s'adapter aux nouveaux besoins en tourisme. Dans ce contexte, Tahar Allach, P-DG de l'Aéroport d'Alger interrogé par OBG a indiqué que "l'aéroport d'Alger, dans le cadre de son plan stratégique 2007-2010, développera une stratégie de développement incitant les compagnies aériennes à établir de nouvelles fréquences, desservant par exemple la Chine, la Russie, New York, Dubai et Amsterdam à Alger sur une base régulière". Sur le plan sécuritaire, OBG reprend les propos de Francesco Frangialli, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme qui confiait à OBG, lors de son passage aux Assises en février dernier, qu'"il est important d'affirmer que le risque est partout mais surtout qu'il doit être identifié et surmonté. Plusieurs chocs ont été absorbés dans les plus grandes destinations mondiales, comme Charm El-Cheikh en Egypte et Djerba en Tunisie, qui continuent malgré les attentats à recevoir des touristes. Personne n'est à l'abri et le consommateur aujourd'hui sait pertinemment que même chez lui, il n'est pas à l'abri des risques". Selon M. Frangialli, si l'Algérie est en retard en matière de tourisme par rapport à la Tunisie, au Maroc et à l'Egypte, elle possède par contre d'énormes potentialités. Dotée d'un magnifique littoral, de montagnes et d'un désert, le plan national lui parait réalisable. En somme, il a tenu à rappeler l'engagement et le soutien qu'offrira l'OMT pour le développement du tourisme en Algérie, notamment sur le plan de la formation et du développement de la qualité des services. Synthèse Nassima Bensalem