Le ministre du Commerce, Said Djellab, a fait état, lundi à Alger, d'un "travail approfondi" engagé par son département en coordination avec les services des Douanes, en vue de contrer la surfacturation à l'importation. La lutte contre le phénomène de la surfacturation se fait à travers la collaboration de l'ensemble des acteurs, la coordination entre le ministère du Commerce et les Douanes intervient pour s'assurer de l'exactitude des montants figurant sur les factures, et ce, avec le concours des pays exportateurs, a indiqué le ministre devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une réunion présidée par Toufik Torche, en présence du ministre des Relations avec le parlement, Mahdjoub Bedda, dans le cadre de l'examen du Projet de loi de finance (PLF) 2019. "Nous menons actuellement des enquêtes en vue de déterminer les pays, dont les exportations, connaissent des tentatives de surfacturation", a ajouté M. Djellab, faisant état d'accords avec ces pays exportateurs, des accords, a-t-il dit, qui permettront de vérifier le montant des factures. Répondant aux interrogations des membres de la Commission autour de l'organisation du commerce extérieur, le ministre a assuré que la politique de l'Etat vise à réhabiliter le commerce externe dans son caractère universel, tout en préservant le produit national. Rappelant les efforts consentis par l'Etat pour la protection du produit national, notamment la suspension provisoire des importations de certaines produits fabriqués localement, le ministre a affirmé que l'application de Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), permettra aux importateurs de poursuivre leurs activités, à travers le versement de droits variant de 120 à 150%, en fonction de la valeur du produit importé. Précisant à cet égard, que l'importation des produits finis coûte 1.4 milliard USD, M. Djellab a fait savoir que l'application d'un taux de 50% de ces droits additionnels permettra le recouvrement d'environ 700 millions USD qui seront reversés au Trésor public. S'agissant du commerce intérieur, le ministre a indiqué que ses services s'attèlent actuellement à rattraper les lacunes que connaît le système de contrôle de la qualité des marchandises, d'autant plus que ce système fait l'objet d'évaluation au niveau de toutes les wilayas du pays aux fins de son amélioration. Le ministre a, en outre, reconnu que les marchés algériens souffraient d'un problème d'organisation, rappelant dans ce cadre, que ses sorties sur le terrain depuis sa nomination à la tête du ministère, ont permis de constater que la gestion de ces espaces commerciaux ne respectait pas le cahier des charges. Pour remédier à cette situation, poursuit-t-il, le ministère a ouvert une enquête de terrain, faisant état d'une prochaine réunion, avec l'ensemble des directeurs des marchés de gros afin d'examiner les procédures de gestion de leurs établissements. Le ministère travaille actuellement sur le dossier de la "Grande distribution", d'autant que l'Algérie manque d'espace de vente en gros ou de semi gros, en sus du dossier de la "la centralisation de la vente" consacré à la distribution des marchandises et produits agricoles au niveau de ces espaces, a fait savoir le ministre. Dans ce cadre, un plan national de distribution de marchandises et de produits agricoles sera élaboré portant réalisation de nouveaux marchés de gros à travers les différentes wilayas du pays à l'instar des marchés de gros de Sétif et d'Aïn-Defla qui seront prochainement réceptionnés , a annoncé le premier responsable du secteur, soulignant l'identification d'un site pour la réalisation d'un méga-marché dans la région de Boufarik (Blida). La réalisation de ces marchés permettra d'assurer une meilleure distribution des marchandises et produits agricoles et d'éradiquer les marchés parallèles en intégrant leurs vendeurs dans l'activité régulière. Pour ce qui est du contrôle des prix, le ministre a indiqué que ses services procèderont prochainement à la mise en place de prix référentiels concernant quatre ou cinq légumes à large consommation à l'image de la pomme de terre, la courgette, l'oignon et la tomate. S'agissant du PLF 2019, M. Djellab a fait savoir que son secteur a bénéficié de plus de 19 milliards DA, dont un budget fonctionnement s'élevant à 18 milliards DA et un budget équipement de l'ordre de 685 millions DA. Le budget fonctionnement a été revu à la baisse par rapport à l'exercice écoulé dans la cadre de la mise en œuvre de la politique de rationalisation des dépenses.