Les pourparlers de paix sur la Syrie, du processus d'Astana, qui ont réuni deux jours durant des représentants de la Russie, l'Iran et la Turquie dans la capitale du Kazakhstan, ont buté sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour la Syrie, a déploré l'envoyé spécial des Nations unies Staffan de Mistura. Une nouvelle rencontre à Astana, la capitale kazakhe, s'est achevée jeudi sans "progrès tangible" sur la mise en place d'un Comité constitutionnel, a déploré M. de Mistura, regrettant "une opportunité perdue", dix mois après la volonté affichée à Sotschi par les trois pays de lancer un Comité constitutionnel. M. de Mistura s'est dit prêt à faciliter la semaine prochaine de nouvelles discussions. Dans un message, il a fait part de sa "profonde gratitude" à son conseiller spécial pour les questions humanitaires Jan Egeland qui présidait jeudi à Genève sa dernière réunion du Groupe de travail de 23 pays. Devant la presse, celui-ci s'est félicité que la Russie et la Turquie aient confirmé lors de cette discussion leur souhait de maintenir leur accord sur des zones démilitarisées à Idleb (nord de la Syrie). Dans un communiqué, le département d'Etat américain regrette aussi l'absence d'avancées dans les discussions à Astana. "Pendant dix mois, l'initiative d'Astana/Sotchi", en référence aux villes kazakhe et russe où se réunissent ses participants, "a produit une impasse" sur le Comité constitutionnel syrien, a estimé la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert. Selon elle, "mettre en place et réunir, d'ici la fin de l'année, ce Comité constitutionnel à Genève est vital pour une désescalade durable et une solution politique au conflit". Le processus d'Astana lancé par Moscou début 2017 est en parallèle avec les autres discussions sur la Syrie à Genève, sous l'égide de l'ONU.
Appel à la préservation de l'intégrité territoriale de la Syrie Les travaux de la 11e réunion d'Astana sur le règlement de la crise en Syrie dans la capitale kazakhe ont pris fin jeudi par l'adoption d'une Déclaration finale dans laquelle les trois pays garants ont souligné "la nécessité d'intensifier les consultations à tous les niveaux pour aider le peuple syrien à retrouver une vie normale et à préserver l'intégrité territoriale de la Syrie". C'est le ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan, Khairat Abdul Rahmanov, qui a lu la Déclaration finale, soulignant que "le processus d'Astana visait à préserver l'unité, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie", a rapporté l'agence syrienne Sana. Les pays garants (Russie, Iran et Turquie) ont réaffirmé, à l'occasion, "l'engagement en faveur de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de la République arabe syrienne, ainsi que le respect des principes de la Charte des Nations Unies", a ajouté la même source. Dans leur Déclaration, les pays garants ont rejeté "toute tentative visant à établir de nouveaux faits sur le terrain sous prétexte de combattre le terrorisme en Syrie et tous les plans séparatistes visant à saper la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie", a fait savoir Sana. Les pays participants aux pourparlers d'Astana ont réitéré, en outre, leur détermination à mettre pleinement en œuvre l'accord concernant Idlib et la zone démilitarisée, soulignant que la "réduction de l'escalade à Idlib ne peut en aucun cas porter atteinte à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la Syrie". Le communiqué final condamnait aussi "toute utilisation d'armes chimiques en Syrie et exigeait que tout rapport à ce sujet fasse l'objet d'une enquête transparente et professionnelle, conformément à la Convention sur les armes chimiques". Les pays garants ont appelé, aussi, à la poursuite des efforts visant à aider les Syriens à retrouver une "vie normale, à mettre fin aux souffrances et à appeler la communauté internationale, en particulier les Nations unies et les organisations humanitaires, à accroître leur aide à la Syrie".
Formation du comité constitutionnel A l'issue de cette réunion, les pays impliqués dans processus Astana ont décidé, de tenir la prochaine réunion au début février de l'année prochaine. Le 11ème round de la réunion Astana sur la Syrie qui s'est tenu mercredi et jeudi, dans la capitale du Kazakhstan, a vu la présence de la délégation russe, présidée par le Représentant spécial du président russe en Syrie, Alexander Lavrentiev, de la délégation iranienne conduite par Hussein Gabri Ansari, haut assistant du ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques spéciales, la délégation syrienne dirigée par Bashar Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès de l'ONU, alors que la délégation turque était représentée par le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Onal. Une délégation de l'ONU, présidée par l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a assisté aussi à la réunion en tant qu'observateur, aux côté d'autres observateurs du Haut-Commissariat de l'ONU pour les Affaires des Réfugiés, et du Comité International de la croix Rouge. L'envoyé spécial du président russe en Syrie et chef de la délégation russe aux négociations d'Astana, Alexander Lavrentiev, a annoncé jeudi que son pays considérait les résultats de la onzième réunion sur la Syrie comme "positifs", appelant à la création de conditions propices à la recherche d'un règlement politique à la crise syrienne et à accélérer le retour des réfugiés syriens dans le leur pays. S'exprimant lors d'une conférence de presse à la fin de la 11éme série des réunions d'Astana, M. Lavrentiev a déclaré que "la lutte contre le terrorisme en Syrie sera poursuivie jusqu'à ce que les organisations terroristes soient complètement éliminées". S'agissant de la formation du comité chargé de préparer la future constitution syrienne, l'envoyé spécial de Vladimir Poutine a précisé que "l'objectif souhaité de la formation d'un tiers de ce comité de représentants de la société civile syrienne sera atteint", affirmant que "le comité sera constitué de 150 membres dont des figures de l'opposition".