Les Bourses européennes qui restent ouvertes en cette veille de Noël ont débuté en baisse de 0,5% à 1%, après la chute des marchés américains vendredi et alors que le "shutdown" partiel des administrations américaines ajoute à l'incertitude sur la croissance mondiale et sur l'avenir des politiques monétaires. La Bourse de Tokyo est fermée. La Bourse de Shangai a terminé en hausse de 0,4% et l'indice des valeurs vedettes chinoises de 0,3%, Wall Street a terminé vendredi en net repli une semaine douloureuse, marquée par la plus forte baisse hebdomadaire en pourcentage pour le Dow Jones depuis octobre 2008. L'indice Dow Jones a cédé 1,81%, le S&P-500 2,06% et le Nasdaq Composite 2,99%. Sur la semaine, le Dow a perdu 6,87%, le S&P 7,05% et le Nasdaq 8,36%. Le Nasdaq, a confirmé sa présence en "bear market", pour la première fois depuis 10 ans, avec un recul de 21,9% par rapport à son record du 29 août. À Paris, l'indice CAC 40 perd 1% à 4.647,67 points vers 09h35 GMT et à Londres, le FTSE cède 0,71%. La Bourse de Madrid lâche 0,51%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,49% et le Stoxx 600 de 0,47%. L'activité est limitée compte tenu de la fermeture des Bourses de Francfort et Milan et la clôture anticipée des marchés d'Euronext (13h GMT) et de Londres (12h30 GMT), avant une clôture anticipée aussi A Wall Street. (18h00 GMT). Le gouvernement fédéral des Etats-Unis se retrouve en situation de "shutdown" partiel, le Congrès n'étant pas parvenu à voter en urgence une loi budgétaire, du fait d'un désaccord autour des fonds réclamés par Donald Trump pour la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique. Le secrétaire général de la Maison blanche, Mick Mulvaney, a estimé que le blocage partiel de l'administration fédérale pourrait se poursuivre jusqu'au 3 janvier. En outre, Donald Trump aurait évoqué, selon des sources, la possibilité de limoger le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, qu'il a lui-même nommé, une information démentie samedi par Steven Mnuchin. A cela s'ajoute l'annonce que Donald Trump accélère le remplacement de James Mattis qui a démissionné de ses fonctions de secrétaire à la Défense. "Cela nous fournit plus d'éléments qu'il ne faut pour alimenter le sentiment de chaos et d'instabilité à la Maison blanche", dit Ray Attrill, responsable de la stratégie sur le marché des changes chez NAB. "En même temps, le 'shutdown' administratif offre un véritable avant-goût de ce qui nous attend avec le nouveau Congrès à partir du 3 janvier." Dans ce contexte, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a annoncé qu'il s'était entretenu dimanche avec les principaux banquiers américains afin de tenter de calmer la nervosité des marchés financiers. Le département du Trésor a indiqué que Steven Mnuchin avait prévu d'appeler lundi le groupe de travail présidentiel sur les marchés financiers, qui comprend des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Securities and Exchange Commission (SEC). Les marchés d'actions ont connu cette année leur pire performance depuis la crise de 2008. Avant la trêve de Noël, le S&P 500 s'achemine vers un repli de plus de 10%, avec un mois de décembre qui s'annonce comme le pire depuis 1931. Et 2019 devrait apporter peu de consolation, le ralentissement de la croissance mondiale, la restriction des liquidités et les risques politiques demeurant bien présents.
Valeurs Sur le plan sectoriel, les plus fortes baisses sont pour les banques (-0,93%), la distribution (-1,02%) et les biens de consommation (-0,92%). A Paris, Marie Brizard chute de 17,77%, dans la perspective d'une augmentation de capital à laquelle souscrira Cofepp, qui détient 29,47% de la société, et qui va accorder au groupe de spiritueux en difficultés un crédit relais de 25 millions d'euros en attendant le produit des cessions d'actifs programmés. April abandonne 6,35%. La société a reçu de l'administration fiscale française un projet de redressement fiscal de 69,8 millions d'euros, liés à l'activité de réassurance de sa filiale Axeria Re, implantée à Malte, pour les exercices 2007 à 2015. DBV Technologies reprend encore 13,06% après sa chuté de près de 70% à la suite du retrait de sa demande d'autorisation de vente aux Etats-Unis du Viaskin Peanut, son traitement contre l'allergie à l'arachide. * RENAULT - Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a rapporté qu'une majorité des membres du conseil d'administration du constructeur japonais partageait son refus de convoquer une assemblée générale extraordinaire de ses actionnaires demandée par Renault dans le contexte de l'inculpation de Carlos Ghosn, a rapporté dimanche le Wall Street Journal. * MARIE BRIZARD - La Cofepp, qui détient 29,47% du capital de Marie-Brizard Wine & Spirit, va accorder au groupe de spiritueux en difficultés un crédit relais de 25 millions d'euros afin de lui fournir l'oxygène nécessaire en attendant le produit des cessions d'actifs programmés. * APRIL a annoncé lundi avoir reçu de l'administration fiscale français un projet de redressement fiscal de 69,8 millions d'euros, liés à l'activité de réassurance de sa filiale Axeria Re, implantée à Malte, pour les exercices 2007 à 2015. * EURONEXT a annoncé lundi chercher le soutien du conseil d'administration d'Oslo Bors VPS Holding pour racheter la société qui possède la Bourse d'Oslo pour 625 millions d'euros. La Bourse d'Oslo l'intéresse notamment pour sa position dans les dérivés sur les produits de la mer, ainsi que les services pétroliers et maritimes. * SHOWROOMPRIVÉ a annoncé vendredi le succès de son augmentation de capital de 39,5 millions d'euros visant à accroître sa flexibilité financière. * VINCI - Vinci Airports a annoncé vendredi avoir bouclé le financement de la concession de l'aéroport deBelgrade et en reprendre l'exploitation. * DEUTSCHE BÖRSE - L'opérateur boursier allemand s'est vu infliger une amende globale de 10,5 millions d'euros par un tribunal de Francfort pour son rôle dans les rachats d'actions effectués par l'ex-président de son directoire, Carsten Kengeter, qui ont entraîné l'ouverture d'une enquête pour délit d'initié. * WHITBREAD a annoncé vendredi avoir reçu le feu vert de l'Union européenne pour la vente de sa chaîne de cafés Costa à Coca-Cola. * TIKEHAU CAPITAL a présenté vendredi les termes de son projet d'offre publique d'achat visant les actions et les obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes (OCEANE) de la société SELECTIRENTE.
Taux L'aversion au risque profite au marché obligataire, avec un rendement des Treasuries à 10 ans près de ses plus bas depuis le mois d'août, à 2,79%. Il a perdu plus de 40 points de base en six semaines et l'écart avec le 2 ans est tombé à 14 points, un aplatissement de la courbe des taux qui fait craindre à certains investisseurs une récession à venir. En Europe, les rendements des obligations souveraines allemandes et françaises baissent un peu, tandis que les rendements italiens montent. L'euro était en hausse lundi face au dollar, lequel avait pourtant repris des forces en fin de semaine mais reste perturbé par le blocage budgétaire des administrations fédérales américaines. Vers 07H10 GMT (08H10 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,1387 dollar pour un euro contre 1,1372 vendredi à 22H00 GMT. "Les incertitudes aux niveaux économique et politique aux États-Unis" suggèrent que le risque va persister sur les marchés à la veille de Noël, souligne Stephen Innes, analyste chez Oanda. Des incertitudes exacerbées notamment par la publication d'informations de presse selon lesquelles Donald Trump aurait discuté en privé de la possibilité de congédier le président de la Réserve fédérale américaine (Fed). Par ailleurs, la fermeture partielle des administrations fédérales américaines pourrait durer jusqu'en janvier, a affirmé dimanche le directeur du budget à la Maison Blanche, Mick Mulvaney. "Un blocage budgétaire court n'a pas assez de force au niveau économique pour forcer le Congrès à trouver un accord rapidement, la situation pourrait donc durer", a indiqué dans une note Stephen Innes. Selon lui, le blocage budgétaire n'est toutefois pas négatif pour le dollar, contrairement à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. "Le +shutdown+ érode (...) la confiance des investisseurs", selon M. Innes, mais ces derniers "ont des préoccupations plus importantes". À 07H10 GMT lundi, le yen était stable face à la monnaie européenne, à 126,47 yens pour un euro à 07H10 GMT contre 126,48 vendredi soir et se reprenait légèrement face au dollar, à 111,08 yens pour un dollar contre 111,22 vendredi soir. En l'absence d'évolution significative autour du Brexit, la livre sterling reprenait quelques couleurs, face à l'euro (89,83 pence pour un euro contre 89,98 vendredi soir) et de manière plus prononcée face au billet vert (1,2676 dollar pour une livre contre 1,2645 vendredi soir). Le franc suisse baissait légèrement face à l'euro lundi (1,1313 franc pour un euro contre 1,1300 vendredi) et était stable face à la devise américaine (0,9935 franc suisse pour un dollar au lieu de 0,9938 vendredi). La monnaie chinoise montait face au billet vert à 6,8970 yuans pour un dollar contre 6,9065 yuans vendredi à 15h30 GMT. L'once d'or valait 1.263,44 dollars contre 1.256,05 dollars vendredi. Enfin, le bitcoin s'échangeait à 4.189,30 dollars contre 3.848,60 dollars vendredi, selon des chiffres compilés par Bloomberg.