Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le FMI veut surveiller de plus près les fonds souverains Les fonds souverains gèrent aujourd'hui entre 2.000 et 3.000 milliards de dollars d'investissements
Le Fonds monétaire international (FMI) va surveiller de plus près les fonds souverains, ces outils d'investissement détenus par un Etat, dont la richesse, les politiques d'achat agressives mais aussi un certain flou entourant les objectifs suscitent des interrogations.Des responsables du FMI ont l'intention de développer une sorte de code de bonne conduite volontaire qui délimiterait les contours de ce qu'il est de bon aloi de faire et de ce qui l'est moins pour ces fonds, indique le FMI dans un communiqué publié vendredi. On estime que les fonds souverains gèrent aujourd'hui des sommes évaluées entre 2.000 et 3.000 milliards de dollars d'investissements, et qui pourraient grimper entre 6.000 et 10.000 milliards de dollars d'ici cinq ans. Des responsables gouvernementaux comme des commentateurs privés ont fait part de leurs inquiétudes sur la transparence de ces fonds, sur leur taille et leurs stratégies d'investissement qui pourraient être motivées politiquement. Nombre d'Etats, comme par exemple un grand nombre de pays pétroliers, ont souvent recours à ce type de fonds pour investir sur le très long terme et s'assurer un revenu plus régulier et plus pérenne que celui tiré des matières premières. D'autres ont recours à ces fonds pour diversifier leurs sources de revenus. Ces véhicules d'investissement, qui existent de longue date pour certains, ont fait parler d'eux récemment pour être venus au secours, à coups de milliards de dollars, d'institutions financières américaines qui avaient besoin d'argent frais après s'être brûlé les doigts sur le marché des prêts hypothécaires à risque ("subprime"). Ainsi Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), le fonds souverain de l'émirat d'Abou Dhabi, a-t-il investi en novembre 7,5 milliards de dollars dans Citigroup, le plus grand groupe bancaire américain, suivi cette année par le GIC (Government Investment Corporation) de Singapour avec 6,8 milliards de dollars. Si l'argent a été très bien accueilli cette fois, d'autres tentatives de rachat ont été rejetées parce que jugées trop sensibles stratégiquement. N'attendant pas d'avoir le code de bonne conduite du FMI, les Etats-Unis ont pris les devants. Jeudi, le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a rencontré des responsables des fonds souverains de Singapour et de l'émirat d'Abou Dhabi et les trois parties sont tombées d'accord pour appeler à un code de bonne conduite mutuelle. Les principes rejoignent ceux que devrait édicter le FMI à l'automne. Pour les fonds, les décisions d'investissement doivent ainsi être "fondées uniquement sur des bases commerciales, plutôt que dans le but de faire avancer directement ou non les ambitions politiques du gouvernement contrôlant le fonds", indiquait le Trésor américain dans un communiqué. Les fonds doivent être encouragés à "une plus grande transparence" dans leurs objectifs d'investissements notamment et disposer de "structures de gouvernance forte". Les pays hôtes de leur côté "ne doivent pas ériger de barrières protectionnistes" contre les investissements étrangers, soulignait-il également.