L'Occident continue à faire pression pour une alternance politique au Venezuela. Plusieurs membres de l'UE ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim, tandis que les USA agitent les menaces économiques et peut-être militaires. Ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, Maurice Lemoine dresse le tableau des tensions et des menaces. Ce 4 février, la France et plusieurs autres pays européens, dont le Royaume-Uni et l'Espagne, ont reconnu Juan Guaido, président du parlement vénézuélien, comme président par intérim du Venezuela. Une annonce qui fait suite à l'ultimatum posé par six pays de l'UE, une grande partie de l'Amérique latine et les États-Unis à Nicolas Maduro, le Président élu en mai dernier, pour organiser de nouvelles élections avant le 3 février. Paris et les autres capitales européennes entérinent ainsi la déclaration de Guaido, qui s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier dernier, dans un contexte de grave crise politique et économique dans le pays. Entre-temps, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre l'entreprise pétrolière publique vénézuélienne, la qualifiant de "corrompue", et augmentant encore la pression économique sur Maduro. Et l'administration Trump a nommé comme envoyé spécial au Venezuela un diplomate nommé Elliott Abrams, qui fut reconnu coupable dans le scandale Iran-Contra, a été impliqué dans un coup d'État raté contre Hugo Chavez en 2002, et a tenté de disculper les États-Unis lors du massacre de femmes et d'enfants par des escadrons de la mort au Salvador.