Plusieurs centaines d'Algériens résidant à Paris et ses environs se sont rassemblés dimanche après-midi à la place de la République, réitérant leur revendication d'un changement radical du système politique en Algérie et exprimant en même temps leur refus de toute solution émanant du pouvoir dans la période de transition. Ils étaient nombreux à avoir occupé cette place emblématique de la capitale parisienne qui s'est drapée aux couleurs algériennes au cours de cette journée printanière où de nombreuses familles se sont données rendez-vous pour soutenir leurs compatriotes en Algérie. "L'Algérie avant tout", "Partez tous", "Primauté du politique sur le militaire", "Pour une Algérie démocratique et moderne", pouvait-on lire sur des pancartes portées par des manifestants. Avec le leitmotiv "Système dégage", les manifestants ont mis en relief dans leurs slogans "l'unité du peuple", "l'indivisibilité de l'Algérie", demandant l'application de l'article 102 de la Constitution, qui consacre l'empêchement du président de la République, pour des raisons de santé, l'application de "l'article sans eux", façon d'inviter la classe dirigeante à partir et laisser le peuple décider de son avenir et de ses responsables. De nombreux manifestants ont également porté des pancartes dénonçant "l'ingérence de la France" dans les affaires algériennes. C'est à coup de "Non à l'ingérence de la France en Algérie" ou encore "Macron, l'Algérie est une ligne rouge" que les manifestants ont exprimé leur désapprobation à l'encontre des dernières déclarations de responsables français. Les femmes ont organisé un espace pour chanter, discuter et débattre de la condition féminine en Algérie et de l'avenir de la femme dans ce nouveau contexte politique et démocratique. Egalement, des petits forums ont été improvisés au cours desquels des manifestants sont venus exposer et discuter leur vision de l'Algérie dans une "deuxième République". Par ailleurs, plusieurs manifestations ont été organisées samedi et dimanche dans d'autres villes françaises, dont notamment à Nîmes, Cannes et Lyon, selon les médias locaux. Samedi à Nîmes, une centaine de personnes ont manifesté leur soutien au mouvement de contestation en Algérie, se disant rejeter tout processus de transition constitutionnelle qui prévoit "le maintien du système", selon la même source. Dimanche, les Algériens de Cannes ont répondu présents à un premier rassemblement organisé par leur collectif à l'ouest du département. Selon des médias, des slogans comme "L'Algérie n'est pas une monarchie" ou "On ne peut pas construire un bateau avec du bois usé" ont été scandés au cours de ce rassemblement. A Lyon, les membres de la communauté ont défilé dans le centre-ville de Lyon réclamant "plus de démocratie" en Algérie. Comme leurs compatriotes, ils ont réclamé des élections libres et "un changement de système".