Sans doute les retombées de la crise politique actuelle que traverse le pays n'épargne-t-elle pas l'économie nationale qui déjà connaît de graves difficultés résultant de la persistance de la chute drastique des cours du prix du baril de pétrole sur le marché mondial depuis la mi-mai 2014, la détérioration de la production dans les secteurs stratégiques, l'école buissonnière que pratiquent les collectifs de travailleurs des différents secteurs économiques et administratifs à travers les arrêts de travail répétés. Cette donne négative aux conséquences lourdes est à même de se répercuter directement sur le niveau de vie de la population tant le déclin économique serait immense en raison de la baisse de la production mais aussi un impact considérable sur les finances du pays plus grave encore la baisse du pouvoir d'achat et l'accroissement du chômage qui touche particulièrement la jeunesse. Avec une crise politique qu'on peine à lui trouver des solutions idoines, l'Algérie qui a perdu une grande partie de ses recettes tirées des exportations des hydrocarbures, est bien frappée par une réelle crise économique. C'est de l'aveu même du gouvernement qui vient de reconnaître cette réalité. Le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Hassan Rabehi a affirmé, mercredi, que la préservation de l'économie nationale de l'effondrement est " une mission qui incombe à tous et pas uniquement au gouvernement " et ce, à travers l'accomplissement, par tout un chacun, de ses devoirs et l'exploitation rationnelle des richesses du pays. "La situation économique est l'affaire de tous et ne relève pas uniquement du gouvernement. Chacun peut apporter sa contribution pour éviter l'effondrement de l'économie nationale a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse au terme d'une réunion du Conseil des ministres consacrée à l'examen et l'adoption des projets de décrets exécutifs relatifs à divers secteurs. Le ministre répondait à une question sur les répercussions du Hirak populaire qui marque le pays depuis le 22 février dernier, sur l'économie nationale. " Nous saluons les marches populaires pacifiques à travers lesquelles le peuple a exprimé ses aspirations à atteindre une nouvelle étape qualitative dans la gestion des affaires du pays (…) mais nous souhaitons que chaque citoyen veille à accomplir son devoir dans son domaine, y compris les institutions économiques et commerciales pour renforcer la rentabilité de l'économie nationale ", a expliqué encore le ministre. Il a mis l'accent, à cet effet, sur l'importance d'une exploitation rationnelle des richesses naturelles du pays, ajoutant que les Algériens qui sont sortis dans des marches à travers différentes régions du pays veulent instaurer un Etat fort à tous les niveaux, mais cela ne saurait se faire sans la stabilité sécuritaire et économique ; Appelant le peuple "algérien à " barrer la route à toutes les velléités d'attenter à la stabilité du pays ", le ministre a mis l'accent sur l'impératif " concrétisation du dialogue sérieux pour parvenir à une solution consensuelle " L'indispensable du moment reste de rechercher les voies et moyens afin de réaliser une gestion économique et financière exceptionnelle pour faire face à cette crise aux répercussions multiples et lourdes. Tout le monde doit s'impliquer à changer de mentalités, en vue d'y faire face avec rigueur et prudence, l'honnêteté, le sacrifice et la solidarité, aux difficultés politiques, économiques et financières du moment. En effet, en dépit d'une conjoncture nationale défavorable, il est impératif que les secteurs stratégiques de l'économie nationale sortent de leur engrenage pour justifier un certain optimisme quant à la maîtrise de la crise sans trop de secousses. Sortir de la spirale de la crise, c'est tout d'abord s'orienter sur l'effet positif d'une nouvelle stratégie toujours exceptionnelle accommodante à l'économie nationale et à ses difficultés et lacunes surtout que les efforts pour promouvoir les produits nationaux, la diversification de l'activité économique sont encore trop timides et souvent inexistants dans certains secteurs, et qu'il faut lutter en même temps contre les concurrences déloyales. Cet optimisme s'appuie sur l'existence de nombreuses ressources, pour la plupart encore inexploitées, que compte le pays. La crise sera violente si un certain nombre de mesures ne sont pas prises en urgence, mais auparavant le gouvernement doit avoir le courage d'établir un diagnostic sans complaisance afin de savoir à quoi s'en tenir sur les dégâts précédents et ceux que cause aujourd'hui la crise. L'essentiel est qu'il y ait consensus sur les thérapies à adopter. Dans ce contexte, le gouvernement est appelé à dire la vérité au peuple en dévoilant les responsables qui ont mené le pays à cette situation presque de chaos politique, économique et financier. Cette vérité qui du reste est à la pointe du " Hirak " permettrait sans nul doute l'émergence d'un consensus politique et économique, même dans ce contexte difficile, mais aboutirait certainement à une série de mesures qui puissent éviter au pays l'inconnu.