Au lendemain de la chute forcée du règne de l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika, au regard des dossiers lourds de corruption et de détournement de deniers publics qui sont mis en surface, la gestion chaotique de l'économie nationale, l'anarchie politique et la prédominance de Saïd Bouteflika sur la vie nationale avec mépris et arrogance, les Algériens de bonne volonté, pour ne pas dire tous les Algériens aux moyens de vie modestes, ont compris que l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika est venu au pouvoir à partir de 1999 faire d'eux des êtres humains à part entière dans tous les domaines, que les injustices criantes ont été la " mission " du pouvoir. Tout le peuple est à présent convaincu que la politique de rigueur et de moralisation véhiculée par les tenants du pouvoir n'était qu'un trompe-l'œil. C'est là, l'important du réveil populaire depuis le 22 février dernier et qui est venu démontrer que l'unité nationale que l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika avait réussi à transformer comme le refrain de ses discours et messages démagogiques n'avait d'existence que dans les calendes grecques. Pour preuve, en arrière-fond de la contestation populaire généralisée, il y a les effets en profondeur de la crise économique qui a explosé depuis des années sans que lui soit trouvé le moindre remède. Le chômage en croissance. Il frappe massivement la jeunesse , les diplômés en particulier, le pouvoir d'achat des ménages en perpétuelle dégringolade, la production nationale déclinant au point de menacer la sécurité alimentaire du pays, le déséquilibre du commerce extérieur est chronique et la dette non maîtrisable, les failles des PME-PMI se multiplient et s'enchaînent. Ainsi les mesures annoncées par le gouvernement de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia pour faire face à la crise se sont avérées très populistes et loin de la réalité puisqu'elles n'ont pas répondu fondamentalement aux solutions de crises à la fois économique et financière et surtout aux exigences sociales, mais elles ont encore approfondi les tensions sociales . C'est donc l'ensemble de ces facteurs économiques, financiers et sociaux qui expliquent l'affaiblissement actuel de l'Algérie. A titre d'exemple, le plan d'action du gouvernement présenté par l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia en septembre 2O17 et suivi en février 2O19 par la déclaration de politique générale n'étaient en fait que des rapports établis à la convenance du pouvoir, une série ininterrompue de " pacote " (littéralement ''paquet '') pour s'assurer le silence du peuple. Le pacote de la déclaration de politique générale présentée par l'ex-Premier ministre en février dernier au Parlement est un exemple du cynisme absolu du pouvoir confirmant de fait que la sortie de crise économique était largement pipée par un pouvoir trop dépassé par les difficultés économiques et sociales que connaît le pays. Tout le long de ce règne tous les moyens ont été utilisés pour tromper le peuple, lui faire avaler des prétextes et surtout l'inquiétude alors que les richesses du pays sont dilapidées et au profit de nombreux barons sur lesquels le clan présidentiel compte pour se maintenir au pouvoir. Le mouvement citoyen enclenché à partir du 22 février dernier est né spontanément pour se débarrasser du sommet et au niveau le plus bas d'une large partie de prédateurs , de baron spécialisés dans les malversations de tout genre, les oligarques qui avaient tous, la protection partout où ils intervenaient pour exercer leurs grands vols dans toute l'Algérie, dans tous les secteurs et selon leur bon vouloir avec la complicité de tous les responsables détenteurs de la dernière décision . Tous ces responsables réunis sont à présent complices (ministres, walis, maires, PDG et la liste est longue) de chaque voleur. Une complicité aveuglée durant deux décennies de suite par la " luxuriance " des richesses aux origines illicites et douteuses qu'ils avaient réussies à amasser avec l'autorisation et les principes sur lesquels Saïd Bouteflika se basait : " volez mais obéissez-moi ", ils doivent aujourd'hui rendre des comptes pour reprendre les exigences du peuple.