Le mois sacré de Ramadhan touche à sa fin et les ménages pensent déjà à la préparation de la fête de l'Aïd. Et qui dit Aïd, veut dire des achats supplémentaires aussi bien pour préparer les gâteaux qui vont avec, que les habits pour les enfants dont c'est justement la vraie fête. Les ménages doivent donc faire d'autres sacrifices après ceux du début du mois de Ramadhan et la hausse vertigineuse des prix des fruits et des légumes, car aujourd'hui, c'est face aux prix " exorbitants " des vêtements que les chefs de famille sont confrontés. Ironie du sort, cette semaine coïncide avec le nouveau débrayage des agents de contrôle qui, depuis dimanche ont engagé une nouvelle grève nationale à l'appel du Syndicat national des travailleurs du secteur du commerce (SNTC) pour revendiquer l'amélioration de leur situation socio-professionnelle. Cette grève se poursuivra jusqu'à mercredi prochain avec sa reconduction éventuelle la semaine prochaine du 2 au 5 juin si la tutelle ne satisfait pas les revendications soulevées, a déclaré à l'APS le secrétaire général du SNTC, Ahmed Allali. Ce qui fait parfaitement les affaires des commerçants véreux et sans foi en cette période de Ramadhan et l'approche de l'Aïd, qui en principe devrait être de la joie. Les artères des rues et grandes avenues de la capitale grouillent de monde surtout durant la soirée, car c'est la meilleure période pour les ménages de faire les emplettes de l'Aïd en compagnie des enfants . Les magasins, fonds de commerce, monoprix, surfaces commerciales etc…connaissent des rushs extraordinaires et c'est ce qu'exploitent les commerçants en affichant des prix franchement élevés nonobstant quelques marchés aux puces ou friperies qui permettent aux petites bourses d'offrir de nouveaux habits à leurs progénitures. “J'ai fait un tour hier soir et avant-hier soir du côté du 1er mai et de Belouizdad, pour acheter des vêtements pour mes enfants, mais j'ai été extrêmement surprise de voir ces prix exorbitants,” raconte cette jeune dame. “J'ai deux filles et un garçons âgés entre 4 et 15 ans. Une robe pour ma fille de 4 ans coûte entre 2500 et 4000 DA voire le double dans certains magasins ! “Pour ma fille de 10 ans, une robe est affichée entre 3500 et, tenez-vous bien 9 000 DA”, fait remarquer notre interlocutrice. Pour mon enfant de 15 ans le prix d'une tenue commence à partir de 3000 DA, je ne vais pas citer le prix maximum que j'ai vu, car ça m'a vraiment découragé, “ajoute cette dame avant de conclure que " finalement je suis parti au marché de Bachdjarah et là, dira-t-elle, effectivement ce " Bachdjarah idaoui ladjrah "- (ce marché de Bachdjarah guérit les plaies)-. J'ai pu acheter pour mes trois enfants pour un prix total de 6800 DA ", conclut-elle toute heureuse. Ceci étant un simple exemple parmi tant d'autres pour montrer la cherté des prix des habits affichés par les commerçants à une semaine de l'Aïd. Et effectivement lors d'une virée dans plusieurs magasins de vente des vêtements pour constater les prix affichés par les commerçants, on a vraiment constaté des différences " énormes " entre les uns et les autres et conclusions : pour les plus démunis, mieux vaut aller à Bachdjarah et quelques autres magasins du côté de Bab-el Oued ou encore, la place des Martyrs pour trouver quelques bonnes occasions. Bien évidement sans oublier les friperies mais là, ce n'est pas tout le monde qui veut ce genre d'habits pour ses enfants… Enfin, une autre dame ayant une famille nombreuse, déclare que " Franchement je ne me retrouve plus : avec les dépenses du ramadhan, j'ai un souci prioritaire car j'ai 4 enfants âgés entre 6 et 18 ans et même si je leur achète dans des friperies, ça serait bien difficile pour terminer le mois avec ma modeste paie et la retraite de mon mari. De plus, je ne pense même pas encore aux frais qu'il faut pour préparer les gâteaux de l'Aïd… ", dira-t-elle en lançant un long soupire…