La décennie noire a causé au pays et à la nation d'incommensurables malheurs et souffrances. Comment donc pourrait-on tolérer les manœuvres visant à figer l'Algérie à la perpétuité ? La crise politique que traverse le pays actuellement est très grave et son dénouement se fait attendre pour tourner la page de cette conjoncture de plus en plus sombre. L'avenir du pays, de la nation dépend de la manière dont sera gérée cette crise. En effet, tout dépendra des solutions qui seront apportées aux problèmes politiques, économiques, sociaux et psychologiques générés par le manque de dialogue. Un dialogue qui devrait intervenir pour la sortie de crise et la stabilité du pays déjà si profondément affecté par l'héritage légué par l'ex-président de la République et les gouvernements qui se sont succédé pendant plus d'un quart de siècle. Un régime qui s'est appuyé beaucoup plus sur des constitutions renouvelées et favorisant la légitimité révolutionnaire qui a supplanté la légitimité populaire. Une légitimité révolutionnaire qui a été instrumentalisée sans vergogne à des fins politiques. Cette instrumentalisation a fini par générer d'innombrables problèmes tout en occultant la mise en œuvre de la démocratie à même de vibrer avec le génie du peuple algérien. Même si l'on n'arrivait pas immédiatement à réunir les conditions d'un dialogue sérieux et franc parce que pas mal de gens n'ont pas encore conscience élevée de ce qui atteint l'Algérie à travers les perfides manœuvres de l'intérieur et de l'extérieur pour sa déstabilisation, il est absolument inutile de " légaliser " la division et les tensions socio-politiques pour des ambitions personnelles et politiciennes. Il est impossible de " légaliser " l'atermoiement de la société, ni encore faire dans l'étreinte politique, économique et sociale. Cela peut être qualifié de trahison envers le message de Novembre 54, les Chouhada et les martyrs du devoir national, un crime jamais effaçable dans l'histoire. En aucun cas il n'est permis à personne de léguer à la postériorité l'histoire de la fitna. Alors pour quelle raison la crise politique persiste depuis le mois de février dernier ? Pourquoi le dialogue stagne aujourd'hui ? Actuellement comme l'a souligné un confrère, Djamel Labidi: " Dans quel pays a-t-on vu des militaires réclamer avec insistance le respect de la Constitution tandis que des partis politiques, de la société civile le refusent ? Où a-t-on vu des militaires demander la tenue rapide d'élection alors que des partis de l'opposition s'y opposent ? ".C'est dire que le souci fondamental des uns et des autres devrait être de préserver les institutions de l'Etat en référence à la Constitution. Cet objectif ne peut être atteint que par le dialogue et la concertation dans le respect de la Constitution et en réponse aux revendications légitimes du peuple pour le changement du système politique. Il faut que la classe politique, les personnalités et la société civile se persuadent à être profondément conscients car le secret du changement réside dans l'entame au plus vite du dialogue entre le chef de l'Etat et les élites concernées. Il est indispensable dans le but de réunir les conditions favorables pour réaliser la grande sortie de la crise actuelle selon les principes déjà annoncés par le chef de l'Etat et le chef d'état-major de l'ANP qui ont insisté pour vouloir dire qu'il faudra démocratiser la scène politique nationale au seul bénéfice de l'intérêt suprême du pays et de la nation. Ils ont également assuré la participation de tout le monde à la table de la concertation et qu'on évite que derrière l'enseigne du dialogue, certains intensifient encore les tensions et les contradictions. Dans ces conditions, le rapprochement de la classe politique avec le chef de l'Etat est nécessaire pour réunifier les points de vue à une solution consensuelle de sortie de crise. Le dialogue est possible ; il est possible à la seule condition du savoir et de l'intelligence politique, de la Nation et de la logique afin de se faire comprendre pour poursuivre ensemble à rechercher la meilleure voie démocratique avec comme finalité absolue l'élection présidentielle. A ce propos, le dialogue ne doit pas être torpillé et que cessent les machinations tant la porte est ouverte à tout le monde pour discuter de décisions, de mécanismes et de solutions à mettre en relief pour la tenue d'une grande Conférence nationale constituée de tous les représentants des partis politiques, des représentants de la société civile, du mouvement associatif, des personnalités, y compris les représentants de toutes les franges et couches de la société. Une conférence nationale à travers laquelle le chef de l'Etat et le vice-ministre de la Défense seront parties contractantes réelles du suivi et de la mise en œuvre de ses résultats et autres décisions tout en étant détenteurs du pouvoir effectif de garantir les voies et moyens menant à l'élection du futur président de la République et où seule la volonté du peuple doit prévaloir à travers les urnes, tandis que la volonté d'autrui n'est rien qui vaille. C'est justement la nature des partisans du statu-quo.