L'Algérie a connu durant un quart de siècle des vicissitudes qui l'ont rendu exsangue, alors qu'elle devait faire face à des défis colossaux pour se développer, défis politiques, économiques, sociaux et culturels. Une gouvernance improvisée, anarchique et prédatrice a marqué cette période douloureuse. Une période au cours de laquelle " la bande " au pouvoir a placé la nation sous sa tutelle et son autorité pour se servir. Tous les retards de développement, toutes les crises dont les contrecoups se font sentir aujourd'hui puisent leurs racines dans cette absence politico-démocratique, dans l'absence de confiance réciproque entre le peuple et ses dirigeants qui n'avaient d'autres soucis que de se servir, eux, leur famille et leurs reproches. Une décadence morale, une vision tronquée de l'Etat. L'une des conséquences de ce pouvoir prédateur en est que depuis vingt ans, c'est le peuple algérien qui souffre. L'Algérie peine aujourd'hui à sortir du gouffre dans lequel elle est plongée par la grâce d'un ex-président de la République à qui on a volé ses prérogatives et sa " signature ". La crise actuelle que traverse la nation est sans précédent, l'un des éléments essentiels de l'unité nationale est gravement menacé. Le terrain est envahi par des politiques qui se disputent le contrôle et la récupération du mouvement citoyen alors que la situation du pays incite tout le monde à plus de réflexion et de responsabilité. Certes, la maîtrise de la crise politique actuelle depuis la démission de l'ex-président de la République, l'avènement du mouvement populaire a connu des succès significatifs allant dans le sens d'un apaisement des tensions politiques, d'un rapprochement entre les différents acteurs politiques et sociaux pour une sortie de crise consensuelle, mais aussi d'insuffisances et dérives ayant entraîné le retard dans l'amorce d'un dialogue global et inclusif. Les divergences à ce sujet, quasi congénitales, ont atteint leur paroxysme et les effets pervers se poursuivent sans que l'on tienne compte de la stabilité du pays, les aspirations populaires, notamment au changement, à la sécurité, au bien-être et la prospérité. Dès le début de la crise, le Haut-commandement de l'ANP s'est mobilisé, s'est engagé aux côtés du peuple dans ses revendications légitimes, justes au changement, pleines d'espoirs d'une vie meilleure sur le plan politique, économique et social sombre depuis vingt ans. Il s'est attelé par la voix officielle du vice-ministre de la Défense nationale, chef d''état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah à légalité constitutionnelle, l'appel sans exclusive à la reconstruction de sortie de crise, à la reconstruction démocratique à travers les urnes, l'élection libre et pluraliste d'un nouveau président de la République. Une feuille de route pour le relèvement politique et démocratique, croit-on. Donc un mi-parcours qui montre que l'Armée est là garante des avancées du chemin vers la sortie de l'impasse politique actuelle. C'est dire dans cette voie qu'une certaine classe politique encore hésitante a le devoir national de corriger sa position afin de permettre de mobiliser et consommer la totalité des voies à la solution de la crise. Le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah vient de noter avec satisfaction les conclusions de sortie de crise proposées par le Forum de la société civile pour le changement qui a proposé une liste de personnalités nationales pour mener le processus de facilitation du dialogue. Cette initiative de la société civile prouve une nouvelle avancée dans la bonne direction. Sur le plan politique cette importante proposition de la société civile pour la sortie de crise est à même d'aboutir dans les prochaines semaines à des échanges entre les différents acteurs politiques et sociaux en vue de la restauration de la confiance entre tous et retour définitif à la " paix politique " entre l'Etat et la classe politique. Une réponse claire aussi à ceux qui doutent par excès de la main tendue par le chef de l'Etat et le vice-ministre de la Défense nationale, à la classe politique, les personnalités et la société civile Ce qui signifie que les contradictions du moment doivent être réglées par le dialogue. La division des rangs n'a jamais imposé la stabilité générale du pays. Dans ces conditions, les parties prenantes à l'initiative de la société civile sont appelées à y adhérer de bonne foi et de respecter les termes de ce qui aura été retenu. M. Abdelkader Bensalah s'est déjà engagé à appliquer les propositions qui sortiront de cette dynamique, pourvu qu'elles soient conformes à la Constitution et aux lois de la République, bien sûr, conformes aux revendications populaires de changement. C'est pourquoi, l'Etat, ses composantes y compris l'Institution militaire croit toujours que le processus de dialogue national de sortie de crise pourra aider à retrouver la stabilité politique. C'est une panacée, qui permettra au pays d'éviter le vide constitutionnel, une guerre politique fratricide qui risque de plonger encore le pays dans le gouffre. Il s'agit d'une attitude et d'un engagement responsables, une volonté de rétablir l'Etat de droit.